VIENNE (Reuters) — Le Brésil espère toujours que le plan prévoyant le transfert à l'étranger d'une partie de l'uranium iranien faiblement enrichi pourrait servir de base à de nouvelles discussions avec Téhéran sur son programme nucléaire, en dépit de l'adoption de nouvelles sanctions. Les puissances occidentales ont manifesté de fortes réticences face à ce plan négocié avec l'Iran par le Brésil et la Turquie. Elles ont voté ce mois-ci au Conseil de sécurité des Nations unies un quatrième train de sanctions contre Téhéran. La Turquie et le Brésil ont voté contre ces sanctions qui, pour la première fois, n'ont pas été adoptées à l'unanimité. Le plan porte sur le transfert par l'Iran de 1.200 kilos d'uranium faiblement enrichi en échange de combustible destiné à un réacteur nucléaire à usage médical. "A mon avis, des sanctions ne facilitent pas la mise en œuvre du plan, elles la compliquent mais ne la rendent pas impossible", a dit le chef de la diplomatie brésilienne, M. Celso Amorim, lors d'un échange de vues avec des journalistes à Vienne, siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). "De sorte que s'il y a de la bonne volonté et de la souplesse, cela restera possible de trouver un accord", a-t-il ajouté. "Nous espérons toujours que la déclaration de Téhéran pourra servir de base à (...) une solution pacifique négociée". M. Amorim s'est dit consterné par l'adoption de sanctions par le Conseil de sécurité et a ajouté que la réaction frileuse des grandes puissances face au plan de transfert de combustibles était l'une des raisons pour lesquelles le Brésil avait voté contre les sanctions. Il a aussi critiqué le moment choisi pour le vote, intervenu quelques heures après le rejet du plan par les Occidentaux. "Nous ne pouvions pas faire autrement que de voter contre", a-t-il dit, ajoutant que bien que les pays occidentaux aient eu de "belles paroles" pour les efforts brésiliens de médiation, les actes n'avaient pas suivi. Echaudé par cette expérience, le Brésil hésite à s'engager de nouveau dans des efforts de médiation, a dit le ministre. Les Etats-Unis ont d'abord accueilli positivement l'implication brésilienne avant de formuler des objections de dernière minute. "Nous ne pouvons agir dans l'ambiguïté. Il nous faut une requête non équivoque pour nous impliquer", a-t-il conclu.