Les participants à la conférence tripartite sur la mise en œuvre du contrat social sont unanimes quant à l'impératif de créer un conseil national de dialogue pour résoudre les problèmes et instaurer la paix sociale. L'ensemble des partenaires sociaux étaient présents et à un très haut niveau. Personne n'a brillé par son absence. Force est de reconnaÎtre que l'heure est grave et que le pays passe par une crise sans précédent. Pour réussir à la dépasser, les efforts de tous sont requis, et le contrat social constitue un cadre idoine. D'où l'impératif, urgent, de mettre ses termes en application. Partant, le ministère des Affaires sociales a organisé, hier, en collaboration avec l'Organisation internationale du travail (OIT), une conférence tripartite sur la question. Une conférence dont l'objectif est de présenter les dispositions du contrat social, ainsi que ses principales orientations. Une occasion aussi, pour Mehdi Jomâa, chef du gouvernement, présent avec l'ensemble de son staff, de donner le coup d'envoi des travaux des sous-comités thématiques, chargés de mettre en œuvre le contrat social et de convenir d'un calendrier de leurs travaux. Le chef du gouvernement a souligné, dans une allocution, que le dialogue social est la meilleure réponse aux défis sociaux et économiques de l'heure, tout en rappelant que le gouvernement s'engage à veiller au succès du contrat social. Il a cependant demandé aux partenaires sociaux de prendre en considération l'étape délicate par laquelle passe le pays, au niveau tant économique que sécuritaire». «Le contrat social reflète l'engagement des partenaires sociaux — gouvernement, Ugtt et Utica — à travailler selon une feuille de route claire, afin de concrétiser les objectifs de la révolution. La concrétisation du contrat social tend à élaborer un diagnostic économique et social analysant la situation du pays», a-t-il déclaré. De son côté, Ammar Yumbai, ministre des Affaires sociales, a clairement souligné que la réalisation des différents points du contrat social n'est pas un rêve si difficile. Bien au contraire, toutes les conditions sont réunies pour en faire une réussite. La conférence tripartite sur la mise en œuvre du contrat social est une occasion pour et sensibiliser l'ensemble des acteurs aux grands axes du contrat social. Le nouveau contrat social, a expliqué le ministre, comporte cinq axes prioritaires. Il s'agit de «la croissance économique et le développement régional», «les politiques de l'emploi et de la formation professionnelle», «les relations professionnelles et le travail décent», «la protection sociale», et «l'institutionnalisation du dialogue social tripartite». Ce dernier nécessitera la mise en place du Conseil national pour le dialogue social. Un conseil dont la composition serait tripartite, et bénéficiera de l'indépendance financière et administrative. A ce titre, Wided Bouchamaoui, présidente de l'Union Tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), a déploré la non-constitutionnalisation du Conseil national pour le dialogue social, qualifiant le refus de l'Assemblée nationale constituante (ANC) «d'erreur grave». Néanmoins, elle a précisé que cela n'empêchera pas les partenaires sociaux d'œuvrer à la réussite du contrat social. Certes, le dialogue social n'a pas de baguette magique pour résoudre tous les problèmes, mais on essayera d'en faire une référence et un exemple dans la région », a-t-elle déclaré. Dans le même ordre d'idées, Houcine Abbassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), a mis en exergue l'importance que revêt l'existence d'un contrat social, tout en rappelant que le dialogue avec le gouvernement et l'Utica se poursuivra. Le SG de l'Ugtt a déclaré, par ailleurs, que l'objectif est d'institutionnaliser le dialogue social et de passer à la phase de concrétisation, à travers les cinq comités créés en vue d'assurer le suivi du dialogue social. Le contrat traduira, par ailleurs, l'engagement des trois partenaires sociaux à œuvrer ensemble en vue de réaliser les réformes économiques et sociales à même de garantir la paix et la stabilité sociale ainsi que la prospérité économique. La conférence tripartite sur la mise en œuvre du contrat social a mis en relief le consensus établi entre le gouvernement et les partenaires sociaux (Ugtt et Utica). Elle a surtout mis en exergue la prise de conscience des partenaires sociaux quant à la nécessité de relancer l'économie nationale à travers des réformes structurelles adéquates, dans le cadre d'un dialogue social permettant aux représentants des travailleurs et des employeurs de participer avec le gouvernement à toutes les discussions portant sur des sujets d'intérêt commun. On n'omettra pas de rappeler que le contrat social et sa mise en œuvre bénéficient du soutien de l'Organisation internationale du travail, qui s'est engagée aux côtés du gouvernement tunisien et ses partenaires sociaux à leur apporter un appui pour la mise en place du Conseil du pacte social et pour le renforcement de la capacité des acteurs du dialogue social. Les participants à la conférence sont unanimes pour reconnaître l'importance du dialogue social en tant qu'outil essentiel à la paix et à la stabilité sociale et au développement économique.