La correction des épreuves du bac sera suspendue mardi prochain pendant quatre heures «L'agression des enseignants est une ligne rouge, nous serons intransigeants avec tout ce qui portera atteinte à ce corps et nous appliquerons la loi contre les agresseurs», a affirmé, en substance, hier le ministre de l'Education, Fethi Jarray. Dans une déclaration à l'Agence TAP, en marge de sa participation à une rencontre organisée en hommage à l'ancien ministre de l'Education Mohamed Frej Chadli, il a tenu à affirmer que les examens du bac se déroulent dans les meilleures conditions. Des tentatives isolées de fraude et d'agression d'enseignants-surveillants et de cadres administratifs ont été cependant enregistrées lors de la présente session du baccalauréat. «Il s'agit de cas isolés qui se comptent sur les doigt d'une main», a assuré le ministre avant d'ajouter que toutes les mesures ont été prises contre les agresseurs dont certains croupissent actuellement en prison. Par ailleurs, le ministère de l'Education réaffirme, dans un communiqué publié hier, sa détermination à faire réussir tous les examens nationaux et à garantir le droit de l'élève à une évaluation objective et transparente de son rendement. Le ministère appelle les parents et les enseignants à bien encadrer les élèves en cette période d'examens afin de les aider à passer les différentes épreuves dans les meilleures conditions possibles. Le ministère fait part également de son refus catégorique de toute forme d'instrumentalisation politique et idéologique de la question éducative, soulignant son engagement à protéger les enseignants et l'ensemble des personnes chargées du déroulement des examens de toute forme d'agression ou de manque de respect. «Le ministère poursuivra en justice toute personne impliquée dans des actes de violence au sein des établissements éducatifs», ajoute le communiqué. Par ailleurs, le ministère réitère la détermination à lutter contre toutes les tentative de fraude par tous les moyens disponibles et à appliquer strictement la loi contre toute personne impliquée dans de tels actes. Il a, en outre, loué les efforts déployés par les enseignants, l'ensemble du corps administratif et des agents de communication dans le contrôle du bon déroulement des épreuves de la session principale du baccalauréat 2014. Protestation contre l'agression des enseignants De son côté, Lotfi Lahwal, membre du Syndicat général de l'enseignement secondaire, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), a déclaré, hier à la TAP, que la correction des épreuves du baccalauréat sera suspendue mardi 10 juin pendant quatre heures (de 08h à 12h) dans tous les centres. «Cette mesure intervient en signe de protestation contre la succession d'actes de violence à l'encontre de surveillants», a-t-il expliqué, faisant remarquer que les agressions ont ciblé, en particulier, les enseignants qui ont lutté, par tous les moyens, contre la fraude, notamment à Rouhia, Jendouba, Om Larayes, Le Kef et Ben Arous. Lahwal a indiqué que le syndicat avait, à plusieurs reprises, dénoncé ces actes de violence suite aux plaintes formulées par les victimes et le mutisme du ministère de l'Education qui, estime-t-il, n'a pris aucune mesure pour lutter, d'une manière efficace, contre de tels agissements qui se sont multipliés depuis le début de l'année scolaire. Il a, d'autre part, indiqué qu'une réunion a regroupé, vendredi, le Syndicat général de l'enseignement secondaire et le ministre de l'Education, qui a souligné que le département appliquera les sanctions prévues par la loi contre les fraudeurs et les agresseurs. Lahwal a, en outre, indiqué que le syndicat a appelé le ministère à ouvrir une enquête, dans les plus brefs délais, sur d'éventuelles fuites de sujets à l'examen du bac. Il a ajouté que le ministre a démenti toute fuite de sujets et affirmé que les épreuves se déroulent dans de bonnes conditions. Le syndicat a aussi appelé le ministère à prendre des mesures urgentes pour protéger les surveillants et trouver une solution radicale à la fraude par le biais du «kit» (un outil qui permet aux élèves de communiquer avec une partie à l'extérieur) pour le reste des épreuves, a-t-il dit.