Le président de l'Observatoire tunisien de l'indépendance de la magistrature (Otim), Ahmed Rahmouni, a affirmé hier à l'agence TAP qu'un procès sera intenté auprès du Tribunal administratif contre l'Instance pour les élections (Isie). Dans son rapport publié la veille, l'observatoire relève des dépassements commis par l'Isie. Des dépassements relevés lors de la création de ses sections sectorielles et au niveau des candidatures, explique-t-il. «L'Isie a transgressé la loi électorale en ouvrant un appel à candidatures pour ses sections sectorielles avant de fixer la date des prochaines élections», a-t-il noté. D'autant que l'Instance n'a publié aucune décision relative à la création de ses représentations sectorielles ni à leur composition ou encore les modes de sélection de leurs membres... Pour l'Otim, l'Isie a également violé la loi électorale du 20 décembre 2012 quand elle a ajouté dans son règlement intérieur une clause disposant que les candidats doivent avoir une ancienneté de pas moins de 10 ans dans leur domaine de spécialité. Une adjonction «injustifiée» qui a écarté plusieurs expertises électorales, a encore regretté le président de l'Otim. Les lacunes de la loi électorale Sur un autre plant, une recontre sur «La loi électorale» a été organisée, vendredi, au complexe de la jeunesse à Béja, à l'occasion de la création du bureau régional de l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections «Atide». Dans ce cadre, le président de l'Association, Moëz Bouraoui, a relevé plusieurs lacunes dans la nouvelle loi électorale au niveau du financement politique et des crimes électoraux, condamnant l'absence de sanctions importantes contre les auteurs d'infractions. Il a indiqué que la Haute instance indépendante des élections a pris du retard dans ses préparatifs pour les élections, qu'il explique par un manque d'expérience en la matière. Moëz Bouraoui a aussi évoqué les difficultés qui peuvent être enregistrées au niveau du processus électoral à l'étranger dont le contrôle de la campagne électorale et des médias, ainsi que l'actualisation des listes électorales. D'autre part, des intervenants se sont interrogés sur les sources de financement de l'association «Atide» en rapport avec son autonomie ainsi que sur sa strétégie en matière de contrôle lors des prochaines élections.