Jusqu'à présent, le Club Africain n'arrive pas à trouver un terrain d'entente avec les clubs des joueurs ciblés. Les vis-à-vis des Clubistes n'hésitent pas à chaque fois à placer la barre très haute, rendant telle ou telle transaction difficile, pour ne pas dire impossible. Pourtant, le club s'est fixé un seuil à ne pas dépasser, quelle que soit la valeur du joueur, et en dépit des besoins urgents de l'équipe. Celles-ci concernent pratiquement tous les compartiments de jeu. A chaque fois, les dirigeants clubistes se heurtent aux exigences excessives des clubs contactés. Les négociations prennent souvent une autre tournure quand il s'agit du CA, ou encore lorsque ce dernier pense à tel ou tel joueur. Il est arrivé même que le coût de transfert de certains joueurs a été doublé au moment où le club de Bab Djedid entrait dans la course des recrutements. C'est à penser qu'il y a le CA et les autres et que les joueurs à vendre ont d'autres prix quand il s'agit du Club Africain. Les dirigeants clubistes savent parfaitement que certains essayent de profiter au maximum dans chaque transaction où ils sont partie prenante. Leurs vis-à-vis ne savent pas cependant que tout excès, même s'il existe, a ses limites. Dans une pareille alternative, ce sont les agents des joueurs qui sont particulièrement visés. Dans les transferts de joueurs, il y a la face visible: le challenge sportif, le nouveau maillot et le montant du contrat. Et puis, il y a l'envers du décor: un monde interlope dans lequel tous les coups semblent permis et où prospèrent les petits arrangements. Le CA est aujourd'hui victime de ce qu'on peut appeler la technique de la surfacturation. Plus on avance, plus le niveau de gonflage des montants des transferts se développe. La multiplication des intermédiaires autour du club, avec des acteurs issus d'horizons divers, en est la parfaite illustration. Des bénéficiaires, des indicateurs ou des prescripteurs proposent leurs services dans un monde de football souvent sans foi ni loi, où le profit personnel reste la motivation première de beaucoup d'acteurs. Le racket sous différentes formes est une pratique de plus en plus répandue à travers les transferts. Les footballeurs et les clubs sont devenus des cibles privilégiées dans un milieu qui génère d'importantes sommes d'argent. Deux cas de transfert annoncés sont révélateurs: celui de Walid Dhaouadi et de l'attaquant d'Al Ahly, Gedou. Ici et là, les agents, ou plus précisément les intermédiaires, imposent leur loi. Résultat: le coup du transfert du premier a atteint 2 millions de dollars, alors que celui du deuxième tourne autour de 800 mille dinars. Le rôle des agents est patent dans cette opacité. Ils seraient à l'origine de l'inflation des salaires des joueurs, de l'accroissement excessif du montant des transferts, de la multiplication des conflits entre les joueurs et leurs clubs. Il va bien falloir arrêter tout cela, sous peine de faire encourir de graves problèmes aux clubs. Il faut faire éclater cette bulle des transferts et des rémunérations indécentes. Des salaires à des millions, cela n'a pas de sens. Economiquement, cela ne peut pas tenir. Tout le système repose sur des rémunérations annexes et une économie souterraine. Le CA en est aujourd'hui la principale victime!...