Les représentants des structures syndicales et les cadres de la Steg insistent sur la nécessité de maintenir le rôle prépondérant de celle-ci en tant que seule productrice de l'électricité Le nouveau projet de production de l'électricité via les énergies renouvelables, lancé récemment par le ministère de l'Industrie, approuvé par le gouvernement et transféré à l'ANC, provoque de plus en plus la polémique au sein des structures syndicales relevant de l'Ugtt. La Fédération générale de l'électricité et du gaz a exprimé son refus et son mécontentement de ce projet, qui contient 44 articles répartis sur sept chapitres, portant sur la libéralisation de la production et l'exportation de l'électricité produite par les énergies renouvelables, opération assurée par le secteur privé et le service public. Ce projet vise, entre autres, la mise en place d'un plan national d'énergie électrique produite via les énergies renouvelables, outre l'extension du système de production de l'électricité de consommation individuelle et l'organisation de l'exportation de l'électricité. La conception de ce projet a été effectuée sans la participation du partenaire social et des ingénieurs et les cadres de la Steg, une conception hâtive, sans recourir aux études ou aux stratégies générales de l'énergie dans le pays, exigeant une révision du Code de l'énergie et des négociations avec les sociétés pétrolières étrangères implantées en Tunisie. Les représentants des structures syndicales et les cadres de la Steg contestent le lancement de ce projet qui facilitera, aux entreprises publiques et aux collectivités locales, la production de l'électricité qui sera vendue à la Steg, qui est la seule et l'unique productrice de l'électricité depuis 1962. Ils insistent sur la nécessité de maintenir le rôle prépondérant de la Steg en tant que seule productrice de l'électricité dans ce genre de méga-projet, dont l'avenir est menacé. La compétitivité de la Steg en jeu Par ailleurs, la Fédération générale de l'électricité et du gaz considère que la production de l'électricité via les énergies renouvelables par le secteur public et les collectivités locales s'insère dans le cadre de la compétitivité entre deux secteurs publics, action qu'elle juge inadmissible d'accorder aux collectivités locales (conseils régionaux et municipalités), aux sociétés de communication, aux hôpitaux et autres entreprises publiques. Le représentant de la fédération a suggéré la mise en place d'une stratégie à moyen et long terme qui tient compte de la situation actuelle et examine profondément le dossier de la libéralisation de la production de l'électricité. Face à cet appel de révision du projet de loi, le secrétaire d'Etat de l'énergie et des mines, M.Nidhal Ouerfelli, précise que «la distribution de l'énergie et son transfert resteront exclusivement à la charge de la Steg, avec des garanties de préserver la compétitivité de la société qui pourra acheter l'électricité produite par les privés avec les prix qu'elle fixera, sachant que la direction générale de la Steg vient d'achever l'élaboration de l'étude sur les prix qui seront fixés ultérieurement via un texte de loi ». M.Ouerfelli a indiqué, dans le même contexte, que le projet de production de l'électricité via les énergies renouvelables (éolienne et solaire essentiellement), vise la consolidation du système de production de l'électricité et de son usage hors la Steg, précisant que la situation énergétique actuelle s'avère difficile à la lumière de l'augmentation du déficit de la balance énergétique moyennant 2,4 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) à la fin 2013. Il est à noter que ce nouveau projet favorisera la production de 3.700 MW d'électricité via les énergies éolienne et solaire à l'horizon 2030, ce qui permettra, d'après les prévisions, d'économiser la valeur de 26 milliards de dinars. Mieux encore, les nouveaux projets lancés via la production de l'électricité par les énergies renouvelables permettront la création de 10 mille postes d'emploi.