Au lendemain de la surprenante victoire de la Suisse face aux irréductibles Espagnols, les médias des deux équipes n'ont forcément pas réagi de la même façon. Du côté de la presse suisse, on n'a pas manqué de superlatifs. «Courage, lucidité, opportunisme: la Suisse gagne le droit de rêver», titrait un journal à grand tirage, estimant avoir vu «peut-être la performance la plus ahurissante de toute l'histoire du football helvétique». Les quotidiens 24 heures et Le Matin ont salué un «match d'anthologie» contre les champions d'Europe 2008. Pour 24 heures, la victoire est due à «un entraîneur hors du commun, un gardien d'exception et une défense de fer». Un quotidien a ainsi surenchéri : «l'équipe a l'envie de réaliser l'exploit». Du côté de la presse espagnole, c'est la «déception», mais rien n'est perdu. Marca titrait que cette défaite «injuste» a mis la sélection espagnole «au bord de l'abîme», tandis que l'AS déclarait que «tout est encore possible». Selon El Pais, l'Espagne est «restée muette devant la muraille suisse», alors que l'AS fustigeait l'arbitre anglais Howard Webb qui a «clairement nui à l'Espagne dans toutes ses décisions». La Roja, souffre- douleur d'Aragones Après avoir remporté le championnat d'Europe avec l'Espagne en 2008, le technicien Luis Aragones ne s'est pas gêné pour souligner le manque évident de «conviction» affiché par la Roja lors de la défaite face aux Suisses ( 0-1). Remettant en question la gestion du match, l'ancien entraîneur de Barcelone n'y a pas été avec le dos de la cuillère. «Nous avons manqué d'une mentalité gagnante et ça je ne l'avais jamais vu, a-t-il insisté. On a perdu parce que le match a été très mal géré, les changements sont intervenus trop tard.» Aragones a cependant reconnu tout le mérite de l'équipe helvétique. «La Suisse a su gérer le choc. Elle a défendu formidablement et a obtenu son but en contre-attaque». Malgré toutes ses critiques, Luis Aragones ne s'en fait pas plus que ça pour la sélection espagnole. «Elle va bien réagir et se qualifier, mais elle ne peut plus être considérée comme une des favorites du Mondial», a-t-il reconnu. Chili : la fête dégénère La victoire des hommes de Marcelo Bielsa face au Honduras (1-0) a embrasé Santiago. Des milliers de personnes ont envahi les rues de la capitale chilienne après la rencontre pour fêter la première victoire de la Roja en Coupe du monde depuis 1962. Mais entre désordres sur la voie publique, bagarres, agressions et vols, 81 personnes ont dû être arrêtées par la police chilienne en marge de ces célébrations. Hollande: Robben se sent mieux Après une saison énorme avec le Bayern Munich, Arjen Robben était attendu par tout le peuple néerlandais comme l'homme-clé de la sélection Oranje pour ce Mondial sud-africain. Blessé et à l'écart du groupe depuis le début de la compétition, l'ancien ailier de Chelsea est revenu sur sa situation complexe et espère apporter à son équipe toute sa classe et sa percussion. «Je travaille de mon côté pour revenir en forme, a-t- expliqué. J'espère que je vais vite retrouver le rythme. C'est à moi de trouver ma place.» Revenant sur sa blessure récurrente, le joueur de 26 ans a tenu à rassurer ses compatriotes. «Je me sens bien. J'ai fait de gros progrès et je n'ai plus peur de forcer sur ma jambe. La blessure est pratiquement guérie, mais je ne suis pas encore à mon meilleur niveau. Je me sens bien. J'ai fait de gros progrès et je n'ai plus peur de forcer sur ma jambe». Et quand on lui demande ses pronostics, Robben sent que cette Coupe du monde pourrait voir émerger une équipe que personne n'attend. «On parle beaucoup du Brésil, de l'Argentine, de l'Espagne. Mais je pense que ce tournoi nous réserve au moins une grosse surprise.» Le coup du chapeau... L'Argentine n'a pas eu besoin de forcer son talent au Socer City de Johannesburg pour venir à bout d'une équipe de Corée du Sud (4-1) incapable de rivaliser et qui devra batailler lors du troisième et dernier match contre le Nigeria pour décrocher son ticket pour les huitièmes de finale. Très en forme, l'Albiceleste pourra, elle, affronter tranquillement les modestes Grecs, en faisant tourner son effectif car les protégés de Maradona sont (quasi) assurés, grâce à leurs deux succès, de passer le 1er tour. Après avoir péniblement dominé les Super Eagles (1-0) samedi dernier, les Argentins ont rendu une copie beaucoup plus propre face à des Diables rouges dépassés en fin de match. Leur secteur offensif monte en régime, comme Diego l'avait prédit. Ce fut un véritable festival offensif avec quatre buts à la clé. Le premier a été marqué contre son camp par le Monégasque Park avant les trois autres, tous l'œuvre de Gonzalo Higuain (33e, 76e et 80e), auteur du premier coup du chapeau du mondial. Vifs et incisifs contre la Grèce (2-0), la Corée n'a pas démérité, mais elle a eu du mal à contenir les cracks que sont Messi, Tevez et Higuain. Les Diables Rouges ont tout juste sauvé l'honneur avant la pause en profitant d'une grossière erreur de Demichelis, Lee Chung-Yong ayant ainsi tout le loisir d'ajuster Romero. Maigre consolation.