Le comité de soutien et de supervision de l'action gouvernementale sera constitué dimanche prochain Retrouvailles, hier après-midi, entre le Quartet, parrain du Dialogue national, et les partis signataires de la feuille de route. Au bout de trois heures de concertations et d'échange de vues, il a été décidé, confie à La Presse une source ayant participé à la réunion, «de tenir, dimanche prochain, une réunion en vue de convenir des partis politiques dont les représentants feront partie du comité de soutien et de supervision de l'action gouvernementale comme prévu dans la feuille de route. Deux positions ont dominé les débats. Certains participants penchaient pour l'acceptation de la proposition du Quartet appelant à ce que le comité soit restreint. D'autres voulaient que tous les partis y soient représentés. Une troisième idée consiste en la constitution du comité restreint avec la formation de commissions spécialisées dont chacune planchera sur un dossier déterminé». «En tout état de cause, poursuit la même source, rien n'a été décidé et c'est dimanche prochain que l'on optera pour la formule définitive». Quand démissionneraient Marzouki et Ben Jaâfar ? Les débats du Quartet avec les partis politiques ont planché également sur la question de la probable démission de Marzouki et Ben Jaâfar au cas où ils annonceraient officiellement de se porter candidats à l'élection présidentielle, attendue à la fin de l'année en cours. «Nous avons convenu qu'ils doivent démissionner, s'ils sont candidats, aussitôt la date des élections annoncée. Ce qui revient à dire qu'ils devraient se décider, six mois au moins, avant la date des élections. Ennahdha a été le seul parti à avoir refusé cette proposition, prétextant que la feuille de route du Dialogue national ne comporte pas une telle disposition». Sur un autre plan, les participants à la rencontre ont insisté sur la neutralité effective des mosquées. «Malheureusement, nous nous retrouvons aujourd'hui face à une véritable guerre de chiffres à propos des mosquées sous domination de salafistes endurcis. Le ministère des Affaires religieuses soutient qu'il n'existe plus que 55 mosquées hors de son contrôle, alors que Mehdi Jomâa a révélé au Quartet, mardi dernier, que 149 mosquées sont toujours entre les mains des salafistes. D'autres sources prétendent que les mosquées sous domination salafiste s'élèvent à 380. Au-delà de ces chiffres contradictoires, on oublie que dans les 4.600 mosquées sous contrôle du ministère des Affaires religieuses, on continue à prêcher le même discours qui a conduit le pays aux assassinats de Belaïd et de Brahmi et à la violence qui ont failli faire sombrer le pays dans l'inconnu et le chaos», souligne la même source. Mansar doit répondre de ses accusations Les retrouvailles d'hier après-midi ont permis aussi de poser le problème du terrorisme sur la table des négociations. Ainsi, l'on a demandé que l'assemblée plénière du Dialogue national appelle à l'organisation d'un congrès national sur l'éradication de l'hydre terroriste. Adnène Mansar, chef de cabinet de Marzouki et porte-parole de la présidence de la République, a suscité «l'indignation et la colère des participants à la rencontre. Ses déclarations télévisées sur un prétendu complot militaire, politique et sécuritaire déjoué par la présidence de la République ne doivent pas passer inaperçues. D'où l'urgence qu'il soit entendu par la justice et assume la responsabilité de ces accusations», ajoute la même source. Il est à préciser que le chef du gouvernement Mehdi Jomâa a révélé aux représentants du Quartet que «dix chefs de cabinet de ministres seront remerciés dans les prochains jours».