Le danger est que ce scrutin de liste va ramener des députés semblables à ceux de la Constituante actuelle C'est le 10 de ce mois que la Constitution entrera en vigueur. Vendredi 7 février, une cérémonie officielle sera organisée à l'ANC en présence de plusieurs dirigeants du monde qui viendront fêter avec les Tunisiens l'adoption de la nouvelle loi fondamentale. Une ère s'achève, une autre prend sa place. Elle s'annonce sous le signe de l'organisation des élections. Forcément, donc, c'est l'Isie qui vole déjà la vedette à tous, en cette période transitoire trois. Quelles sont les priorités de l'Instance indépendance des élections ? Quelles seraient ses futures échéances, comment se présente le code électoral ? Trop tôt pour se prononcer. Il s'est dit pourtant que dès l'entrée en fonction de l'Isie, il faudra prévoir un délai de huit à douze mois pour l'organisation des élections. A ce titre, son président, le constitutionnaliste Chafik Sarsar, reste prudent quant à l'établissement d'un rétro-planning relatif aux élections, avant la mise en place du code électoral. Pour l'heure, un appel à candidatures sera ouvert à partir de mercredi 5 février, pour pourvoir au poste de directeur exécutif. L'Isie en est encore à la mise en place de ses structures. Financement des partis politiques, dossier épineux Quant à la Constituante, celle-ci restera opérationnelle jusqu'à la passation de pouvoir avec une Assemblée législative élue. Entre-temps, elle est chargée de l'élaboration d'une loi organique relative à la Cour constitutionnelle. La Constituante continuera d'exercer également son rôle de contrôle du gouvernement. Une prérogative que Karima Souid réclame haut et fort en ces termes : «J'ose espérer que le contrôle du gouvernement ne sera pas hypocrite. Comme c'était le cas pour les gouvernements précédents. Les ministres venaient, faisaient semblant d'écouter, ils ne répondaient même pas aux questions des constituants et repartaient ensuite. Dans le cadre du gouvernement trois, la priorité, en tout cas pour ce qui concerne le parti Al Massar, fait valoir l'élue, c'est le contrôle de la révision des nominations. Le suivi de toutes les dispositions qui seraient prises en matière sécuritaire». Autre dossier épineux et décisif: la promulgation d'une loi qui réglemente le financement des partis politiques. «On ne peut pas continuer de cette manière-là, s'insurge la constituante. Beaucoup de partis politiques reçoivent de l'argent de l'étranger sans qu'ils ne soient dérangés ni de près ni de loin». Enfin, un projet de loi qui sera présenté par l'élue de la circonscription de France 2, qu'elle compte défendre avec Nadia Chaâbane, et au nom d'Al Massar, relatif au Conseil supérieur des Tunisiens à l'étranger. «Il faut savoir, a-t-elle tenu à préciser, que nous avons été menacés, que si jamais on cherchait à constitutionnaliser une autre instance que celles définies par la commission des consensus, Ennahdha demanderait à constitutionnaliser le Haut conseil islamique». La neutralité de l'administration, la révision des nominations, le financement des partis et l'élaboration du code électoral sont les lignes directrices de la prochaine étape. Les formations politiques sont déjà divisées sur la prééminence à donner aux élections parlementaires ou bien à la présidentielle ou les organiser concomitamment comme le réclame Ennahdha.