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«Les fouilles entreprises par l'INP n'ont jamais été un secret»
Interview de... Haluk Bilgi, Président-directeur général de TAV Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 04 - 2014

La concession relative à la construction de l'aéroport d'Enfidha et à l'exploitation de l'aéroport de Monastir a suscité la polémique. Certains ont évoqué des irrégularités qui auraient accompagné l'octroi de cette concession ainsi que d'éventuels dommages environnementaux et un probable trafic de pièces archéologiques. Pour tirer au clair ces questions, nous avons rencontré le Pdg de TAV Tunisie.
Il a été rapporté par plusieurs médias que des sites archéologiques ont été découverts lors des travaux d'excavation sur le site de l'aéroport d'Enfidha et que des pièces archéologiques ont été pillées. Qu'en est-il exactement ?
Certains médias ont présenté l'existence de petits sites archéologiques sur l'emprise de l'aéroport comme étant un secret révélé après la révolution. Les fouilles entreprises par l'Institut National du Patrimoine (INP) n'ont jamais été un secret, puisqu'elles sont relatées par la presse locale depuis 2008.
A ce propos, TAV Tunisie a honoré ses engagements contractuels à cet égard, en informant immédiatement les autorités compétentes et l'Institut National du Patrimoine dès la première découverte, afin que celui-ci désigne un expert pour procéder à des visites hebdomadaires durant la phase d'excavation.
A la fin du mois de mars 2008, nous avions suspendu les travaux d'excavation dès le soupçon de l'existence d'un vestige immeuble et immédiatement alerté l'Institut National du Patrimoine et ce, conformément au contrat de concession. L'Institut a dépêché une équipe d'archéologues pour procéder aux fouilles nécessaires et nous avons assuré toute la logistique, la main-d'œuvre et fourni quelques engins mécaniques pour faciliter la tâche de l'équipe d'archéologues. Il est à noter que les travaux n'ont repris qu'après notification de l'INP en date 22 avril 2008.
Comme il découle de ces explications, notre comportement n'a pas été celui d'une entreprise qui usurperait des pièces archéologiques. D'autant que les représentants de l'Etat ainsi que la Garde nationale étaient présents sur site durant toute la durée des travaux.
Vous avez annoncé à plusieurs reprises que l'aéroport d'Enfidha est un aéroport vert. Cependant, il y a eu certaines accusations disant que l'aéroport est une source de menace pour son environnement, notamment pour le littoral, les marais et certaines espèces d'oiseaux. Que répondez-vous à ces accusations ?
Il est important de signaler que ce projet a été suivi par l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (Anpe) dès le lancement des études par l'Etat Tunisien. Les remarques émises par l'Anpe relatives à l'étude d'impact sur l'environnement soumise par TAV Tunisie ont été prises en compte, que ce soit au niveau des travaux ou à celui de l'exploitation.
L'aéroport d'Enfidha-Hammamet est un projet dont l'état de référence environnemental a été établi avant le commencement de l'exploitation. Les résultats des analyses environnementales annuelles sont conformes aux normes nationales et permettent d'affirmer que l'état de référence initial n'a pas été altéré. Le rapport environnemental annuel est publié sur notre site internet et une copie est transmise à l'Anpe.
D'autre part, toutes les eaux de ruissellement de l'aéroport sont traitées et les analyses publiées dans le rapport annuel prouvent que cette eau est conforme à la norme de rejet. Pour ce qui est du péril animalier, l'Aéroport d'Enfidha-Hammamet reste l'un des aéroports enregistrant le moins d'impact oiseau avec avions.
Il est important de signaler que TAV Tunisie utilise des panneaux photovoltaïques pour son éclairage périphérique et pour chauffer les bâtiments annexes. Notre compagnie est la première en Tunisie à utiliser la trigénération pour produire ses besoins thermiques et électriques. Ce qui a permis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 53% comparé à l'année de référence de 2010. Ceci lui a valu d'être le premier aéroport africain à avoir la certification niveau 1 Cartographie Accréditation carbone de l'ACI "Airport Council International".
Vous avez recruté des compétences parmi le personnel des institutions nationales. Certains de ces recrutements sont dits douteux au vu de la fonction exercée par le personnel concerné au moment de la négociation de la concession. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
La capacité d'employabilité du secteur aéroportuaire a fait que l'un des principaux objectifs stratégiques de la concession de l'aéroport d'Enfidha était de stimuler le marché de l'emploi dans la région à travers la création de milliers de postes dédiés aux demandeurs de différentes catégories et spécialisations technico-professionnelles.
Ces jeunes recrutés dans un secteur hautement réglementé, notamment en matière de sécurité aérienne, nécessitent un encadrement et un accompagnement professionnel par des cadres expérimentés. La compagnie a donc dû compter sur des compétences tunisiennes pour renforcer les capacités d'encadrement au sein de l'entreprise en faisant appel à des nationaux, aussi bien du secteur public que du secteur privé, dotés d'une certaine expertise dans les domaines recherchés.
A cet effet, et outre le transfert du personnel prévu par le contrat de concession (environ 450 employés), quelques recrutements de cadres des organismes publics (qui se comptent sur les doigts d'une main) ont été effectués dans le respect absolu de la réglementation tunisienne et après obtention de toutes les autorisations et approbations requises par les différentes parties gouvernementales concernées, et sans toutefois porter préjudice à aucune partie. Cette opération, même ponctuelle et limitée, a contribué au contraire à la mise en valeur des compétences tunisiennes et à l'instauration d'une nouvelle culture de mobilité et d'échange de savoir-faire entre les opérateurs nationaux.
La situation qui a prévalu en Tunisie au cours des dernières années n'était pas propice à des activités touristiques et de transport aérien rentables. Vous avez prétendument invoqué la clause de force majeure afin de ne pas respecter vos obligations financières en termes de droits de concession à l'Etat tunisien. Qu'en est-il exactement à ce sujet ?
Il y a lieu tout d'abord de préciser que, depuis le début de notre exploitation, nous nous sommes toujours conformés à l'ensemble de nos obligations tant vis-à-vis de l'Etat tunisien que vis-à-vis de nos employés.
Par ailleurs, il importe de souligner que nos difficultés financières ne datent pas de 2011, année de la révolution. En effet, les aéroports opérés par TAV Tunisie sont à forte tendance charter, et comme toutes les institutions dont l'activité est étroitement liée au niveau de flux touristique, notre situation a été fortement affectée par la baisse significative du trafic aérien, essentiellement due à la crise économique internationale dont les effets ont commencé à se faire sentir déjà en 2009.
D'un point de vue juridique, cela constitue pour nous une situation d'imprévision définie, aux termes de nos contrats de concession conclus avec l'Etat tunisien, comme étant une situation dans laquelle un fait imprévisible et extérieur à la volonté des parties viendrait bouleverser l'équilibre économique de la concession. Dans ce cas, et en vertu des mêmes stipulations contractuelles, le concessionnaire est admis à solliciter des mesures permettant de rétablir son équilibre économique et financier. C'est dans ce cadre que, dès 2010, nous avions introduit une demande aux autorités concédantes en vue de faire face à la situation. Cela signifie que notre démarche dans ce sens est strictement conforme aux contrats qui nous lient à l'Etat tunisien et que, contrairement à ce que certains peuvent, hélas, avancer, cela n'a rien d'une démarche opportuniste.
Bien évidemment, les événements qui ont conduit à la révolution tunisienne, quels qu'en soient les mérites, ont concouru à la dégradation de notre situation financière, dans la mesure où le niveau de trafic a continué à baisser. Au cours de la même période, et comme pour toutes les entreprises implantées en Tunisie, nous avons également eu à faire face à un certain nombre de revendications sociales qui n'ont pas manqué de perturber la bonne marche de notre exploitation et d'alourdir nos charges.
A ce stade, malgré les efforts consentis de part et d'autre, et malgré les solutions auxquelles nous sommes parvenus, temporairement, pour assurer nos engagements financiers, nous sommes encore en négociation avec les autorités tunisiennes, à la recherche d'une solution globale et définitive pour restaurer l'équilibre économique des concessions et assurer ainsi la bonne exploitation des aéroports dans des conditions satisfaisantes.
L'aéroport de Monastir tournait à pleine capacité et assurait un revenu considérable à l'Etat tunisien.
Comment se fait-il qu'il ait été inclus dans la concession et affecté à TAV avec l'aéroport d'Enfidha ?
La décision de confier l'exploitation de l'aéroport de Monastir au concessionnaire de l'aéroport d'Enfidha relève de la volonté de l'Etat tunisien, étant précisé que TAV n'a jamais formulé de demande à cet effet.
En fait, l'extension du périmètre de la concession, en y incluant l'aéroport de Monastir, était un choix et une décision du gouvernement tunisien : un choix recommandé par la banque d'affaires chargée de l'étude de faisabilité économique du projet dans le cadre d'une concession, une recommandation qui vise à garantir les atouts de réussite de la concession et à pérenniser la viabilité économique du projet, étant donné la proximité géographique de deux aéroports, d'autant plus que l'aéroport de Monastir est déjà amorti.
Quelle est votre stratégie pour développer le trafic dans les aéroports de Monastir et d'Enfidha ?
Lorsque TAV a été sélectionnée et a obtenu les droits de concession pour l'exploitation de l'aéroport de Monastir et la construction puis l'exploitation de l'aéroport d'Enfidha, nous étions pleinement conscients de l'ampleur des défis qui nous attendaient en termes de nécessité d'assurer dans les deux aéroports toutes les conditions qui seraient à même d'augmenter le nombre de passagers permettant d'atteindre un niveau d'investissement rentable. Par passagers, je veux dire touristes et visiteurs étrangers.
Il était alors évident que TAV Tunisie était engagée depuis sa création à la promotion du secteur du tourisme tunisien et faisait, depuis lors, des campagnes de marketing agressives et des contributions concrètes aux efforts déployés par toutes les institutions nationales concernées pour reconquérir les marchés traditionnels et en attirer de nouveaux. Nous participons aux plus grands salons de tourisme internationaux et entretenons des relations avec de nombreux tour-opérateurs étrangers qui jouissent d'un important potentiel pour vendre le produit touristique tunisien.
Les touristes et les visiteurs sont principalement concernés par la qualité, la diversité et l'authenticité des produits touristiques qui leur sont offerts dans les pays d'accueil. Cependant, la qualité des services dans les aéroports est également déterminante et peut, dans une certaine mesure, être un facteur décisif dans le choix du voyage.
A cet égard, tandis que l'infrastructure mise en place et la qualité de service à l'aéroport d'Enfidha sont à un niveau remarquable et se conforment aux normes internationales les plus exigeantes, nous avons consenti, au cours des dernières années, des investissements énormes à l'aéroport de Monastir pour rénover et moderniser l'équipement, mettre à niveau l'infrastructure globale et fournir une formation adéquate au personnel, afin d'offrir le meilleur niveau de qualité de service aux passagers et usagers de l'aéroport. Nous pouvons, avec fierté, prétendre maintenant que les visiteurs de la Tunisie sont mieux accueillis dans les aéroports de Monastir et d'Enfidha.
Comment envisagez-vous la prochaine saison touristique ?
Les conditions sécuritaires et l'environnement social en Tunisie se sont récemment et considérablement améliorés. Ces développements favorables ont eu un large écho à l'échelle mondiale. Cela aura sans doute un effet positif sur l'intensité de l'afflux touristique au cours de la prochaine saison.
Les campagnes de marketing ciblées que nous poursuivons, le plus grand soin que nous apportons au confort et au bien-être des passagers, ceci sans négliger les services de haute qualité que nous offrons aux compagnies aériennes dans les aéroports de Monastir et d'Enfidha, permettront de mieux placer la Tunisie sur la liste des destinations touristiques africaines et méditerranéennes. Nous sommes en effet optimistes pour la saison à venir et nous espérons, par rapport à l'année précédente, améliorer nos résultats d'environ 10 à 20 pour cent dans les deux aéroports.


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