La sélection U20 s'attend à une partie difficile devant la Libye La seconde manche arrive en tout bout de saison, une période guère propice aux efforts soutenus qu'exige un derby avec un tel enjeu : «La saison a été très longue pour de jeunes joueurs qui ont dû composer avec énormément de stress, surtout sur sa fin, analyse le sélectionneur national, Abdelhay Ben Soltane. Un joueur comme Mohamed Ben Ali a failli se blesser en raison de la cascade d'échéances rapprochées. Notre demi défensif Mehdi Ouedherfi a contracté à l'entraînement une entorse qui nécessite une dizaine de jours de repos. De son côté, Chiheb Jebali n'est pas toujours à cent pour cent presque deux semaines après le coup pris lors du match aller et qui valut un carton rouge à l'auteur de cette agression. Il boite légèrement. La santé du joueur passe avant le résultat ou la qualification, c'est mon principe. Je fonctionne comme cela. L'attaquant clubiste débutera le match sur le banc. A présent que le stress a été évacué à la faveur de la conclusion du championnat, je dois gérer les blessures», insiste le patron des Aiglons, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur dans une conjoncture plutôt délicate : «Le marathon observé par les clubs en toute fin de saison a énormément pesé dans les jambes, poursuit-il. A Blida, au match aller, ce rythme s'était fait sentir. D'où l'erreur de Ben Ali qui a amené le but libyen». «Pas de relâchement» Une concentration totale sur le sujet, c'est ce qu'attend le public sportif de ses jeunes favoris : «Chaque fois où il y a eu relâchement de sa part, le joueur tunisien passe à côté de son sujet, prévient Ben Soltane. Je mets toujours en garde mes joueurs contre une baisse de concentration, qu'ils aient affaire à une grosse pointure ou à un club de second plan. Et puis, n'oublions pas que l'adversaire ne sera pas dépaysé à El Menzah. La Libye s'y sent un peu chez elle. N'a-t-elle pas éliminé le Tchad au tour précédent sur cette pelouse?». D'ailleurs, la clé de la qualification se situe au niveau des balles arrêtées, les fameuses balles stratégiques, et dans une totale vigilance dans les dix ou quinze dernières minutes, à en croire le coach national : «Quant à reprendre le fameux cliché appelant à ne pas encaisser de but, bien sûr, j'y souscris a priori. Par nature, je privilégie l'offensive, j'ai le sentiment qu'il y aura des buts, tout à l'heure. Espérons qu'ils seront tous marqués par la Tunisie. Savez-vous que depuis ma prise en main de cette équipe, en 2011, elle n'a jamais fait de nul 0-0? Autant dire que nous marquons et encaissons en même temps. La Libye débarquera à El Menzah surmotivée, pleine d'énergie et très agressive. L'engagement sera total. Il faut faire très attention», fait remarquer un Ben Soltane condamné à remanier son onze rentrant. Haj Hassen forfait Ouedherfi, blessé, c'est Moëz Aboud revenu en forme qui le relève. Quant à Jebali, il sera remplacé par Sfaxi. Hazem Haj Hassen soigne à Bordeaux une légère déchirure nécessitant trois semaines de repos. Au match aller, au stade Mustapha-Tchaker de Blida, il a été relevé par Rafik Kamergi qui n'a pas trop convaincu. Cette fois, c'est Bilel Tabarki qui sera aligné à la pointe de l'attaque tunisienne. Ce second tour éliminatoire de la Coupe d'Afrique des nations U20, prévue du 8 au 22 mars 2015, au Sénégal, est tout sauf une partie de plaisir pour nos internationaux juniors. Auteurs d'un nul (1-1) au match aller, ils savent que rien n'est joué devant un team libyen imprévisible et capable de tous les exploits. Cet après-midi (17h00), au stade d'El Menzah, un match-piège les attend, et il faudra tout donner s'ils veulent croiser le fer au dernier tour éliminatoire avec la Côte d'Ivoire ou le Liberia (match aller à Monrovia 1-0 pour le Lone Star). «En Afrique, on ne doit jurer de rien, ce n'est pas gagné d'avance pour les Eléphanteaux», glisse Ben Soltane, pour qui les dates du 3e tour ressemblent déjà à une finale : 15, 16 ou 17 août prochain (match aller), 29, 30 ou 31 août (match retour).