Tant que la FTF agit de la sorte, la nationalité du futur sélectionneur importera peu. Le pour et le contre de l'étranger et du Tunisien Tous les indices qu'on a pu recueillir auprès des décideurs de la FTF montrent que l'on se dirige vers l'école tunisienne. Et même si Wadii Jari nous sort un «scoop» en disant qu'il a des contacts avec certains sélectionneurs étrangers, ça relève plutôt de l'intox. Une sorte de fausse piste pour détourner l'opinion sportive. La décision est déjà prise: c'est l'option d'un entraîneur tunisien qui a été retenue pour diverses raisons. Souayah, Kebaïer, Ellili et récemment Kanzari, on se demande sur la formule qui va être retenue. L'idée est de composer un staff tunisien large et complémentaire avec un coût étudié. Alors quelle est la meilleure option : sélectionneur étranger ou tunisien ? La nationalité est une variable-clef en ce moment ? A chacune des deux hypothèses ses arguments pour et contre. Sélectionneur tunisien : monsieur pression ! L'historique n'est pas gai pour l'école tunisienne. Chetali, Hizem et à un degré moindre Taoufik Ben Othmane et Sami Trabelsi ont réussi à greffer leur style et à réaliser des performances et consécrations. Pour le reste, le constat varie entre petites performances, mauvaise chance et même scandale sportif (fiasco de la CAN 1994). Le pour : L'entraîneur tunisien coûte nettement moins cher qu'un entraîneur étranger. De plus, il est bien placé pour diriger des internationaux indisciplinés, connaissant bien la façon dont le joueur tunisien raisonne et agit. Le football tunisien enfante, aujourd'hui, une génération d'entraîneurs ambitieux. Ils sont passés par les clubs, par les sélections des jeunes et ont pu capitaliser une expérience significative. Kanzari, Ellili, Kebaïer, Okbi, Souayah... sont des candidats sérieux à ce poste. Ils sont ouverts sur leur entourage et facilitent souvent le travail des médias. Le contre : L'entraîneur tunisien n'est pas bien coté aux yeux de l'opinion sportive. Les échecs successifs ont enraciné une image négative avec de petites performances. On lui reproche sa soumission à l'entourage, essentiellement les joueurs cadres et les dirigeants de la FTF. L'entraîneur tunisien cède à la pression et au stress des grandes affiches. Il craint aussi les grands clubs et les personnes qui s'infiltrent en sélection. Même s'il entretient de bonnes relations avec les médias, l'entraîneur tunisien n'aime pas qu'on critique son travail et ses choix. Il finit par se retourner contre les médias qui l'ont aidé au début de sa carrière. Contrairement à l'entraîneur étranger, le Tunisien n'aime pas trop le travail en staff. L'entraîneur étranger : préjugé favorable ! Nul n'est prophète dans son pays ! On a appris à sacraliser l'entraîneur étranger. Compétent ou pas, celui-ci règne comme il veut en sélection. Autoritaire, connu de la scène internationale, professionnel au point d'être cassant avec son entourage (Lemerre comme exemple), l'entraîneur étranger a eu de bons passages en Tunisie. Les exemples de Kasperzak et Lemerre sont édifiants. Les Vincent, Kulizo, Marchand, Henri Michel, Coelho..., quant à eux, n'ont pas réussi. Au contraire, ce sont des flops. Le pour : L'étranger bénéficie d'un bon préjugé : tout le monde l'accepte et s'aligne sur ses choix. Professionnel, il n'accorde pas souvent d'importance aux considérations personnelles vis-à-vis de son entourage et des joueurs. Correct, ferme, ouvert sur son staff et rigoureux, il a l'avantage de savoir gérer un groupe et des compétitions de haut niveau. Le contre : Pas mal d'entraîneurs étrangers n'ont pas eu de personnalité et ont composé avec l'entourage. Ils se transforment vite en agents de joueurs pour s'aligner aux clans des joueurs. L'étranger coûte plus cher sans que les résultats ne soient meilleurs. Contrairement au Tunisien, il n'intervient pas pour encadrer les joueurs quand il voit des dérapages. Souvent, ils profitent de leur passage en sélection pour enrichir leur CV et faire un pont pour des sélections qui paient plus. L'étranger ne pense qu'argent, le reste, ça ne le concerne pas. Quels que soient le nom et la nationalité du futur sélectionneur, réussir dépendra d'un point central : est-ce que la FTF et le DTN vont lui fournir les structures de travail adéquates.