Révision à la hausse du stock des viandes rouges pour assurer un bon approvisionnement du marché durant le mois de Ramadan A l'approche du mois saint et à l'heure où l'on s'inquiète de la non-disponibilité de certains produits alimentaires de base et de grande consommation, la directrice générale du commerce intérieur au ministère du Commerce et de l'Artisanat, Faten Belhédi, a rassuré, hier, lors d'une conférence de presse, quant au bon approvisionnement du marché par la totalité de ces produits qui connaissent une demande additionnelle au cours de Ramadan. «La mise en place de stocks régulateurs en prévision du mois saint va bon train et nous rassurons le consommateur tunisien que l'approvisionnement du marché en produits de consommation sera régulier. Les préparatifs pour subvenir aux besoins additionnels lors de cette période estivale et d'augmentation de la consommation des produits de base, notamment dans le secteur touristique, ont été engagés depuis des mois», a-t-elle précisé. La notable régression dans la production des viandes, notamment rouges, a obligé le département d'importer d'importantes quantités pour combler l'offre face à une demande croissante. En effet et selon Mme Belhédi, on a programmé l'importation de 3.000 tonnes de viande bovine congelée essentiellement depuis l'Espagne et l'Irlande. Jusque-là, le stock comprend 12,7% de l'objectif et le reste sera effectué d'ici le début du mois saint. En 2013, on en avait importé 1.927 tonnes seulement. De même pour la viande ovine congelée avec 1.500 tonnes programmées dont 220 tonnes (14,6%) stockées déjà. En 2013, on avait importé 710 tonnes seulement. La hausse de cette importation est due essentiellement à la coïncidence du mois saint avec la saison touristique. D'autre part, l'on compte importer 2.500 autres tonnes de viande bovine et 2.000 tonnes de viande ovine fraîche, outre l'escalope. Le prix du kilo de viande rouge importée a été fixé à 17,200 dinars, souligne Mme Faten Belhédi. Rationaliser la consommation Tout en indiquant que le mois de Ramadan coïncide avec le pic de la production des légumes et des fruits estivaux, elle a souligné que tout un programme de stockage d'importantes quantités de viande blanche, œufs, lait, pommes de terre, eau minérale, sucre, riz et autres produits de base, ainsi que des conserves fréquemment consommées par le Tunisien durant le mois saint, a été mis sur pied. De même, elle a assuré que l'approvisionnement en ces produits sera régulier, conseillant au consommateur tunisien de ne pas se précipiter à faire un stockage excessif de certains produits. Par ailleurs et en réponse à une question sur la qualité des viandes importées, Mme Belhédi a affirmé qu'une commission chargée de l'agrément se rendra sur les lieux d'où seront importées les viandes, outre les équipes de suivi médical, dont des vétérinaires, et de contrôle à l'entrée de ces viandes importées. Aussi, elle a assuré que plus de 14 mille tonnes de pommes de terre ont été importées entre le mois de septembre 2013 et le 12 juin 2014 et qui constituent un stock important sur les 40 mille tonnes programmées pour combler ce qu'on appelle le déficit de la production en période automnale (septembre-novembre). Autrement, les producteurs des eaux minérales se sont engagés à fournir quelque 60 millions de bouteilles d'eau minérale durant le Ramadan et la période estivale. Quant au lait, 51,9 millions de litres ont été stockés jusque-là, outre 35 millions d'œufs et 1.947 tonnes de viande de poulet. Produits sensibles et contrôle L'importance de la production nationale a été relevée comme un atout pour répondre aux besoins en progression notable en cette période estivale. Dans ce sens, on a affirmé que la coordination entre les différents acteurs, dont l'Utica et l'Utap, a été assurée, notamment pour les produits de consommation sensibles. On compte ainsi consacrer 11.000 hectares à la production de pommes de terre saisonnières, 18.000 hectares aux tomates saisonnières, idem pour le poivre, 8.500 hectares à l'oignon saisonnier et 4.400 hectares à la production des légumes de feuilles estivales. Pour sa part, Mohamed Ifa, directeur général de la concurrence et des études économiques, a évoqué une campagne de contrôle économique et sanitaire qui a été lancée dernièrement, chaque mois dans un gouvernorat. «Durant le mois de Ramadan, a-t-il précisé, tout un mécanisme de renfort des équipes engagées sur le terrain a été mis en place, outre les agents relevant des ministères de la Santé et de l'Intérieur, les vétérinaires et agents de la douane. C'est un travail d'équipes mixtes et nous avons bien coordoné avec tous les acteurs. Le contrôle des produits subventionnés, notamment l'huile végétale et le pain, en est une partie importante pour lutter contre tout dépassement». Concernant les prix, il a souligné que des négociations sont en cours avec les professionnels à travers l'Utica et l'Utap pour se décider quant aux prix à fixer, notamment pour les viandes blanches et les œufs. Un accord est attendu en début de semaine. Le directeur général de l'Institut national de la consommation, Lassaâd Laâbidi, a, quant à lui, indiqué que des pourparlers avec la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) sont engagés pour donner plus d'espace aux spots institutionnels sur les chaînes de télévision hors du quota des huit minutes par heure dédié à la publicité. D'après lui, trois spots de sensibilisation pour rationaliser la consommation seront diffusés lors du mois saint, un spot autour de la consommation des sucreries, quatre spots autour de l'affichage des prix, un autre spot pour mettre en garde contre la consommation des produits contrefaits et un dernier spot de sensibilisation au décriptage de l'étiquetage. Outre la télévision nationale avec laquelle un accord a été mis en place, il a indiqué qu'on va essayer de passer ces spots de sensibilisation sur les autres chaînes de télé privées. Dans ce sens, il a critiqué la quasi-absence du spot institutionnel sur le petit écran, alors que c'est un moyen efficace pour passer les messages de sensibilisation à la consommation à bon escient. «Consommons bien, consommons modéré». Numéro vert du contrôle économique relevant du ministère du Commerce : 80 100 191 Numéro vert de l'Organisation de défense du consommateur: 82 100 300