«Nous tenons pour responsable la présidence de l'ANC, pour avoir entravé la promulgation de la loi sur la justice transitionnelle» Afek Tounes refuse catégoriquement l'article 167 de la prochaine loi électorale relatif à l'exclusion politique, a déclaré Ryadh Mouakher, membre du bureau politique du parti, hier, lors d'une conférence de presse, où le parti s'est exprimé sur ses choix politiques et les points de discordance dans le projet de la loi électorale. Un projet qui serait discuté en séance plénière, à l'Assemblée nationale constituante (ANC), le 7 avril prochain. Le parti estime que l'article 167 serait utilisé pour exclure certains partis et figures politiques, fortement concurrentiels. Dans ce contexte, Ryadh Mouakher, leader au sein de Afek Tounes, a clairement rappelé que son parti a été le premier à demander la promulgation d'une loi sur la justice transitionnelle. « Nous avons proposé un projet de loi, depuis le début de l'année, sans aucun répondant du côté de l'ANC. Sauf que ce projet n'a jamais pu voir le jour et est resté enterré dans les tiroirs de l'ANC. A ce titre, «nous tenons pour responsable la présidence de l'ANC, pour avoir entravé la promulgation de la loi sur la justice transitionnelle». Car, ajoute Ryadh Mouakher, «nous avons abouti à une justice sélective et une exclusion de concurrents. Alors que la vie politique suppose que les urnes soient la solution». S'agissant du projet de loi électorale, le parti Afek Toune compte bien présenter ses 31 propositions d'amendements lors du débat de l'ANC, qui devrait s'engager, lundi prochain. Les choix politiques du parti et ses orientations générales par rapport à la loi électorale s'articulent autour de cinq grands axes : Garantir au maximum, la pluralité et de la représentativité pour que les électeurs puissent mieux s'exprimer, éviter l'éparpillement au sein du Parlement pour garantir une stabilité du gouvernement, encourager à la construction d'alliances politiques et de fronts électoraux forts, de rationaliser les candidatures et de réduire la perte des voix, et de consacrer la transparence dans l'ensemble du processus électoral... Le parti a, également, attiré l'attention sur le financement des partis dont l'impact se ferait ressentir sur les résultats des élections, par la difficulté de contrôler le flux financier, d'une part et sur l'interdépendance directe du financement et du nombre des candidatures non sérieuses, à l'instar de ce qui s'est passé, lors des dernières élections», a indiqué Ryadh Mouakher. Afek Tounes a, par ailleurs, évoqué d'autres points qu'il considère importants dans le projet de loi électorale. Il s'agit notamment des sources de financement de la campagne électorale ; la révision des circonscriptions à l'étranger en proposant deux, l'une à 10 sièges en France, et l'autre à 8 sièges, pour le reste du monde. Autre point non moins important, le seuil de 3% et son impact sur les élections. Nous soutenons ce choix, affirme Ryadh Mouakher, parce qu'il est de nature à encourager les alliances et les fronts électoraux de nature à limiter les candidatures non sérieuses». Il va sans dire que les jeunes sont l'avenir de ce pays, et les femmes sa moitié active et indispensable. Dans ce sens, Afek Tounes propose que la loi électorale impose que les trois premiers des listes électorales, comprennent, au moins, un ou une jeune de moins de 35 ans». S'agissant des points de discorde, Afek Tounes a confirmé son soutien absolu quant au droit de vote des agents sécuritaires et des soldats, ainsi que leur droit à présenter leur candidature aux prochaines élections, avec une obligation préalable de démission. Le parti a également évoqué le rôle des observateurs des élections indiquant que l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) leur donne les mêmes prérogatives que les partis, soit le droit de faire des oppositions. En matière d'accompagnement des analphabètes, le parti a souligné qu'il est difficile de définir clairement la notion d'analphabète et que l'accompagnement est contraire au principe du secret du vote. Le parti propose, par ailleurs, d'adopter l'apparentement entre les partis. Une méthode qui permet aux partis d'avoir plus de chances de passer, lors des prochaines élections, notamment ceux qui, seuls, n'atteindront pas les quotas nécessaires. Sans compter que, selon Afek Tounes, cette méthode permet, surtout, d'éviter les surprises lors des alliances pour la constitution du gouvernement par la suite. Le président du parti Afek Tounes, Yassine Brahim, a évoqué, quant à lui, la possibilité d'intégration de son parti à un front électoral, afin de garantir le regroupement des voix des électeurs et la création d'un équilibre sur la scène politique, tout en exprimant que le parti est intéressé par les élections législatives, mais pas du tout par celle présidentielle.