Du côté de l'Ugtt, le ton balance entre amertume et menace... On attendait un oui, ou un non : on n'a reçu ni l'un ni l'autre... La Troïka a choisi hier, en réponse à l'offre de l'opposition, de répliquer par une contre-proposition. C'est en tout cas ce que les parrains du dialogue ont recueilli des mains des négociateurs représentant l'alliance au pouvoir : réduire les délais de démission du gouvernement à une période de 6 semaines à partir du début du dialogue... A l'issue de la réunion, hier matin, qui les a rassemblés avec le quartet des parrains du dialogue, les membres de la Troïka se sont adressés aux médias en déclarant qu'ils avaient présenté des «propositions plus souples» s'agissant des dates-limite... Mouldi Riahi, membre du bureau politique d'Ettakatol et député à l'ANC, a pris la parole pour le compte de la Troïka en promettant plus de souplesse encore à partir du moment où serait engagé le dialogue proprement dit. Au-delà de la réaction, désabusée, de l'opposition, il était intéressant de voir de quelle façon les parrains du dialogue allaient gérer la nouvelle, eux qui s'étaient promis de revoir leur mission dans l'hypothèse où les négociations ne connaîtraient pas un dénouement... Une première réaction, venant de Houcine Abassi et rapportée par l'agence TAP, a considéré que la position de la Troïka n'apportait pas de grands changements. Le secrétaire général de l'Ugtt ajoutait cependant que «le processus est devenu plus clair, notamment en ce qui concerne la prédisposition à réduire de 4 semaines les délais pour la démission du gouvernement»... Un ton conciliant qui a été panaché, l'instant d'après, par un ton de menace : «En cas d'échec des négociations, a-t-il déclaré, nous serons obligés de dévoiler au peuple tunisien un ensemble de vérités...». Quelles vérités ? Mystère ! L'heure n'est donc pas à la démission, pour les parrains du dialogue. Ont-ils d'ailleurs le choix, sachant ce que coûte la crise politique sur le plan de l'économie nationale : sur la bonne santé des entreprises autant que sur le marché de l'emploi. Du côté de l'opposition, le ton est plus véhément malgré les concessions... A chaud, les partis de l'opposition avaient repris hier leurs critiques dirigées contre la Troïka, accusée de faire durer les négociations pour gagner du temps... Qui peut le nier?! Mais on attend pour aujourd'hui une réponse plus officielle...