Exclu du Mondial 94 face au Nigeria, suite à un contrôle positif, Maradona, désormais sélectionneur de l'Argentine, tentera de prendre sa revanche sur un destin capricieux. Quant aux Flying Eagle, la perte du titre olympique de Pékin (face à ses mêmes Argentins) est encore vivace dans les esprits... L'entrée en lice de l'Argentine, un des favoris de l'épreuve, retiendra forcément l'attention vu la richesse de l'effectif à disposition de Diego Maradona, alors que la présence d'éléments vertueux, à l'instar de Lionel Messi, Veron, Mascherano, Di Maria et Tevez, ne laisse vraisemblablement personne indifférent. D'entrée, les «Albiceleste» se voient proposer le Nigeria, un grand d'Afrique. Qualifiés pour la phase finale, sur le fil, aux dépens de la Tunisie, les «Green Eagle» ont quelque peu perdu de leur superbe mais restent tout de même une grande nation de football dont il faut se méfier. Le résultat du premier match conditionne généralement la suite du parcours. En champions qui se respectent, les Argentins fouleront la pelouse du stade de Johannesburg avec l'envie d'annoncer la couleur assez tôt et d'arborer ainsi les habits d'un postulant en puissance. A cet effet, si l'embarras du choix n'est pas pour déplaire au «Pibe De Oro», l'absence (ou plutôt la non-convocation) de quelques joueurs cadres n'a pas manqué d'installer la grogne chez une frange des supporters, et pour cause, ignorer des valeurs sûres, telles que Cambiasso, Zanetti et Lissandro Lopez, relève de certaines convictions propres à Maradona, ce dernier étant convaincu que ce groupe de joueurs ne peut à lui seul faire la pluie et le beau temps. Certes, le sélectionneur argentin dispose d'une formidable génération de joueurs à l'heure actuelle, mais peut-il aussi se passer de l'expérience d'un compétiteur de la trempe de Zanetti? Qu'à cela ne tienne, le football est un sport collectif et Maradona n'a pas manqué de rappeler à ses poulains que seuls les plus méritants et les plus en forme seront alignés aujourd'hui face aux «Flying Eagle». Serait-ce la bonne méthode pour maintenir son groupe sur le qui-vive? Il est vrai que pour un ensemble constellé de stars, l'humilité et l'aptitude à oublier son statut pourraient valoir d'énormes satisfactions au groupe argentin, à commencer par glaner les trois points face au Nigeria. Ce faisant, tout porte à croire que le staff technique argentin privilégiera l'attaque à outrance face au Nigeria. L'expérimenté défenseur argentin, Gabriel Heinze, a même laissé entendre récemment que son sélectionneur pourrait recourir à une défense à trois. Habituel arrière gauche en sélection, Jonas Gutierrez pourrait ainsi monter d'un cran face au Nigeria: «Jonas est habitué à jouer milieu de terrain et ce sera toujours à l'Argentine d'aller chercher les résultats», a affirmé le plus français des argentins. Plus haut, en attaque, il semblerait que l'attaquant de Manchester City, Carlos Tevez ait été préféré à Otamendi. C'est le seul changement de dernière minute annoncé, alors que la sélection argentine devrait avoir fière allure à l'entrejeu ainsi que sur le front de l'attaque. Romero, Gutierrez, Demichelis, Samuel, Heinze, associés à l'infatigable Veron, ont du métier à revendre chez les doubles vainqueurs du Mondial. Le talentueux Mascherano, la révélation Di Maria, le buteur Milito, aux côtés de la star Lionel Messi, les «Albicelestes» disposent d'une importante marge de manœuvre pour passer avec succès ce premier obstacle nigérian. Le Nigeria en quête d'exploit… De prime abord, il semblerait que la cote des Super Eagles soit en deçà de celle qu'on leur a connue lors de leurs précédentes participations au tournoi. Il n'y a pas si longtemps encore, le Nigeria était considéré comme la nation africaine la mieux armée pour atteindre le dernier carré de l'épreuve reine. Cela dit, les représentants du pays le plus peuplé d'Afrique ne font plus partie des grosses cylindrées. Cette absence de pression fera de lui un véritable outsider au moment de rencontrer les grandes puissances footballistiques de ce monde, telles que l'Argentine aujourd'hui. Un rapide flash-back nous enseigne que la génération des Sunday Oliseh, Victor Ikpeba, Jay-Jay Okocha et autres George Finidi, n'a pas été remplacée par des éléments de valeur sensiblement égale. Lors des éliminatoires, les Eagles n'ont composté leur ticket au Mondial que grâce à un concours de circonstance invraisemblable; la Tunisie ayant longtemps fait miroiter le spectre de l'élimination à un Nigeria tout heureux de se retrouver finalement aux premières loges...Qu'à cela ne tienne, les Nigérians, ont, depuis, tenté de remettre de l'ordre dans l'équipe. Bien qu'ayant atteint ses objectifs (qualification en phase finale du Mondial et podium atteint en CAN 2010), le sélectionneur, Shaibu Amodu a été remercié et remplacé au pied levé par le Suédois Lars Lägerback. Ce dernier, appelé à réaliser un savant dosage entre apprentis et cadres de l'équipe, tentera d'exploiter à bon escient les qualités intrinsèques des Utaka, Kaita et autres Odemwingie, aux côtés des jeunes Victor Obinna et Ikechukwu Uche. Le Nigeria dispose aussi de cartes maîtresses face aux solides argentins, tels que l'expérience du capitaine et défenseur central, Yobo, le métier de Kanu et de Taiwo, alors que le seul bémol est relatif à l'absence du milieu offensif Jon Obi Mikel, forfait en raison d'une récente blessure. Pour le Nigeria, l'entrée en matière face à un candidat à la couronne mondiale ne manquera pas d'intérêt, alors que l'apport d'un public tout acquis à la cause «africaine» peut faire pencher la balance du côté nigérian.