Dans un contexte «explosif»,les Etoilés n'ont pu forcer la décision face à un CSS appliqué Le contexte du classico ESS-CSS a été particulièrement pesant dans la tête des joueurs et des différentes parties prenantes, d'un côté comme de l'autre. Ce constat a donné lieu beaucoup plus à un engagement physique, parfois démesuré, qu'à une intensité technique, surtout côté étoilé. Notons d'emblée que les deux formations ont adopté leurs schémas tactiques habituels : L'Etoile du Sahel a adopté son coutumier 4-4-2 en losange, avec la titularisation de Jebali en tant que milieu de couloir sur le flanc gauche, en remplacement de Tej, un Slama décalé sur la droite,et un Mouihbi jouant derrière Dramé et Bounedjah, dans le rôle de régisseur qui ne correspond pas particulièrement au potentiel de l'ex-Marsois. Côté sfaxien,Hamadi Daou a été, lui aussi, fidèle à son 4-2-3-1, basé essentiellement sur la réduction des espaces et sur la rapidité de B. Youssef pour créer le danger dans le camp étoilé. Le coach du CSS a clairement demandé à ses protégés de tenter de surprendre son adversaire du jour dès l'entame des deux périodes de la rencontre,afin de déstabiliser les coéquipiers de Ghézel. En effet,les Sfaxiens ont annoncé la couleur dès la troisième minute par l'intermédiaire de l'incontournable B. Youssef, qui a failli ouvrir la , n'eût était la parade de Balbouli. De retour des vestiaires,c'est le même scénario qui s'est reproduit à la toute première minute de la seconde période,où on a assisté à une incursion de Challouf ponctuée par un centre en retrait sur Sassi qui a réussi à ouvrir la marque. Ces deux actions ont manifestement l'allure d'une véritable consigne donnée par Daou à ses joueurs,se basant sur la déconcentration des protégés de Lemerre lors de ces deux phases de la rencontre. D'ailleurs, ce dernier n'a pas hésité à avouer à la fin du match: «Nous avons chèrement payé nos erreurs défensives et notre manque de concentration face à un adversaire redoutable». Ferjani Sassi : l'homme à tout faire Le n°13 du CSS a été de tous les coups. Il a été tout simplement l'artisan de la victoire incontestée des Sfaxiens, non seulement parce qu'il a été l'auteur des deux buts,mais surtout par son impact sur le jeu et sur le tempo des manœuvres de son équipe, jouant le rôle d'un véritable métronome sur le double plan défensif et offensif. «Nous avons accordé plus de liberté à Ferjani pour qu'il soit plus tranchant devant, et nous avons placé B. Youssef sur la droite pour freiner l'élan offensif de Abderrazak». L'autre aspect tactique qui a facilité la tâche des coéquipiers de Maâloul,c'est cette détermination à récupérer solidairement le ballon au moment de sa perte. On a vu assez souvent deux, voire trois, joueurs sfaxiens sur le porteur de la balle,chose qui beaucoup gêné les manœuvres des Etoilés qui ont manqué terriblement d'espaces. L'ombre de Tej et de Brigui L'absence du tandem Tej-Brigui a lourdement pénalisé l'approche tactique et la gestion du match des Etoilés. Justement, ce qui a manqué à l'Etoile,c'est en grande partie ce «culot»et cette percussion qui sont les qualités majeures de ces deux joueurs. Du coup, les deux couloirs droit et gauche qui étaient les points forts de l'Etoile ont manqué, lors de la rencontre de dimanche, de punch et de solutions sur le double plan de la récupération et de surnombre en phase offensive,en l'absence de ces deux éléments. Ni Jebali — relevant Tej sur le flanc gauche — manquant de rythme et de puissance physique, ni Slama suppléant Brigui sur la droite, n'ont pu tirer leur épingle du jeu. Le premier a même été l'un des maillons faibles de son équipe. Sur un autre plan,le jeu sahélien a beaucoup souffert encore une fois de la fragilité mentale et de l'irritabilité persistante de son canonnier Bounedjah, qui malgré un talent incontestable, continue à perdre beaucoup d'énergie dans les contestations et les altercations avec ses adversaires directs,un fait qui a grandement affecté ses performances sur le terrain. Au final,le CSS a su intelligemment gagner son match face à une Etoile qui n'a pas eu les ressources mentales et techniques nécessaires pour remonter la pente pendant la rencontre. Espérons que cette défaite n'affectera pas le moral des joueurs et de l'entourage de l'équipe — déjà fébrile — dans la préparation de sa prochaine rencontre en coupe de la CAF face à Horyia Conacry. Nous ne terminerons pas sans rappeler les graves incidents survenus hier à l'intérieur et en dehors du stade. Des scènes d'une rare violence, qui auraient pu dégénérer encore plus. Ceci n'augure rien de bon...