Le soutien du président français, François Hollande, aux Israéliens, dont les offensives militaires contre la bande de Gaza ont fait plus de 130 morts et un millier de blessés, a provoqué un tollé général, plusieurs hommes politiques ont annoncé leur boycott de la célébration de la Fête nationale française en guise de protestation La situation dans la Bande de Gaza a été au centre d'un entretien samedi entre le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, et le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomâa. Les deux parties ont discuté des moyens de soutenir le peuple palestinien, à travers l'acheminement d'aides médicales et alimentaires urgentes aux habitants de Gaza pour alléger leurs souffrances et conforter leur résistance face à l'odieuse agression israélienne, peut-on lire dans un communiqué de la Présidence de la République. Pour sa part, le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et dirigeant d'Ettakatol, Mustapha Ben Jaâfar, a exprimé, samedi, son inquiétude à l'instar de tous les Tunisiens, du soutien de la France aux agressions israéliennes à Gaza, a affirmé à l'Agence TAP le porte-parole du parti Mohamed Bennour. Dans un message adressé au Président François Hollande, Ben Jaafar condamne les exactions israéliennes contre le peuple palestinien désarmé qui ont coûté la vie à une centaine de civils et d'enfants. Selon l'Elysée, François Hollande avait exprimé au Premier ministre israélien, dans une communication téléphonique, «la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza», soulignant qu'«il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces». L'armée israélienne mène depuis mardi une offensive militaire contre la Bande de Gaza faisant jusqu'à présent 129 morts et un millier de blessés parmi les civils palestiniens. Condamnation et boycott Le parti Al-Massar a annoncé que ses dirigeants boycotteront la célébration par l'ambassade de France en Tunisie de la Fête nationale francaise du 14 juillet, en raison de ce qu'il a qualifié « de soutien franc » du président Francois Hollande à l'entité sioniste dans ses agressions contre Gaza. Al-Massar a, dans une déclaration rendue publique samedi, réprouvé les déclarations du président Hollande qui rompent, selon lui, avec les positions francaises équilibrées tracées par le général De Gaulle depuis un demi siècle, demandant aux parties françaises de présenter leurs excuses au peuple palestinien et à l'ensemble des peuples arabes. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a, pour sa part, décidé de boycotter les festivités prévues par l'ambassade de France pour célébrer la fête nationale française, en guise de protestation contre sa solidarité avec Israël. Mutisme arabe jusqu'à quand ! La Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh) a regretté, samedi, dans une déclaration, l'échec des gouvernements arabes à prendre des initiatives pour stopper l'escalade militaire israélienne à Gaza. L'organisation a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à faire pression sur Israël pour mettre fin à ses agressions contre les civils palestiniens. La Ltdh a appelé au déploiement de forces internationales pour assurer la protection des civils et empêcher toute incursion dans le territoire palestinien. «Il faut faire la distinction entre offensive militaire et violation des droits de l'Homme d'une part, et droit légitime de résistance d'autre part», estime la Lthd. La ligue a, également, appelé les autorités tunisiennes, les forces de la nation, ainsi que la communauté internationale, dont notamment les organisations des droits de l'Homme et les unions syndicales, à se mobiliser pour faire cesser les raids israéliens sur Gaza.