Le départ de Zouaoui va redonner plus de latitude à Kamel Kolsi. Une DTN revigorée ou réduite au seul rôle de programmation Les indices, qui sont affichés dernièrement du côté du bureau fédéral, montrent que la DTN est en passe de connaître des changements. Ce n'est pas uniquement une question de personnes mais plus d'attributions et de prérogatives. Réorganisation de la DTN? Pas encore sûr que l'on va tout refaire. On ne va réinventer le football, en accordant de nouvelles prérogatives à la DTN, mais une chose est sûre, le décor va changer bon gré mal gré. DTN des sélections : c'est fini ! La FTF avait deux DTN qui cohabitaient mal et qui se livraient des duels à distance et via d'autres personnes. On n'aura pas atteint la phase d'un conflit grandiose, mais tout le monde sait que le courant ne passait pas bien entre Kamel Kolsi et Youssef Zouaoui. Une DT Nationale à deux têtes, l'image a été peu commode par rapport à ce qui se passe dans le monde entier. Deux patrons qui essayaient chacun de bien marquer son territoire. Tout d'abord, un Kamel Kolsi, le «vrai» DTN vis-à-vis de la Fifa et des parties prenantes du football tunisien, mais qui n'avait pas le droit de regard sur les sélections. Mission accordée à Youssef Zouaoui au CV riche. Cette configuration ne pouvait pas trop durer. Les épisodes tendus avec Leekens, l'envie d'intervenir dans la sélection A, et les derniers résultats de la sélection U I8 de Ben Soltane ont fini par mettre Youssef Zouaoui dans une impasse. Il est obligé de quitter ce poste. Mieux. Ce poste de DTN des sélections va rentrer dans les archives. Et c'est Georges Leekens, l'homme fort actuellement en sélection, qui va régner à la structure technique. K. Kolsi : DTN classique? Le départ de Youssef Zouaoui donne plus de prérogatives à Kamel Kolsi, avec lequel la DTN retrouve un schéma classique avec une centralisation du pouvoir. Sauf que l'on se demande si l'on va encore continuer avec les rôles classiques d'un DTN d'une FTFootball. Rôles hérités depuis 30 ans sans qu'il y ait une envie de «moderniser» ce poste et de faire comme les fédérations des grandes nations de football. Le DTN n'est plus cette personne âgée qui a fait, durant de longues années, le DTN ou entraîneur national, avec pour mission la programmation des activités des sélections, la désignation du staff des sélectionneurs des jeunes, l'organisation des sessions de passage de grade pour entraîneurs ou officiels ou la proposition de quelques actions de promotion du football qui resteront souvent des idées sur le papier. On en a terminé avec ce casting classique et minimum des attributions d'un DTN. Aujourd'hui, le DTN est un monsieur qui délègue à des collaborateurs à la grande expérience, c'est quelqu'un qui anime une entité technique, qui diagnostique minutieusement les problèmes de football en proposant des solutions, et c'est surtout un monsieur qui fait beaucoup de terrains pour inspecter et visiter les clubs et pour homogénéiser les méthodes de travail auprès des jeunes. Le DTN d'aujourd'hui est un «porte-parole» de sa fédération, il vit ses problèmes et communique avec son entourage en essayant de mieux administrer le «système-football». Kamel Kolsi est appelé alors à passer plus vers le terrain et à ancrer de nouvelles traditions. Il est le DTN. Ça doit être le vrai patron de la DTN et à qui tout le monde rend des comptes. Le rôle que Kolsi doit gérer le mieux est celui d'homme de changement. Il doit, à notre avis, sortir des sentiers battus dans lesquels les DTN ont appris à vivre. Un chantier comme la formation des formateurs reste une urgence : où sont ces grands entraîneurs-instructeurs qui produisent d'éminents techniciens et qui accompagnent les entraîneurs des jeunes là où on a d'énormes problèmes. Vous voyez, on a encore du pain sur la planche!