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«Qu'on lui permette, enfin, de s'exprimer»
Sensibilisation aux droits de l'enfant
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

La politique tunisienne en matière d'enfance se résume à deux articles constitutionnels — les articles 47 et 48 — et quelque 0,25% du PIB. Appel de la société civile à doter l'enfance de l'intérêt qui lui revient de droit.
L'organisation Amnesty International, section Tunisie, vient de clôturer la deuxième session de la campagne de sensibilisation aux droits de l'enfant. Du 2 au 11 mai 2014, de nombreuses écoles primaires et centres culturels implantés au Grand-Tunis ont eu droit à des activités d'animation enfantine, dont la finalité consiste essentiellement à diffuser la culture du droit de l'enfant. Des activités qui rappellent aux parents, éducateurs et décideurs la responsabilité commune de préserver les droits de l'enfant en tablant sur une législation en faveur de l'enfance et en respectant comme il se doit les normes internationales en la matière.
Le défi est justifié par une réalité peu satisfaisante. La constitutionnalisation des droits de l'enfant se résume à deux articles de loi, à savoir les articles 47 et 48. Le premier indique que les parents sont les principaux responsables de leurs enfants et donc de la garantie de leurs droits. Le rôle de l'Etat est de veiller sur le respect des droits de l'enfant. Il apparaît donc au second plan. Quant à l'article 48, il est consacré à la préservation des droits de l'enfant porteur de handicap. Deux articles, tout au plus, qui traduisent l'intérêt minime qu'accorde la Tunisie transitionnelle aux enfants, aux adultes et citoyens de demain.
Ces textes de loi, fraîchement établis dans la nouvelle Constitution, vont de pair avec toute une politique. Selon M. Sami Hachicha, coordinateur du groupe Amnesty International, section Tunisie, la part du budget de l'Etat allouée à l'enfance âgée de 0 à 5 ans ne dépasse pas les 0,25% du PIB. Un pourcentage quasi symbolique, par comparaison évidemment aux budgets consacrés à l'enfance dans les pays frères et amis. «Au Maroc, la part de l'enfance du PIB s'élève à 5%. Dans les pays nord-méditerranéens, elle oscille entre 7 et 8% du PIB», fait-il remarquer.
Partant de cette réalité insatisfaisante, l'organisation Amnesty International, section Tunisie, tire la sonnette d'alarme et attire l'attention sur la nécessité de rectifier la politique de l'enfance dans un pays qui se reconstruit sur des bases que l'on veut solides. «Nous avons milité, l'année dernière, pour imposer et constitutionnaliser les droits de l'enfant. Nous estimons que la promulgation des articles 47 et 48 n'est qu' une demi-victoire. Beaucoup reste à faire, en fait, dans un pays comme le nôtre, où l'enfance se trouve marginalisée ou reléguée au second plan», ajoute M. Hachicha.
Non à la violence à l'égard
de l'enfance
Aussi, la présente session recommande-t-elle la garantie des droits de l'enfant dans le respect optimal (sans réserve aucune) des normes internationales. Elle lance un appel insistant aux décideurs, législateurs et politiciens afin de doter l'enfance du mérite qui lui revient de droit et de se référer aux expériences internationales en la matière afin de hisser la politique relative à l'enfant au niveau escompté. «Nous véhiculons en outre, via cette campagne, la culture antiviolence à l'égard de l'enfance. Une cause qui s'impose surtout en présence d'indicateurs alarmants. Selon les données qui ressortent de l'enquête nationale sur l'enfance en date de 2012, l'on constate que 94% des enfants tunisiens sont victimes de violence, dont 38% subissent une violence physique et 58% endurent toutes formes de violences», indique notre interlocuteur.
Changer les choses pour le mieux passe d'abord par une prise de conscience de la population concernée, à savoir les chérubins. Ces derniers, dont la plupart sont âgés entre 10 et 13 ans, ont répondu présent aux manifestations, aussi bien dans la banlieue sud (Mégrine, Ezzahra, Ben Arous) que dans d'autres zones (El Menzah 6 et l'Ariana). Samedi dernier, la médiathèque de l'Ariana a abrité les travaux de la campagne de sensibilisation durant tout l'après-midi. «Nous avons choisi de joindre l'utile à l'agréable et de transmettre le message, tout en permettant aux enfants de s'amuser. Pour ce, nous n'avons trouvé mieux que l'approche d'animation. C'est ainsi que les enfants participent à l'évènement et s'approprient la cause qui est la leur, d'ailleurs», souligne le coordinateur.
Mes droits ? Je les connais !
L'activité a démarré avec la projection d'un film sur les droits de l'enfant pour enchaîner par la suite avec une panoplie d'activités artistiques. Des sketchs, une mamie qui relate des contes et autres surprises qui convergent, toutes, vers l'intérêt, voire le droit de l'enfant. Parallèlement, divers ateliers séduisent les enfants et les incitent à la création. Maher Chikhaoui a 11 printemps. Il a préféré s'initier à l'art de la mosaïque en concoctant probablement sa première création. Pour lui, l'enfant bénéficie de droits mais doit également assumer ses devoirs. «Son droit consiste à disposer de tout ce qui lui permettrait de s'épanouir. Quant à son devoir, il consiste à étudier pour construire son avenir», synthétise-t-il.
Un peu plus loin, Amira Tajine et Hadyene Bel Haj Yahia quittent l'atelier des poupées, ravies de leurs créations. Agées respectivement de 10 et 11 ans, elles ont sûrement délaissé les jeux de poupée depuis bien longtemps. Aujourd'hui, elles s'amusent en créant des poupées sympathiques, faites de tissus. Pour Amira, la leçon est assimilée : «L'enfant a droit à l'identité, à une famille, à être protégé contre toute forme de violence... », énumère-t-elle avec conviction. Mais pour Hadyene, la cause est bien plus complexe. C'est une question d'autonomie intellectuelle et de décision. «L'enfant tunisien ne bénéficie toujours pas de ses pleins droits. Il est grand temps qu'on lui donne la parole et qu'on lui permette, enfin, de s'exprimer et qu'on ne lui impose plus des avis et des décisions parachutés», explique-t-elle non sans ferveur.
La journée se termine sur des cris de joie émanant du jardin de la médiathèque de l'Ariana. Des cris qui anticipent, peut-être, sur un avenir meilleur, où des enfants ne sillonneront plus les rues en proposant du chewing-gum, où les petites filles ne travailleront plus dans des maisons comme filles de ménage, où l'enfance ne sera plus violentée au nom de l'éducation et où tout enfant grandira, le sourire aux lèvres...


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