Discuter de la situation politique, arrêter des positions communes : principaux enjeux de la réunion, aujourd'hui, entre le Front national, l'UPT et autres partis politiques Une rencontre d'échanges et de discussions entre le Front populaire, un collectif de douze partis, et l'Union pour la Tunisie, formée de cinq partis, est prévue à 17h00 à l'Africa. Plusieurs autres partis politiques et associations de la société civile participeront à cet appel du Front populaire afin d'examiner l'évolution de la situation politique dans le pays, dont notamment «le retard accusé dans l'achèvement de cette phase transitoire». Il s'agit donc de discuter de la conjoncture politique qui prévaut et de coordonner les positions. D'autant que le bureau exécutif du parti Nida Tounès a appelé, le 4 juillet, à «la dissolution du gouvernement et à la formation d'un gouvernement de salut national composé de compétences nationales». Alors que de son côté le Front populaire a appelé le 5 juillet à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC), à la formation d'un gouvernement de salut national et à l'accélération des procédures afin d'achever la Constitution. Contacté, Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, a éclairé notre lanterne concernant les objectifs de cette réunion : «Il s'agit de trouver des propositions afin d'accélérer et de mettre fin à cette deuxième phase transitoire qui semble s'éterniser. Parmi les propositions : l'appel à la dissolution du gouvernement afin de mettre fin à cette phase de transition interminable et de mettre en place un gouvernement de salut national, formé de compétences dont la mission serait de gérer les affaires courantes, de préparer et d'organiser des élections législatives et présidentielle libres et démocratiques sur fond d'une Constitution démocratique représentant tous les Tunisiens. Nous proposons également la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et la mise sur pied d'une commission d'experts pour achever la constitution et accélérer l'élection de la nouvelle Isie (Instance supérieure indépendante des élections)». La légitimité n'est qu'un mot creux Le Front populaire et Nida Tounès appellent, toujours selon Hamma Hammami, toutes les forces progressistes politiques et de la société civile à participer à cette réunion «afin de mettre un terme au gouvernement de la Troïka qui manœuvre pour gagner du temps et rester indéfiniment au pouvoir. Cela au détriment de l'intérêt général du peuple et du pays». Concernant l'argument de la légitimité de la Troïka, Hamma Hammami n'y va pas de main morte : «On ne va pas se croiser les bras pour cette question de légitimité, laquelle a pris fin, à nos yeux, le 23 octobre 2012. Je pense que la légitimité (Echariiya) n'est qu'un mot creux qui n'a plus de sens, constituant juste un alibi que rumine le mouvement Ennahdha dans le but d'accaparer indéfiniment le pouvoir». Mais n'est-ce pas là une manière de vouloir reproduire le scénario égyptien? La réponse du porte-parole du Front populaire est claire : «Si le peuple tunisien le décide, il ne demandera pas l'avis de la Troïka. Ce qui s'est passé en Egypte pourrait se produire en Tunisie. Car les mêmes causes, soit la situation économique et sociale précaire, l'accaparement du pouvoir politique par un seul parti politique, produisent forcément les mêmes effets». Digest Front populaire et UPT Le Front populaire pour la réalisation des objectifs de la révolution regroupe douze partis politiques et associations de gauche, nationalistes et écologistes ainsi que de nombreux intellectuels indépendants dont le : — le Parti des travailleurs — le Parti des patriotes démocrates unifié — le Parti national socialiste révolutionnaire — le Parti de la lutte progressiste — la Ligue de la gauche ouvrière — le Parti populaire pour la liberté et le progrès — le Mouvement du peuple — le Mouvement Baâth — Tunisie verte — Doustourna — le Front populaire unioniste — le Parti d'avant garde arabe démocratique. L'Union pour la Tunisie est une coalition politique électoral regroupant cinq partis: Nida Tounès, Al Joumhouri, Al-Massar, le Parti socialiste et le Parti du travail patriotique et démocratique.