Il a fallu plus de 19 heures avant de repêcher le corps d'un jeune noyé Bilel Bouazizi, ce jeune âgé de 19 ans, qui devait passer au mois de juin prochain son baccalauréat, est mort noyé dans un lac collinaire à El Hichria sise à la délégation de Souk Jedid dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. L'incident a provoqué l'émoi de la population et l'information ébruitée a occasionné le branle-bas des habitants de la région. Cependant, l'incapacité des autorités concernées à repêcher le cadavre de la victime a provoqué un tollé général. En effet, il aura fallu plus de 19 heures avant de remonter la dépouille de Bilel Bouazizi et la transférer à la morgue de l'hôpital régional de Sidi Bouzid. Le capitaine Aymen Chouaïb (direction régionale de la protection civile de Sidi Bouzid), s'explique : «Faute de plongeurs, le corps de Bilel n'a pu être repêché que lundi à 9h50 alors que la noyade a été signalée le dimanche à 14h48. C'est-à-dire qu'il a fallu plus de 19 heures pour retrouver le corps gisant au fond du lac collinaire, à 11 mètres de profondeur. Les plongeurs manquent à l'appel «Nos agents ont été alerté par ce drame le dimanche à 14h48. Ils ont quitté la caserne à 14h49. Et les opérations de recherche du corps se sont poursuivies jusqu'à minuit et quart (00h15). Car notre protocole nous interdit de plonger la nuit. Entre-temps, nous avons demandé l'aide de la direction régionale de Gafsa. Hier, à 6h50, les recherches du corps ont été reprises avec 9 plongeurs (y compris les plongeurs dépêchés de Gafsa). Et c'est le lundi vers 9h50 que nos plongeurs ont fini par repêcher le cadavre du noyé», souligne Aymen Chouaïb. De son côté, un agent de la délégation régionale de la protection civile de Gafsa nous a confirmé que suite à la demande d'assistance formulée par la direction de Sidi Bouzid, sa direction a fini par envoyer un camion de sapeurs-pompiers avec deux plongeurs en renfort aux agents présents déjà sur les lieux. Cette arrivée, jugée tardive, a provoqué un tollé chez les habitants de la zone Aouled Brahim, où réside le jeune Bouazizi. Ainsi, un mouvement de protestation a été spontanément enclenché dimanche dernier à Sidi Bouzid où des manifestants ont exprimé leur désarroi contre la lenteur des recherches. Les noyades dans les lacs collinaires sont assez fréquentes dans les régions de l'intérieur. L'année dernière (le 19 juin 2012) dans le gouvernorat de Béja, un homme âgé de 35 ans est mort noyé, dans le lac de Boussada à Nakachia. Des piscines sur du papier La noyade de Bilel Bouazizi dans un lac collinaire interpelle les observateurs et pointe du doigt la carence au niveau des infrastructures sportives. La région n'est pas bien équipée en piscines. Selon M. Nour Chokri, chef d'arrondissement des affaires municipales au gouvernorat de Sidi Bouzid, la région ne possède aucune piscine municipale opérationnelle. «La piscine municipale de Sidi Bouzid, dont le projet a été évalué à 5 millions de dinars, est actuellement en phase d'études. Pour le moment, nous n'avons aucune piscine municipale ouverte au public. Même s'il est prévu de construire deux piscines qui viendront s'ajouter à celle qui est cours d'études», ajoute M. Chokri. C'est dire qu'à Sidi Bouzid et faute de projets concrets, les habitants n'ont plus le choix que de dessiner des piscines sur du papier !