Des terroristes fuyant la Tunisie et arrêtés par les forces algériennes portaient les nationalités libyenne, yéménite et nigériane Parmi les terroristes arrêtés récemment par les forces de sécurité algériennes, lors de leur infiltration par les frontières tunisiennes, il s'est avéré que certains d'entre eux portaient les nationalités libyenne, yéménite et nigériane, révèlent des médias algériens. C'est désormais clair et net : les jihadistes d'Ansar Echaria, comme nous l'avions prédit sur ces mêmes colonnes depuis l'année dernière, ne sévissent pas «en solo» dans nos murs, mais sont bel et bien «flanqués» d'activistes étrangers appartenant tous à Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et donc imprégnés de la même idéologie sanguinaire que leur maître spirituel Oussam Ben Laden. Boko Haram s'amène ? Question : combien de terroristes étrangers comptons-nous en ce moment en Tunisie ? Où campent-ils ? Que trament-ils ? Mordront-ils, un jour, à l'hameçon policier ? Nul ne le sait, étant donné l'organisation rigoureuse de ces groupes, leur discrétion et leur étonnante efficacité dans le jeu du chat et de la souris. Mais ce qui inquiète le plus, c'est l'entrée sur la scène tunisienne de ces redoutables acteurs qui constituent la principale force de frappe du tristement célèbre groupuscule terroriste nigérian de Boko Haram. En effet, plus personne n'ignore aujourd'hui ce qu'a fait ce dernier au Nigeria où, depuis sa création, il y a cinq ans, il a fait des ravages, à coups d'attentats à la fois spectaculaires et sanglants, dont le plus retentissant remonte au mois de septembre dernier, lorsqu'un groupe de Boko Haram réussit à tuer quelque 35 policiers. Un mois auparavant, le même groupe a fait sensation au Kenya, lors du terrible assaut qu'il avait lancé sur un supermarché huppé de la capitale Nairobi, faisant alors 42 morts et plus de 100 blessés. Or, le problème est que Boko Haram ne se contente plus de frapper «at home» et dans les pays voisins, mais il a désormais tendance à bien s'exporter, des hommes à sa solde ayant été signalés en Syrie, en Libye, en Irak et maintenant en Tunisie. Selon des révélations de services de renseignements occidentaux, ce groupe est déjà classé «organisation terroriste dangereuse» qui n'hésite pas à envoyer ses acolytes dans tous les champs de bataille du monde où ça sent l'odeur du «jihad». Pour une source sécuritaire bien informée, «il n'est pas exclu que Boko Haram puisse être dans nos murs, s'agissant d'un groupe comme tous ses semblables qui ont juré fidélité à Al Qaïda». Et d'expliquer : «Cette hypothèse est à retenir, alimentée qu'elle est par la perméabilité des frontières libyennes, devenues, comme on le sait, le point de passage privilégié des réseaux terroristes cherchant à s'infiltrer en Tunisie et en Algérie». De surcroît, des experts occidentaux en matière de lutte contre le terrorisme dans le monde indiquent que les jihadistes de Boko Haram sont réputés pour leur violence extrême qui frise la sauvagerie, au point de compter parmi eux le plus grand nombre de kamikazes prompts à se faire exploser. Et ce n'est pas un hasard si les autorités nigérianes ont ouvertement déclaré la guerre à ce groupuscule qui menace désormais de s'attaquer aux riches champs pétrolifères du pays. Alors, Boko Haram en Tunisie ? Pourvu que les événements nous... contredisent !