Le rêve d'une diplomatie tunisienne efficace et rayonnante est en train de voler en éclats dès lors que les mauvaises pratiques persistent Les dernières nominations diplomatiques et consulaires, la politisation de la diplomatie et l'accroissement des iniquités n'ont fait que nourrir un climat de tension et décevoir un personnel qui s'attendait à des jours meilleurs, au lendemain de la révolution. Voilà ce qu'ont exprimé les protestataires qui ont pris part à la grève observée, hier, par le syndicat du ministère des Affaires étrangères. Hamed Ben Brahim, secrétaire du syndicat, n'y va pas par quatre chemins et parle d'un ministère qui n'arrive toujours pas à rompre avec son passé. Pour lui, le rêve d'une diplomatie tunisienne efficace et rayonnante est en train de voler en éclats dès lors que les pratiques d'hier persistent. «Cette grève intervient en réaction à l'inertie de l'administration en matière de règlement de tous les contentieux, de révision des processus professionnels et de sanctions abusives à l'encontre de certains employés». Le syndicaliste ajoute que le département vit des jours encore plus difficiles qu'autrefois et se trouve sous haute tension, étant en proie aux tiraillements politiques que vit le pays. «Nous sommes indéfectiblement attachés à la neutralité de notre administration et sommes entièrement dévoués à la défense des normes professionnelles organisant son fonctionnement, comme le fait de donner la priorité aux cadres de cette administration dans les nominations diplomatiques et consulaires». En organisant cette grève, le syndicat du ministère des Affaires étrangères appelle également l'administration à accélérer la cadence pour ce qui est de l'élaboration d'un statut particulier aux personnels des corps diplomatiques. Dans le cas contraire, et si ses revendications ne sont pas satisfaites, le syndicat menace, selon le secrétaire général, de recourir à d'autres formes de protestation encore plus sévères. Réponse de l'administration Réagissant au mouvement de protestation organisé par le syndicat, l'administration a reconnu l'existence de certains litiges et désagréments datant de l'époque du régime déchu. Toutefois, elle précise qu'elle a fait un pas positif dans le sens d'un traitement efficace de tous les problèmes posés. Elle insiste également sur son respect inconditionnel de l'exercice syndical, tant qu'il demeure constructif et respectueux des procédures et normes en vigueur. Le ministère a exprimé, dans la même perspective, son engagement à garantir la neutralité de l'administration et à la prémunir contre les tiraillements politiques et partisans et réitère son attachement à respecter les lois organisant la profession. Dans ce sens, il note que sur les 21 récentes nominations diplomatiques et consulaires, l'on dénombre uniquement deux qui ne relèvent pas du secteur diplomatique. Ce qui, souligne-t-il, est conforme à la norme. Le ministère considère qu'il a réalisé une certaine avancée dans les négociations avec le syndicat. Pour preuve, il note qu'il vient d'achever l'élaboration des statuts relatifs aux secteurs diplomatique, administratif et technique. Il assure aussi qu'il mène actuellement une consultation interne incluant l'administration centrale et les délégations diplomatiques et consulaires pour la restructuration du ministère. S'agissant des processus professionnels, le ministère affirme qu'il traite tous les dossiers sur la base de l'objectivité, de la transparence et de l'équité, ainsi que dans le respect total des mesures professionnelles en vigueur...