Il semble que les entraîneurs tunisiens n'aient plus la cote. Une nouvelle mode commence à s'instaurer dans notre championnat, celle de voir nos clubs faire appel à des entraîneurs égyptiens. Après l'Etoile Sportive du Sahel, c'est au tour du Club Africain de s'y mettre. Les Clubistes ont fait appel aux services de Aymen Saleh, l'ex-entraîneur d'Ezzamalek et ex-gardien de but national de la sélection des Pharaons. La première question qui nous vient à l'esprit est de savoir s'il y a vraiment une pénurie d'entraîneurs en Tunisie. A y voir de plus près, on pourrait répondre par oui. Les meilleurs ne sont plus au pays. Ils ont pris la poudre d'escampette pour s'installer dans les pays du Golfe, essentiellement au Qatar et en Arabie Saoudite. Malheureusement chez nous, la tradition n'est pas près de se briser. Celle de voir les entraîneurs changer de club. Le tabou a été brisé une fois avec le passage de Hafedh Zouabi à l'Espérance. Il a été mal interprété par une frange de dirigeants clubistes. C'est que nos responsables n'acceptent pas que leur équipe soit entraînée par un coach qui a porté les couleurs d'un club rival. Et ces mêmes responsables s'embrouillent dans leurs préjugés au point de mettre leur crédibilité en jeu et l'avenir de leur section en danger. C'est ce qui est en train d'arriver au Club Africain. Les dirigeants ont fait un choix et doivent l'assumer. Ils ont décidé de recruter Riadh Sanaâ pour la nouvelle saison. Celui-ci n'a pas fait long feu pour manque de résultats. De plus, le courant ne passait pas entre l'entraîneur et son adjoint, Adel Hihi. Nous n'en dirons pas plus. Les supporters clubistes les plus proches de la section de handball connaissent l'histoire et les différends. Dès le départ donc, le choix du duo Riadh Sanaâ-Adel Hihi était erroné. Aujourd'hui, on essaie de redresser la barre. Après des tentatives infructueuses, les Clubistes s'en remettent à l'école égyptienne. L'avenir nous dira si les responsables clubistes avaient raison ou pas. Entre-temps, le Club Africain a perdu du terrain par rapport à ses concurrents (défaite face à l'Etoile et match nul samedi dernier contre Téboulba). Mercredi prochain, l'équipe disputera le derby face à l'Espérance. Sur le papier, les «Sang et Or» sont les favoris, étant mieux structurés et disposant d'un meilleur effectif. Une autre défaite sonnerait le glas pour le Club Africain qui, mathématiquement, n'aurait plus de chance de remporter le titre. A quoi servirait donc le recrutement d'un entraîneur égyptien? Que pourrait apporter de plus Aymen Saleh au club de Bab Jedid? Curieusement, ce sont les dirigeants qui ne connaissent rien au handball qui recrutent aujourd'hui les entraîneurs et prennent les décisions au Club Africain. Et puis, si vous vous évertuez à demander des informations, c'est motus et bouche cousue. C'est comme cela que ça fonctionne au Club Africain.