Une moisson abondante et une éclosion de talents telles qu'elles augurent d'un avenir radieux pour la peinture tunisienne Les deux expositions qui se déroulent actuellement, l'une au centre culturel Dante-Alighieri et l'autre à l'Institut culturel italien de Tunis, sont parties presque simultanément : la première le 23 juin et la seconde, la veille, le 22 juin 2010. Elles ont ceci de particulier : toutes deux reflètent une image des multiples activités artistiques menées par d'authentiques maîtres d'œuvre, ainsi que les résultats du travail des élèves et ceci dans une démarche conjointe. L'atelier de peinture du centre culturel Dante- Alighieri se décline en plusieurs sections : soie, céramique, verre, décor, dorure sur bois, sculpture, dessin et peinture. Ces groupes de travail sont dirigés par de vrais professionnels : Tatiana Kudriezva, Myriam Ferchichi, Asma Khemyr, Ali Zenaïdi et Marcello La Spina, l'artiste italien dont la dernière exposition au Centre culturel de Hammamet, en janvier 2010, a bénéficié d'un intérêt si manifeste de la part des médias qu'on s'est vu contraint de reporter la clôture et de prolonger l'exposition de deux semaines. Près de deux cents jeunes artistes, 189 plus précisément, issus des différents ateliers, ont prouvé qu'ils sont réellement brillants. A la lumière des œuvres exposées, on se rend vite à l'évidence qu'on a à faire à des artistes, débutants certes, mais doués d'une aptitude, d'un flair qui leur a permis d'assimiler, dès les premières séances, nombre d'éléments formels et chromatiques, caractéristiques d'une esthétique ayant rapport au sens du beau en général et au sentiment qu'elle suscite et fait naître chez l'individu. Un flair qui leur fait également assimiler l'intense charge affective portée et axée sur les sujets et la matière traitée. Ce regain de vitalité observé chez ces jeunes artistes est le facteur déterminant dans le développement de leur langage et l'élément important et peut-être décisif qui leur fournit les inspirations, les suggestions thématiques et les formulations stylistiques. Cette recrudescence de vitalité, cette verve se retrouve de manière fort éloquente chez certains artistes dont Besma Jaballah présente avec deux toiles «Café à Mahdia» et «Le Chamelier», chez Chama Hedhli avec «La femme au tambourin» et «La femme voilée», et chez Abdeljélil Ben Amor avec deux pastels, «Il était une fois» et «Animation de rue». Malek Masmouli a été très bien inspirée en mettant en présence, dans une confrontation toute en harmonie, une gracieuse jeune fille et une belle colombe blanche; une toile acrylique qui dégage un sentiment de quiétude et de sérénité tout à fait égal à l'autre acrylique qu'elle a intitulé «Médina» et qui a bousculé notre sensibilité et a révélé dans sa fraîcheur et son énergie, des résonances profondes. A.L.