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Maktoub ou choix délibéré?
Le célibat en Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 12 - 2013

Le taux du célibat chez les femmes dans la tranche d'âge 25-34 ans a atteint 50%
La Tunisie compte de plus en plus de célibataires. Un phénomène engendré par le taux de chômage élevé, la conjoncture économique difficile et les coûts excessifs du mariage. En attendant la première enquête nationale sur le célibat (Encel) en Tunisie qui sera menée par l'Office national de la famille et de la population (Onfp) et l'université Paris Diderot dans le cadre d'un accord de coopération dans les domaines de l'enseignement supérieur et de la recherche s'étalant sur cinq ans, nous avons tenté de faire la lumière sur les raisons qui poussent les jeunes à rester de plus en plus longtemps célibataires.
Selon une étude réalisée par l'Office national de la famille et de la population (Onfp) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et publiée en juillet 2012, le taux du célibat chez les femmes dans la tranche d'âge 25-34 ans a atteint 50%. Par ailleurs, cette étude a indiqué que l'âge moyen du mariage pour les hommes en 2001 est de 33 ans, alors qu'il est de 29 ans pour les femmes.
Selon le même rapport, le taux des femmes âgées de plus de 34 ans, soit celles dont la fécondité est au plus bas, a atteint 64% en 2006 contre 50% en 1994 et 59% en 2001. Le taux des femmes âgées entre 25 et 34 ans, période correspondant aux taux de fécondité les plus élevés, est passé de 40% à 31% entre 1994 et 2006. Ce taux «très élevé» s'est répercuté négativement sur la fécondité, a ajouté l'étude, notant que le célibat est devenu un phénomène de société en Tunisie.
D'autre part, l'étude a averti que la «baisse rapide» des taux de la fécondité pourrait avoir des retombées néfastes sur la composition de la société tunisienne, indiquant que la fécondité en Tunisie se situe actuellement à 2,02 enfants par femme. Ce taux est inférieur à celui nécessaire au renouvellement des générations, en l'occurrence 2,1 enfants par femme.
Toutefois, ce taux national cache des disparités entre les régions. Le district du Grand-Tunis enregistre les plus faibles taux de fécondité. Ceux-ci demeurent néanmoins très élevés dans le Centre-Ouest et le Sud du pays. Ce rapport est corroboré par une enquête menée par le Crédif qui montre que le célibat dans la tranche d'âge 25-29 ans en 2001 touche 85% des hommes et 50% des femmes. Pour la tranche d'âge 30-34 ans, ce taux est de l'ordre de 50% chez la gent masculine contre 30% pour le sexe opposé. La baisse de la fécondité pour un renouvellement des générations risque de devenir inquiétante si cela continue. Elle remet en cause la configuration démographique du pays dont le vieillissement de la population ne saurait tarder dans les années à venir.
Un phénomène de société
Une table ronde organisée par l'Onfp dans le cadre des sessions de la 9e édition du Forum de la population et de la santé de la reproduction en juin 2010 autour de la question «Le célibat chez les jeunes : choisi ou subi?» montre, chiffres à l'appui, que conformément aux résultats du recensement effectué en 2008, environ 3.273.000 personnes dont la moyenne d'âge dépasse les 15 ans sont des célibataires, ce qui représente un taux de 42% de la population. Ce qui confirme que l'âge du mariage est en net recul en Tunisie. Le célibat est même devenu un véritable phénomène de société.
Les raisons invoquées sont multiples et diverses. Cela va de la durée de plus en plus longue des études jusqu'à la difficulté de trouver un emploi sans compter le coût relativement élevé du mariage et l'acquisition d'un logement. Certains jeunes, parmi les catégories aisées tenant à préserver leur indépendance et leur liberté, choisissent le célibat, mais ils sont rares. Ce phénomène trouve essentiellement ses origines dans les mutations socioculturelles que connaît la population tunisienne mais surtout en raison d'une conjoncture économique peu rassurante.
Le célibat est-il un choix ou une fatalité? M. Mohamed Karrou, sociologue à l'université tunisienne, qui a effectué une enquête sur un échantillon de célibataires hommes et femmes, révèle qu'en 1994, seules 1,8% des femmes âgées de 50 à 54 étaient célibataires contre 2,4 pour les hommes de la même tranche d'âge concernée par le célibat définitif. Ce chiffre est en nette progression actuellement. «A partir de l'âge de 35 ans, les femmes célibataires se sentent de plus en plus angoissées et vivent mal leur célibat. Un célibat prolongé peut avoir des conséquences psychologiquement néfastes s'il atteint le stade du célibat définitif qui, même s'il reste rare, est inquiétant pour les femmes atteignant l'âge de 40 ans. Alors que les hommes assument mieux leur condition, parce que leur célibat n'est pas déterminé par la question de l'âge», souligne le sociologue.
Parmi les raisons invoquées, l'allongement de la durée des études peut conduire au célibat. Ce phénomène concerne, encore une fois, en grande partie les femmes plutôt que les hommes. Ces femmes hyper-diplômées peuvent amoindrir leurs chances de trouver un conjoint à mesure qu'elles gravissent l'échelle de la promotion professionnelle. Elles sont absorbées par leur travail et oublient leur vie privée. Par ailleurs, les données montrent que le célibat féminin est mal perçu par la société. «La célibataire est généralement stigmatisée et condamnée par son entourage. Cette situation fait augmenter la pression sociale et familiale sur les femmes célibataires. Mais contrairement à ce qu'on peut imaginer, l'homme est plus angoissé que la femme de finir le restant de sa vie dans le célibat», note Mohamed Karrou.
Solo, solo
Avant 30 ans, les célibataires sont souvent des étudiants ou de jeunes travailleurs, qui quittent le foyer familial pour s'installer seuls. L'allongement de la durée des études a fait reculer l'âge moyen du mariage, ce qui explique une forte proportion de célibataires entre 20 et 30 ans. Mais les célibataires ne sont pas seulement les non-mariés. Il existe également une forte proportion de divorcés dont le nombre est en nette augmentation notamment chez les trentenaires et les quarantenaires, jaloux de retrouver leur indépendance.
Sur le plan psychologique, le célibat est vécu différemment selon qu'il est choisi ou subi. Mais la société range cette catégorie de gens sous la même bannière. Cependant, il est considéré différemment selon son âge. Avant 30-35 ans, il est vu comme épris d'indépendance. Après, les regards deviennent méfiants particulièrement pour les femmes. Hella, 40 ans, se dit harcelée par sa famille et moquée par ses collègues de travail qui la qualifient de «Bayra» (vieille fille). C'est assez violent car la norme dans la société est toujours le couple et le célibataire reste stigmatisé voire marginalisé.


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