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«Les événements actuels font partie de la contre-révolution»
Entretien avec Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 08 - 2013

A Montplaisir, les choses sont claires comme l'eau de roche. Ennahdha est ouverte à tous les dialogues à condition qu'ils s'inscrivent dans le processus menant à des élections démocratiques et transparentes. Du nouveau. Ghannouchi appelle les Tunisiens à se réconcilier avec leur histoire et clame que les 60 ans de l'indépendance sont une partie intégrante de notre histoire.
Ennahdha est-elle disposée à accepter des concessions que certains considèrent comme douloureuses mais nécessaires dans le contexte de la crise que traverse le pays ?
Ennahdha est soucieuse de l'unité nationale et elle est attachée à la réussite de la transition démocratique. Nous avons présenté plusieurs concessions. Nous sommes la partie qui a fourni le plus de concessions en vue de parvenir au consensus. Notre démocratie n'est pas une démocratie de majorité, elle est plutôt la démocratie du consensus.
Pour ce qui est de la constitution, nous avons accepté de ne pas introduire la charia dans le texte de la Constitution puisque les Tunisiens étaient divisés sur cette question et nous avons considéré que l'article I de la Constitution de juin 1959 était suffisant. Et même l'article 141 du projet actuel de la Constitution, nous sommes disposés à le retirer dans la mesure où il a suscité une polémique dont nous n'avons pas besoin et puis les constitutions ne se fondent pas sur les désaccords. Nous ne voulons pas que notre constitution soit adoptée par 51% des votants ou 64%, mais plutôt 90% ou plus.
Pour ce qui est du régime politique, nous avons fait de même. Nous demandions que le régime soit parlementaire à l'instar des plus grandes démocraties dans le monde. Mais comme nos partenaires politiques ont penché pour un régime présidentiel, nous avons accepté le consensus et nous avons apporté notre soutien à un régime mixte.
Nous avons accepté également que soient inscrites dans la Constitution les libertés du culte et de la conscience bien que nos bases refusent totalement ce choix. Notre conception de l'Islam est qu'il consacre la liberté du culte, la liberté de conscience sur la base du principe selon lequel il n'y a pas de contrainte dans la religion.
L'Islam, dans notre vision, ne cherche pas à mener les gens vers le Paradis contre leur gré. Il en est de même pour l'habit islamique que Ben Ali interdisait sous la contrainte. D'autres pays imposent le port du hijab. Pour nous, la femme tunisienne est libre de choisir l'habit qui lui convient. Nous sommes disposés au cas où l'on rencontrerait la compréhension qu'il faut auprès de nos partenaires politiques, à accepter encore les concessions nécessaires à la réalisation du consensus national et de la réconciliation nationale.
Des propositions circulent actuellement sur la démission du gouvernement, la formation d'un gouvernement de salut national ou de compétences indépendantes. Quelle est la position définitive de votre parti à ce propos ?
Notre refus de la proposition selon laquelle le prochain gouvernement ne sera pas dirigé par une personnalité d'Ennahdha est fondé sur les principes de la démocratie. Notre position ne relève point de l'arbitraire.
La petite constitution qui régit la vie politique nationale spécifie, en effet, que le président de la République charge le parti ayant remporté la majorité lors des élections ou le plus grand nombre de sièges au Parlement de former le gouvernement. Donc, le gouvernement a été formé selon la loi en vigueur.
Ne considérez-vous pas que les choses ont évolué et la situation a changé depuis les élections du 23 octobre 2011, ce qui appelle à une nouvelle vision comme le veulent les opposants et beaucoup d'observateurs ?
Ces observateurs refusaient dès le départ le gouvernement d'Ennahdha. Ils rejetaient même l'idée de l'Assemblée nationale constituante. Ils sont allés aussi jusqu'à demander la dissolution du gouvernement Jebali bien avant qu'il ne soit formé.
Aussitôt, les assassinats politiques survenus, ils se sont manifestés pour tout dénoncer.
Votre analyse est revenue aux premières semaines qui ont suivi les élections. Aujourd'hui, nous vivons une nouvelle situation...
Il y a des demandes excessives dont la dissolution d'un gouvernement qui a remporté la confiance du Parlement, par le biais d'une manifestation.
Dans les régimes démocratiques, les manifestations ne changent pas les gouvernements. C'est bien dans les régimes dictatoriaux qu'une manifestation est en mesure de faire tomber le régime.
En Europe, à l'époque de la guerre du Golfe, des manifestations comportant des millions de contestataires ont été organisées pour dénoncer l'agression de l'Irak. Mais aucun gouvernement occidental n'est tombé.
Dans les démocraties, les gouvernements tombent soit lorsque le Parlement leur retire sa confiance, soit s'ils subissent la sanction des électeurs lors des élections suivantes.
Pour nous, il y a un choix à faire : ou nous déclarons que nous vivons dans un régime démocratique ou l'on reconnaît que nous vivons une contre-révolution. Les évènements actuels font partie, selon notre analyse, de la contre-révolution.
Si j'ai bien compris vos propos, Ennahdha reste attachée à la direction du prochain gouvernement au cas où vous consentiriez, au final, à sa formation...
Oui, nous sommes attachés à la présidence du prochain gouvernement. Tout simplement parce que nous sommes le parti qui a gagné le plus grand nombre de sièges à l'ANC. Au cas où la présidence du prochain gouvernement serait confiée à un autre parti, il sera considéré comme un gouvernement de minorité.
A une époque où nous combattons le terrorisme, nous avons besoin d'un gouvernement politique. Un gouvernement de compétences n'est pas à même de résister à de tels défis parce qu'il n'est pas soutenu par un parti politique. Un ministre qui a derrière lui un parti se sent protégé alors qu'un ministre qui n'a pas de soutien partisan accomplira sa mission sans enthousiasme, sans audace et sans prendre de risque.
D'autres pensent qu'un ministre indépendant se sentirait plutôt libéré de la mainmise du parti auquel il appartient et de ses directives...
En bref, aujourd'hui nous sommes face à deux choix, à deux processus. D'abord, le choix de poursuivre le processus démocratique et le parachèvement de ce qui reste de l'étape transitoire pour arriver à des élections démocratiques et transparentes.
Ensuite, un deuxième processus qui cherche à nous faire revenir au point zéro en appelant à la dissolution de l'ANC et à l'annulation de ce qui a été réalisé au plan de la Constitution et veut qu'on reparte à partir d'une feuille blanche.
Nous sommes dans le premier processus alors que le Front populaire et Nida Tounès sont dans le deuxième processus. Au sein d'Ennahdha, nous sommes pour le dialogue, mais dans le premier processus. Un dialogue qui pose les garanties qu'il faut pour poursuivre la marche jusqu'aux élections. Par conséquent, toutes les propositions sont acceptées, mais dans le cadre de ce processus. Il est possible, à titre d'exemple, de former un conseil de coordination, aux côtés du gouvernement, composé des principaux partis et des organisations nationales et associations de la société civile.
Son rôle est d'assurer les garanties propres à faire en sorte que les élections soient transparentes. Je ne pense pas qu'il interférera avec le rôle du gouvernement qui a une mission économique et sociale. Le rôle du conseil de coordination sera un rôle de suivi, de conseil et de concertation. Les décisions de ce conseil peuvent être considérées comme contraignantes pour les parties y participant.
Il n'aura pas d'autorité sur le gouvernement. Toutefois, ceux qui en feront partie s'engagent à appliquer ses décisions. Le conseil en question pourrait, par exemple, réexaminer les nominations et vérifier si ces désignations sont à caractère partisan ou non.
Le conseil peut également proposer les dates des élections et ses propositions sont contraignantes pour ses membres.
Comment avez-vous accueilli la médiation entreprise, dimanche, par le juge Mokhtar Yahiaoui, l'ancien bâtonnier Abderrazek Kilani et l'ancien diplomate Taoufik Ouannès ?
Oui, nous avons été contactés à deux reprises par ce comité qui se compose de personnalités respectables et nous avons réagi positivement à leur initiative.
Qu'est-ce qu'ils vous ont soumis exactement ?
Ils ont écouté notre point de vue qu'ils vont transmettre aux autres parties et ils vont découvrir les points communs aux diverses analyses de la situation.
Quelle lecture pouvons-nous faire de vos dernières déclarations sur les acquis de la femme et le mérite qui revient à la génération qui a édifié l'Etat de l'indépendance, sachant que vos déclarations représentent pour plusieurs observateurs un changement certain dans le discours d'Ennahdha ? Est-ce le début d'une réconciliation nationale ?
D'abord, je voudrais préciser que le mouvement organisé dans la nuit de vendredi à samedi dernier porte le nom de sit-in de la défense du processus démocratique et de l'unité nationale et non le sit-in de soutien au gouvernement.
Pour revenir à mes déclarations, je précise que ce discours n'est pas nouveau au sein d'Ennahdha. Il est peut-être plus clair qu'auparavant. Depuis le 17 août 1988, j'ai déclaré aux médias que le Code du statut personnel s'inscrit dans l'ijtihad, puis nous avons signé le Pacte national où une large partie est consacrée au CSP. Ensuite, nous avons signé les documents de l'initiative du 18 octobre 2005 qui reconnaissent également le Code du statut personnel, ainsi que les acquis de la femme. D'autre part, le programme électoral d'Ennahdha parle aussi des acquis de la femme et appelle à ce qu'ils soient préservés.
La nouveauté dans notre discours est bien l'appel à nous réconcilier avec notre histoire. Tout le monde est appelé à se réconcilier avec l'Etat de l'indépendance, y compris l'opposition radicale. Il ne faut pas oublier que cet Etat a réprimé les islamistes, les communistes et les nationalistes arabes, ce qui a créé une certaine inimitié avec tout le monde.
Aujourd'hui, je pense qu'il nous faut dépasser cette inimitié. Nous ne pouvons pas bâtir l'histoire sur le vide et nous ne pouvons pas sauter 60 ans de notre histoire comme s'ils n'avaient jamais existé. Nous devons considérer que l'histoire de l'Etat de l'indépendance est une partie de notre histoire dont nous sommes fiers. Nous estimons que les martyrs de l'indépendance sont nos martyrs quels que soient les partis auxquels ils appartiennent, qu'ils soint yousséfistes ou bourguibistes.
Le parti destourien, que ce soit le Néo-Destour ou l'ancien, a conduit la bataille pour l'indépendance, ainsi que le parti communiste tunisien. C'est une partie de notre histoire qu'il ne faut pas occulter, minimiser ou lui porter atteinte.
Nous avons besoin de nous réconcilier avec notre histoire. Il ne faut pas qu'il y ait du vide dans notre édifice historique.
L'Etat de l'indépendance a réalisé des acquis dans l'enseignement, la santé et dans le domaine de la femme. Il y a eu des réussites et des échecs. Les autres, aussi, doivent reconnaître les échecs et arrêter de soutenir que les 60 dernières années n'ont enregistré que des succès. Sinon, pourquoi la révolution s'est-elle déclenchée ?
Il était impossible de réformer ce régime de l'intérieur. La révolution s'est révélée la seule solution afin de le réformer. Il ne faut pas oublier qu'un pan de notre histoire était un pan réservé aux procès politiques. L'Etat réprimait en hiver et organisait les procès en été.
Cette nouvelle vision a-t-elle un lien avec votre déclaration, aujourd'hui (hier) relative au possible retrait du projet de loi sur l'immunisation politique de la révolution ?
Non, il n'y a aucune relation entre les deux questions.
Pour ce qui est de la question de la femme, la nouveauté est que j'ai cité trois noms : Bchira Ben Mrad, Fatma Ben Ali qui était une militante zeïtounienne et Radhia Haddad. Je les ai citées dans le cadre d'une vision à caractère de réconciliation et de synthèse de notre histoire.
Et les femmes de la gauche, à l'instar de Gladys Adda, femme de Georges Adda ?
J'ai cité ces femmes à titre d'exemple. Les autres ont aussi joué un rôle important dans notre histoire.
Aujourd'hui, tout le monde est d'avis que le terrorisme constitue un danger menaçant l'essence même de l'Etat. Considérez-vous que le discours nahdhaoui tolérant envers les courants durs a contribué à la prolifération de ce phénomène et quelle est votre responsabilité personnelle à cet effet ?
Cette analyse constitue une instrumentalisation politique des malheurs qui touchent notre pays. Ces drames devraient plutôt nous rassembler. Le drame du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis n'a poussé personne parmi les Américains à appeler à la destitution du président Bush. En Grande-Bretagne et en Espagne, aussi, personne n'a demandé le départ du gouvernement britannique ou du gouvernement espagnol.
Malheureusement, chez nous à chaque fois qu'une tragédie se produit, on crie immédiatement à la dissolution du gouvernement et du Parlement.
Ça n'empêche pas que le gouvernement reste le premier responsable de ce qui se passe dans le pays.
Je veux dire que ces positions relèvent de l'instrumentalisation. Le terrorisme n'est pas un phénomène propre à la Tunisie. Il est plutôt un phénomène international.
C'est un phénomène qui n'est pas né avec la révolution ni avec l'accession d'Ennahdha au pouvoir. Il est hérité de l'ère Ben Ali au cours de laquelle plusieurs confrontations ont eu lieu.
Dieu merci, ce qui touche la Tunisie en matière de terrorisme n'est pas très important en comparaison d'autres pays.
Reste qu'il ne faut pas considérer que la Tunisie est en dehors du contexte de l'histoire du monde. Nous vivons pleinement dans la mondialisation, y compris le terrorisme. Toutefois, le terrorisme est à dénoncer à tout prix et il est inacceptable de lui trouver une justification de quelque nature que ce soit. Nous avons le devoir de le combattre. Nous devons refuser de coexister avec le terrorisme.
C'est un danger pour la société et la religion. Que l'Islam soit lié au terrorisme, c'est bien le véritable terrorisme. Il faut mettre en œuvre une stratégie globale en vue de combattre le terrorisme.
Vous dites qu'Ennahdha a adopté une attitude tolérante avec le terrorisme. Je vous réponds que les prisons accueillent actuellement entre 500 et 600 présumés éléments compromis dans le terrorisme, et ce, bien avant la dernière campagne d'arrestations. Il y a des victimes parmi les forces de sécurité et de l'armée. Dans l'autre partie, des jeunes qui ont fait entrer des armes et ont eu affaire à la police ont été également tués.
Oui, Ennahdha appelle au dialogue. Tout simplement en tant que parti politique, nous n'avons d'arme que de dialoguer avec tout le monde.
C'est l'Etat qui combat le terrorisme avec ses mécanismes, dont en premier lieu l'usage de la force, sans oublier le développement économique et social.
Dans les autres pays, comme en Egypte, en Algérie, en Mauritanie, il y a eu des dialogues, au sein des prisons, avec les terroristes dont plusieurs sont retournés à la bonne voie.
Pourquoi les choses ne se passeraient pas ainsi en Tunisie. Pourquoi voulez-vous qu'on dialogue avec eux uniquement avec les armes ? Ceux qui portent les armes, on leur oppose les armes.
Comment extirper ce cancer auprès de ces jeunes ? Cet effort nous commande de reinterpréter la religion et de convaincre ces jeunes qu'ils ont une fausse compréhension de l'Islam qui est une religion de paix, de dialogue, de coexistence et d'aceptation de l'autre.
Nous les appelons par conséquent à déposer les armes et à rejeter l'extrémisme et à s'investir dans la politique comme les autres, à l'instar des partis salafistes en Egypte, à titre d'exemple.
Considérez-vous qu'il est temps de classer l'organisation Ansar Al Charia parmi les organisations terroristes ?
Je pense que classer Ansar Al Charia parmi les organisations terroristes doit se baser sur une enquête sécuritaire et juridique sérieuse. Nous avons pris l'habitude à l'époque de Ben Ali d'incriminer les partis politiques alors que le crime est par essence personnel.
Il faut être sûr que les actes individuels se sont produits suite à des décisions prises par une quelconque direction.
Maintenant, l'organisation Ansar Al Charia annonce qu'elle n'a aucun rapport avec le terrorisme et le dénonce même. Je pense que tant que leur responsabilité n'est pas établie juridiquement, les crimes perpétrés restent toujours individuels.
Le ministre de l'Intérieur a, d'ailleurs, fait la même analyse. Ce qui montre que nous sommes sortis de l'époque où les accusations étaient distribuées sans preuve.
Le mot de la fin ?
Nous sommes des gens qui prônent la réconciliation nationale et nous sommes contre les sanctions collectives. Nous appelons à la libération de tous ceux dont la culpabilité n'a pas été prouvée, à lever l'embargo sur les hommes d'affaires interdits de voyage. Nous appelons à un dialogue national sans aucune condition préalable.


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