Deux finales de coupe, championnat local, supercoupe d'Afrique loupée, le CSS a manqué d'efficacité et d'efficience Quand on a le meilleur football en Tunisie (toutes proportions gardées), quand les gens et les observateurs disent que vous avez les meilleures individualités, perdre après tout cela et rater presque toutes les échéances sont une énorme frustration. Vous avez tout compris du CSS qui a presque tout perdu (à l'exception de la coupe de la CAF gagnée sur le fil à Mazembe) cette année. A commencer par la finale de la Coupe de Tunisie 2013, le championnat national, la Coupe de Tunisie 2014 et la supercoupe d'Afrique. Loi du football, dites-vous ? Nous en convenons, bien sûr. Mais avouons également que le CSS a «brillé» dans l'art de tout perdre presque et de ne pas exploiter le potentiel à sa disposition. N'dong, Maâloul, Sassi, Mansar, Youssoufou, Kammoun, Ben Youssef, Khenissi, Hannachi, Jeridi, Chellouf, Boulaâbi... Voici un lot de joueurs que toutes les équipes tunisiennes envient au CSS. Sur le papier, sur le terrain, les Sfaxiens ont les meilleures individualités, ont hérité du meilleur football intronisé par Krol, mais voilà que le CSS, qui nous a habitués à gagner et à présenter un beau football en mouvement à la sfaxienne, a fini par sombrer dans l'incertitude et dans les déceptions. L'équipe ne joue plus son football, rate ses rendez-vous l'un après l'autre, et ce, lamentablement. Fragilité mentale, défense qui prend l'eau, buts encaissés vers la fin, défaites surprenantes en championnat et tant de points perdus (contre l'OB, l'USM, Tozeur, le Stade...), tout ça a fait planer le doute. Le CSS n'enchante plus personne, perd des matches sur des erreurs défensives fatales, et rien qu'avant-hier, il perd face à l'ESS à la dernière minute du match sur le énième flottement défensif : Trabelsi transperce toute la défense et centre en retrait pour Bounedjah. L'Algérien a reçu la balle au milieu de trois défenseurs sans qu'il y ait le moindre marquage sur lui. Ce n'est pas la première fois que le CSS cale en fin de match. Daou, la défense et la fatigue Bien qu'adjoint de Krol, Hamadi Daou n'aura pas réussi à faire pareil ou mieux. Il n'a pas réussi, à notre avis, à sauvegarder la force de caractère d'une équipe qui a gagné le titre de champion en 2013.Nous sommes passés d'une équipe qui joue court, bien et réfléchi, à une autre qui joue avec les individualités et qui doute en défense. Tout le monde l'a remarqué et les résultats n'ont fait que suivre. Hamadi Daou (il est vrai contesté par une frange de supporters, mais protégé par sa direction malgré ses échecs), n'a pas su gérer presque tous les matches importants. Les joueurs, eux aussi, ont pris la grosse tête pour jouer au pied levé, ou pour s'absenter et revenir quand ils le veulent (Youssoufou comme exemple)... Tactiquement, la force offensive du CSS, le collectif foudroyant s'est accompagné d'un inquiétant flottement défensif. La défense du CSS est son plus grand point faible : Ben Salah, Derbali, Boulaâbi ont été prenables chaque fois qu'ils jouent face à des attaquants de percussion. Youssoufou et Maâloul, très précieux en attaque, sont prenables sur les côtés. Cela a duré plusieurs mois sans qu'il y ait solution. Autre point important, les joueurs sfaxiens ont été bien sollicités cette saison entre échéances locales et africaines. Faute de rotation (Louati, Sayoud, Bouazzi, Challouf, n'ont pas eu un temps de jeu suffisant), et en l'absence de solutions valables en défense, les cadres de l'équipe ont fini par être émoussés. Aujourd'hui et plus que jamais, le CSS a besoin d'une refonte générale: il faut protéger plus l'équipe et son entourage, il faut renforcer en urgence la défense et il faut un entraîneur qui sache gérer les matches à fort enjeu. De plus, le CSS a besoin de croire plus dans sa défense, et oublier le football de spectacles sans obligation de résultat.