Par Foued ALLANI Avec la ferme conviction que l'Etat sioniste est à des années-lumière de croire à la paix en Palestine dans le cadre de la légalité internationale, que dire alors d'y adhérer, les Palestiniens, et avec eux tous les militants pour la justice, la liberté et la paix, célèbrent aujourd'hui la «Journée de la terre». Pas plus tard que vendredi, les dirigeants palestiniens, en effet, ont dû se résigner à admettre que les Israéliens au pouvoir ne cherchent pas la paix des braves et ne l'ont d'ailleurs jamais cherchée, et ce, au terme d'un énième cycle stérile de négociations au cours desquelles les Palestiniens ont fait preuve de retenue, de souplesse, car à chaque fois les Israéliens opposent de nouvelles conditions, aussi illogiques, qu'illégales et irréalisables, à une paix que eux voudraient précaire et tronquée. Avec, en plus, un grignotage destructeur de ce qui reste des terres et territoires palestiniens par la création en continu de colonies afin de mettre tout le monde devant le fait accompli. Créé en 1948, grâce à la complicité des puissances coloniales de l'époque, contre la volonté du peuple palestinien, seul et légitime propriétaire de la terre de Palestine depuis des dizaines de siècles sans interruption, et en contradiction flagrante avec les principes les plus élémentaires du droit international, l'Etat sioniste a longtemps profité d'une énorme et scandaleuse imposture : «Une terre sans peuple pour un peuple sans terre». Un énorme mensonge qu'il continue de perpétrer avec en plus l'allégation d'une judaïté jamais prouvée de sa nature (l'Etat). Tout a été fait par les sionistes et leur Etat pour spolier les Palestiniens. Ruses, falsifications, terrorisme... La soif de l'Etat sioniste pour la terre des autres s'est d'ailleurs illustrée plusieurs fois et d'une façon éloquente à travers son comportement belliqueux et non moins expansionniste dans la région et même au-delà (Hammam-Chott, en Tunisie 1985 par exemple), et ce, avec un banditisme jamais égalé. Etat hors-la-loi ayant montré son vrai visage sanguinaire avant même sa naissance, Israël continue d'occuper les territoires palestiniens du partage de 1947, ainsi qu'Al Qods, le Golan syrien et une bande de la plaine-sud du Liban (Al Biqaâ). Tout en imposant un blocus inhumain à la bande de Gaza depuis 2005 et des restrictions sécuritaires humiliantes au Sinaï égyptien. En plus du morcellement des territoires palestiniens et de la construction du mur de la honte, il continue de priver des milliers de Palestiniens de leur liberté de longues années sans jugement, d'affamer femmes, vieux et enfants, de bombarder les civils à chaque réaction armée désespérée des résistants et d'éliminer par des assassinats ciblés des dirigeants de la résistance quels que soient leurs calibres ou leurs convictions (Abou Jihad, Abou Iyed, Arafat, Cheikh Yassine, Rentissi, Al Mabrouk...). Dépossédé de ses terres, mais aussi de son droit à l'autodétermination, au su et au vu de toutes les grandes puissances pourtant promptes à réagir énergiquement au moindre acte légitime et légal de résistance contre les sionistes, le peuple palestinien continue de vivre sa tragédie, même en alignant les concessions les plus douloureuses. Menacé dans sa survie, il est d'un autre côté menacé dans son patrimoine aussi bien matériel qu'immatériel, ce qui est encore plus grave, car la colonisation sioniste, raciste et d'apartheid par essence et en pratique, a toujours agi dans une double optique génocidaire et de falsification de l'histoire. Aujourd'hui, alors qu'Israël jouit d'une parfaite immunité tant sur le plan stratégique et militaire, que sur le plan diplomatique, financier et autres, y compris auprès de larges franges de l'opinion occidentale, les Palestiniens se retrouvent, eux, au pied du mur. Même leur soutien arabe est titubant, croulant sous les conflits internes et menacé encore plus de démembrement. Irak, Syrie, Soudan, Libye d'abord, mais aussi l'Egypte et le Yémen et pour bientôt comme le souhaitent certains, l'Algérie et l'Arabie Saoudite. Au pied du mur aussi, car rongés par les conflits internes et les divisions, avec une bombe à retardement, l'éventuelle scission bande de Gaza-Cisjordanie et la possible création de deux Etats séparés sur ces deux territoires comme le souhaite Israël (selon le scénario du Bengladesh). Ils ne pourront donc espérer survivre au génocide (humain et culturel) qu'en persévérant dans la résistance, qui ne veut toujours pas dire armée. Les arabes doivent, eux, se rappeler que le sionisme constitue une menace réelle, un danger mortel pour leurs intérêts vitaux et qu'il œuvre sans relâche à favoriser leur effritement, leur dépendance et leur déchéance. La cause palestinienne étant avant tout une cause arabe, et même islamique puisque les sionistes continuent impunément de profaner les lieux saints d'Al Qods occupée. Un certain 30 mars 1976, les Palestiniens dans les territoires d'avant 1948 avaient dit non à l'occupant, et ce, le plus pacifiquement du monde. Ils ont reçu des balles réelles en guise de réponse, et certains d'entre eux ont payé de leur vie cette légitime protestation pacifique. Un énième crime sioniste qui reste encore hélas impuni. Le message est donc clair et s'appelle «refus». Un jour viendra où ce choix portera ses fruits.