Elles s'appellent «Marhama»*, «Tunisia Charity»* et «Association tunisienne de coopération et de communication».* Elles occupent le haut de la nomenclature des milliers d'associations locales et semi-locales créées ou réanimées avec la levée des verrous sur les dons étrangers (décret-loi n° 88-2011 du 24-9-2011). Elles ont en commun d'être présidées par trois figures islamistes connues et d'avoir été directement alimentées par la « Qatar Charity », l'ONG qatarie qui, selon le livre « Le Vilain petit Qatar » de Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget et autres sources sécuritaires et médiatiques, s'apparente plus à l'organisation capitaliste qu'à l'ONG caritative. Interdite d'activité sous l'ancien régime, Qatar Charity s'est implantée en Tunisie dès le mois de mars 2011. Sous le couvert de l'aide humanitaire, de la distribution de logements sociaux « aux familles chastes », de la construction de mosquées et d'écoles coraniques, son rôle aurait été, ici comme ailleurs, de diffuser l'islamisme version wahhabite. 7,5 millions d'euros, telle est l'enveloppe qu'elle a allouée aux trois associations « tunisiennes » pour une période de deux ans. Le tissu associatif regorge de milliers d'associations nourries à la manne wahhabite. Puisant dans toutes les vertus, s'affichant aux frontons des mosquées, leurs noms ne trompent point. *« L'Association tunisienne de coopération et de communication sociale » créée par Néjib El Karoui, siège à Sousse avec des sections régionales à Gabès, Tataouine, Bizerte, Mahdia, Sidi Bouzid, Ben Arous, Monastir et Tunis. *« Tunisia Charity » présidée par Abdelmonem Daïmi est sponsorisée par des ONG islamistes et wahhabites basées à Londres et en Arabie Saoudite, comme Wamy, Islamic relief ou Human appeal. *«Marhama» (approximatif : charité) a été créée, sous les instructions de Ameur Laârayedh, par Mohsen Jendoubi, chargé des relations avec les associations de développement au sein d'Ennahdha.