Echec cinglant aux terroristes dans leur sombre tentative de gâcher la fête de fin d'année Malheureux qui comme Abou Iyadh qui a subi, avant-hier, une défaite humiliante. Une déroute en bonne et due forme, pour avoir lamentablement échoué dans sa sombre tentative de gâcher, comme il l'a promis, le réveillon de tous les Tunisiens. C'est que ses menaces, brandies, ces deux derniers mois, et dont la véracité était publiquement reconnue par le ministre de l'Intérieur en personne, ont été finalement étouffées dans l'œuf, puisqu'on n'a, Dieu merci, enregistré aucun attentat terroriste digne de ce nom. Mieux, même pas une quelconque tentative de ce genre, à en croire plusieurs sources policières concordantes qui n'ont fait état ni d'arrestations d'intrus à la solde d'Ansar Echaria, ni de saisies d'armes. Un plan préventif exemplaire Si, au bout du compte, Abou Iyadh n'a pas eu gain de cause et n'a pas osé frapper, ce n'est nullement de sa faute. La faute, il faut plutôt aller la chercher chez ses «bourreaux», à savoir les forces de sécurité intérieure et les soldats. Eux qui, lancés dans l'exécution d'un plan préventif d'une ampleur sans précédent, n'ont rien laissé passer. Omniprésents un peu partout où il y a âme qui vive, jusqu'aux...impasses des quartiers populaires, «envahissants» par moments, ils ont fait promener leur autorité, leur flair et cette étonnante détermination à relever le défi terroriste. Sur la voie publique, dans les axes routiers, aux entrées des villes et tout autour des hôtels, restaurants, boîtes de nuit et bars, les barrages policiers innombrables étaient à perte de vue. Bravant un froid de canard qui sévissait cette nuit-là, prenant leur mal en patience, le doigt toujours sur la gâchette, ils passaient tout à la loupe. Des véhicules aux pièces d'identité, via les sacs à main. Le tout avec le sourire par-dessous le marché, en dépit — ô paradoxe — des manifestations de gêne et d'impatience affichées par certains citoyens qui n'avaient, il est vrai, presque jamais subi un régime de contrôle d'une telle vigueur et si serré. Qu'à cela ne tienne, pourvu qu'on ne réveillonne pas idiot ! C'est là d'ailleurs le pari lancé, puis gagné, par les ministères de l'Intérieur et de la Défense qui ont formé, à l'occasion, un duo de choc dont la complémentarité et l'entente parfaites ont donné leurs fruits au milieu d'une «cellule de crise» qui avait fonctionné, ce jour-là, 24 heures sur 24. Et à merveille, dans la mesure où les ordres et les consignes que dispatchait cette cellule montée récemment, ont été judicieusement appliqués jusqu'aux frontières avec l'Algérie et la Libye. Là où, outre une présence militaro-policière imposante et suffisamment armée, des opérations de pilonnage aérien des montagnes longeant les frontières ont eu lieu pour faire barrage à toute infiltration des terroristes, au moment même où les échanges d'informations avec les services de renseignements algériens, libyens et occidentaux allaient crescendo. Du gibier, quand même Ainsi hermétiquement quadrillée et contrôlée, la Tunisie a réveillonné dans la joie et la paix. N'empêche que nos flics, faute de gros poissons terroristes, ont eu quand même ce soir-là du... gibier, avec l'arrestation de personnes soupçonnées de délits qui vont de l'état d'ébriété manifeste aux actes de violence et de banditisme, en passant par le trafic de drogue (arrestation notamment du côté de Kasserine d'un dangereux boss). Soit des miettes par rapport à la gravité des menaces terroristes qu'on redoutait. Ce n'est que partie remise ? Reste à dire que si Abou Iyadh n'a pu frapper, avant-hier, cela ne veut pas signifier qu'il ne reviendra pas un jour à la charge. Une hypothèse qu'on n'a pas écartée dans un précédent article et qui reste, qu'on le veuille ou pas, réalisable, conformément aux traditions sanguinaires d'Al Qaïda.