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«Je n'ai pas quitté mon pays, et je suis toujours à son service»
Interview — Hamadi Jebali S.G. d'Ennahdha et ancien chef du gouvernement
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 08 - 2013

C'était hier, dans la proche banlieue de Tunis, que La Presse a accordé un entretien à Hamadi Jebali à sa demande. L'ancien chef du gouvernement a délibérément choisi le timing et trois médias pour faire sa sortie médiatique et mettre un terme, ainsi, à une retraite de quelques mois. Rester en retrait de la scène politico-médiatique ne signifie nullement s'arrêter, nous assure-t-il, de servir son pays.
Toutefois, cette rentrée politique qui arrive après une longue absence, et au moment où le pays passe par une crise qui a atteint des pics dangereux, suscite un certain nombre d'interrogations que nous lui avons posées. Les réponses paraissaient claires, sincères, quoique certaines aient été éludées.
L'ancien chef du gouvernement, toujours secrétaire général du parti Ennahdha, a donné volontiers son opinion sur la situation, et parallèlement des solutions concrètes pour une sortie de crise honorable pour tous. Il propose, entre autres, un gouvernement de personnalités indépendantes, pour conduire les futures élections, afin de garantir la transparence et l'indépendance du processus électoral.
Par ses positions consensuelles, cette volonté de rapprocher les extrêmes et de ne pas réagir même face aux tirs amis, Hamadi Jebali semble adopter la posture d'un présidentiable, espérant en ses chances.
Maintenant, la question qui se pose, a-t-il accouru pour prêter main-forte à sa famille politique qui se trouve en réelle difficulté, ou bien, incompris, a-t-il décidé contre vents et marées de faire cavalier seul ? C'est l'avenir qui nous le dira. L'homme reste discret sur la relation qu'il entretient avec son parti.
Quoi qu'il en soit, Hamadi Jebali voulait hier se présenter comme le rassembleur. Celui qui place les intérêts de la nation au-dessus de l'amour du pouvoir. Et en deux mots, l'homme qui a su tirer sa révérence même, momentanée, quand d'autres s'acharnent encore.
Dans cet entretien, l'ancien chef du gouvernement s'est prêté au jeu et a répondu, précise-t-il, avec franchise, à toutes les questions. Même celles qui font appel au passé lointain, douloureux et fort controversé.
L'opinion publique veut savoir qui est Hamadi Jebali : est-il le secrétaire général d'Ennahdha? Et dans ce cas, c'est curieux qu'il s'éclipse au moment d'une crise comme celle-ci ?
Premièrement, s'il faut mesurer la présence et l'absence par la présence médiatique et sur le devant de la scène, possible. Seulement c'était un choix que j'ai révélé au moment de quitter la Kasbah. J'ai déclaré alors que je serai au service du pays à l'intérieur ou à l'extérieur d'Ennahdha. D'un autre côté, il faut tenir compte de la lassitude de l'opinion publique de cette présence politique quasi permanente. Je me suis retiré, mais je reste mû par le même objectif : sauver le pays.
Dans la situation actuelle, allez-vous former un nouveau parti ?
Il faut faire réussir un processus révolutionnaire. Le défi majeur est de sortir de la crise, et comment parachever cette phase transitoire. Si je tiens compte de ces données, je considère que la création d'un nouveau parti risque de ne pas être la meilleure option, ni au sein du mouvement Ennahdha, ni à l'extérieur. Je considère que toute tentative d'affaiblissement des partis politiques forts risque de mettre en péril les équilibres politiques positionnés sur l'échiquier.
Même si vos idées, votre approche ne sont pas acceptées dans votre parti, et que ce nouveau parti serait en mesure de pousser vers une sortie de crise ?
La crise est celle de tout le monde. Ce que je remarque, à l'intérieur du mouvement Ennahdha, il y a un dialogue, qui pourrait aboutir à quelque chose.
Cela fait un moment que le dialogue perdure dans le parti Ennahdha sans que cela ait abouti à quelque chose de concret
Ce dialogue est en train de porter ses fruits. En revanche, je ne vois pas de dialogue porteur dans les autres partis politiques. Je considère que le dialogue doit être mené à tous les niveaux, et dans un seul but pour échapper à cette situation de crise. C'est mon idée et ma position à l'intérieur de mon mouvement. Il faut réussir cette expérience démocratique.
Quel serait votre positionnement dans la carte politique actuelle ?
Ma position adhère au front qui essaye de jeter les bases d'une démocratie, telle que conçue par les valeurs révolutionnaires. Je ne suis pas avec le clan putschiste, nihiliste à l'image du modèle égyptien.
Vous préconisez de préserver l'Assemblée et le gouvernement tels quels ? Parce que tout le monde se dit défenseur des valeurs démocratiques, la question est de quelle manière ?
Comment préserver les valeurs démocratiques sans les modalités et les institutions ? Je ne dis pas qu'il faut préserver la légalité « echariya », c'est un mot que j'évite, compte tenu de son ambiguïté. Mais préserver les bases de l'opération démocratique. Quand on appelle à tout détruire, il faut leur poser la question, quelle est l'alternative, et avec quelles modalités ?
Je pense que l'Assemblée nationale constituante, avec ce qu'elle charrie comme défauts, est nécessaire, sinon c'est le chaos total. Je soutiens avec le parachèvement du processus, maintenant il faut s'entendre sur cela. Comment écrire la constitution ? Comment organiser les élections ? Quelles sont les institutions de référence ? Maintenant, il faudra activer le processus, le corriger. Je suis pour ceux qui appellent à poser un ultimatum, et fixer la méthodologie des travaux, la mission de l'ANC, le calendrier.
Avant l'attentat de Mohamed Brahmi, le processus était sur la fin, arrive l'assassinat qui ne doit pas détruire tout ce qui a été fait, mais pousser vers l'accélération, en faisant appel à des commissions placées non au dessus de l'Assemblée. L'ANC peut se fixer une date limite, par une loi, pour finir les travaux, au-delà de laquelle, elle s'autodissout. Pour le gouvernement, il sera appelé à organiser les élections et à rassurer. Il doit couper court aux accusations de fraude, qui ont déjà commencé. Kamel Jendoubi qui nous annonce que les élections seront d'office trafiquées. On leur dit non, nul n'est irremplaçable. Avec ma démission, je l'ai démontré. Il faut que le gouvernement actuel continue de travailler avec l'idée, à l'instar de l'ANC, de se dissoudre. Il se mettra en place un gouvernement entièrement neutre, consensuel dont aucun membre ne se présentera, pour organiser les élections, avec l'instance indépendante des élections. C'est ma vision et c'est une solution. J'ai une seule ligne rouge, ne pas mettre en échec l'opération démocratique, et ne pas appeler maintenant à la dissolution de l'ANC, parce que le faire c'est un coup d'Etat en bonne et due forme. Comme en Egypte. Il faut appeler les choses par leur nom. Il faut que les Américains et les Européens désignent les choses par leur nom. Nous sommes en train de faire un recul de cinquante ans.
C'était votre proposition, la formation d'un gouvernement de technocrates et de personnalités indépendantes, avant votre démission il y a six mois. Mais vous n'avez pas été écouté par votre parti.
Ce n'est pas grave, mais j'ai mes repères, il faut trouver une solution médiane. Celui qui va conduire les élections dans ces conditions de neutralité, de transparence et d'indépendance. Je serai avec lui. Je suis favorable à cette solution consensuelle modérée
Votre diagnostic de la situation actuelle, comment se porte la Tunisie ?
La Tunisie se porte mal, parce qu'il y a une course effrénée vers les intérêts personnels et partisans de la part de tous. Mais il y a danger et danger. Pour moi, le plus grave danger, c'est saborder cette expérience démocratique. Nous priver des fruits de notre révolution, à l'instar de ce qui s'est passé en Egypte. C'est un retour de la dictature, je ne veux pas qu'en Tunisie, il se passe la même chose. De plus, il y a le danger du terrorisme qui est en train d'alimenter les conflits actuels. Mais il y a une interaction, les conflits également se nourrissent de la menace terroriste armée. Quel est l'objectif d'assassiner Brahmi ? Avec Belaïd, le processus n'a pas été interrompu. Cette fois-ci on dirait que les objectifs de provoquer le chaos, d'interrompre le processus démocratique, sont en passe d'être atteints.
Pour ce qui est de la menace terroriste, les gens accusent ce gouvernement et le précédent, dont vous étiez le président, d'être à l'origine de l'installation du terrorisme qui sévit dans le pays, par laxisme, voire par complicité ?
Un Etat vient mettre en péril son équilibre, en s'alliant avec des gens extrêmement dangereux, travaille à sa perte. Ce n'est pas sérieux ni crédible. Il n'est pas possible d'imaginer qu'un parti ou un gouvernement fasse alliance avec ses propres ennemis et ceux du pays. Maintenant, je suis loin de justifier certaines choses. Et il faut aussi tenir compte de la complexité de la scène islamique. Mais d'un autre côté, il ne faut pas nous éloigner de notre réalité. Après une révolution, l'état de l'institution sécuritaire avec ses problèmes et ses allégeances d'antan, sa fragilité, n'est un secret pour personne. Et jusqu'à présent, il faut se poser quelques questions, les syndicats qui les a créés ? Qui tire les ficelles des hauts responsables de la police ? Qui a été à l'origine de la dissolution des renseignements ? Qui a exclu 9 mille et qui a réembauché des milliers ? Qui est à l'origine des trafics de contrebande ? Du côté de la justice, il y a eu aussi des surprises. Quand on a arrêté, preuves à l'appui, les casseurs à l'origine de l'incident de l'ambassade. Ceux-là ont été libérés avec deux ans de sursis.
M.Nourredine Bhiri était ministre de la Justice, le parquet dépend du ministère de la justice
Donc on va demander à M.Bhiri d'intervenir dans le processus judiciaire ? Et d'intervenir dans le travail du juge d'instruction ? Oui, je reconnais qu'il y a une part de responsabilité. Mais il y a une proportion qui échappe à tout contrôle. Je ne dois pas cacher qu'il y a un flottement dans la prise de décision, l'évaluation du danger et l'exécution des consignes. Par exemple, pour ce qui est de l'incident de l'ambassade, j'étais à l'étranger, les instructions que j'ai données étaient strictes : interdit de se rapprocher de l'ambassade à un périmètre de deux kilomètres. J'ai précisé que ce sont des gens qui ne savent pas manifester pacifiquement, qu'ils ne viendront pas donner une pétition à l'ambassadeur et rentrer. Oui, je regrette et j'assume mes responsabilités. Effectivement, il y a eu des erreurs d'évaluation. Mais qu'on nous accuse de complicité. Non ! Mais, depuis un moment, le choix est clair, une seule option avec celui qui porte les armes. Il y a eu un démarcage sécuritaire et politique avec ces gens. Je ne m'intéresse pas à leurs slogans et idéologies, mais je suis contre celui qui porte les armes.
On dirait que les dossiers et les informations étaient en possession des forces de l'ordre, mais c'est seulement maintenant que le feu vert a été donné pour actionner un plan contre les groupes terroristes ?
Oui il y a eu flottement, qui nous a coûté une partie de notre réputation et de la sécurité du pays. Mais il ne faut pas oublier d'un autre côté que la sécurité de l'Etat est aussi économique, sociale et politique. Il faut aussi faire attention aux autres qui ont sabordé l'équilibre du pays par les grèves sauvages, les sit-in, les routes coupées, les fermetures d'usines, l'incitation à la violence, l'attaque des institutions de l'Etat. Comment on appelle cela ? Ce n'est pas du terrorisme, mais c'est une violence dangereuse. Ce sont ces facteurs réunis qui ont mis en péril l'économie nationale, il y a des gens derrière. Il faut être franc et parler de ces gens-là aussi.
Quelle est votre relation avec Rached Ghannouchi ?
Je fais la différence entre deux niveaux de rapports ; la relation humaine est bonne et j'espère qu'elle ne changera pas. Dans mes rapports, je ne suis pas frontal. Même lorsqu'on m'attaque, des attaques venant des nôtres, je ne réagis pas. Mes filles et ma femme sont très mal en point à cause de ce qui se dit, mais je ne réponds pas. Maintenant, pour ce qui est de l'approche politique, nous sommes en débat et parfois il y a des critiques mutuelles.
Sur l'avenue Habib-Bourguiba, une semaine après l'assassinat de Chokri Belaïd, Rached Ghannouchi vous a visé directement, en disant qu'Ennahdha agrandit les personnes en son sein, mais ceux qui quittent le mouvement retrouvent leur dimension naturelle.
Je ne lui ai pas répondu, et je ne vais pas répondre pour préserver la relation, et pour élever le débat. Mon problème, ce n'est pas ma personne, ni mon positionnement à l'intérieur d'Ennahdha. J'ai cédé le pouvoir, les uns disent que je n'ai plus rien à faire. Je réponds que je n'ai pas quitté mon pays, et que je suis toujours à son service. Par le dialogue avec tout le monde et avec cheikh Rached, on se retrouvera ou pas. Mais j'aurai toujours un seul repère, comment sauver le pays.
Les observateurs vous placent en tant que futur candidat à la présidence, est-ce vrai ?
Si je voulais le pouvoir, je serais resté, malgré tout, et quoi qu'il arrive, comme certains. Donc je n'ai pas l'intention de briguer le pouvoir pour le pouvoir. Je n'ai pas de volonté personnelle à m'installer au Palais, j'irai où va l'intérêt du pays. Mais ma conception de la présidence est qu'elle doit fédérer tous les Tunisiens. Le président doit impérativement être sur la même longueur d'onde que le chef du gouvernement. Cette constitution attribue le pouvoir à deux personnes : le chef du gouvernement et le président de la République. Pour le bien du pays, il ne faut pas que les deux têtes du pouvoir soient en conflit perpétuel. Il faudra s'occuper des problèmes du terrorisme et des problèmes économiques qui nous attendent. Ils vont même assister ensemble aux réunions ministérielles. Sinon, ils vont déchirer la Tunisie.
Votre responsabilité a été citée à plusieurs reprises dans les événements d'août 87 et 91 en Tunisie (Bab Souika, attentats d'hôtels à Monastir). Pouvez-vous solennellement affirmer que vous n'y étiez pour rien? Etiez-vous simplement au courant?
Il y a des documents, le plus important document a été envoyé par Fathi Maâtoug, de l'Algérie. Ses mémoires, dans lesquelles il relate exactement ce qui s'est passé. Cette pièce a été saisie par la Sûreté de l'Etat. Je suis fier de ma position démocratique, depuis que j'ai commencé et jusqu'à présent. Il est impossible que je sois impliqué dans le meurtre de gens innocents. J'ai appris les attentas à la radio, c'était dans un bureau avec le regretté Salah Karkar. Il m'a posé la question : est-ce que c'est nous ? Je lui ai répondu, est-ce que tu me soupçonnes ? Il m'a répondu non. Mais la police le sait, Ben Ali a assisté lui-même à l'interrogatoire de Boudagga à Sousse (celui qui a commis les actes et a été exécuté), et il a donné tous les détails. La police politique cherchait alors la moindre implication de ma part. Ben Ali lui-même a posé la question à Boudagga, sur le rôle que j'ai pu jouer ? Mais j'espère que Ben Ali parlera un jour. Inchallah, ceux qui sont dans la sûreté de l'Etat parleront. Ils sont là en ce moment, je souhaite que vous alliez les voir et que le ministère de l'Intérieur ouvre les archives. Soyez sûrs que si Ben Ali avait trouvé la moindre trace de mon implication, il ne m'aurait pas épargné. A ce moment-là, Bourguiba, à son réveil, posait la question : avez-vous exécuté Rached et avez-vous attrapé Hamadi et Salah ? La police avait l'ordre de tirer à vue. Il faudra donc imaginer que la police qui me cherchait, Bourguiba qui faisait pression et Ben Ali qui avait son avenir politique lié à cette affaire; si j'étais attaché ne serait-ce que par un fil ténu, Ben Ali ne m'aurait pas épargné. Ces accusations ne tiennent pas.


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