La cantatrice algérienne s'est produite mercredi dernier sur la scène du théâtre de Hammamet. Archicomble ! Elle était munie de son instrument fétiche, sa guitare. Souad Messi a commencé sa prestation avec un air nostalgique en chantant Alech ya donia : un air imprégné d'une grande douleur. Et qui nous rappelle que Massi a subi des menaces de mort et a beaucoup souffert de l'exil, loin de son pays natal. Par le biais d'une musique engagée, elle a rendu hommage à l'humanité, à la paix, à la tolérance et à l'amour. Une ode qui s'adresse aux peuples arabes opprimés, souffrant de la dictature. Sur scène, elle était accompagnée de sa troupe de musiciens : deux guitaristes et deux percussionnistes qui, ensemble, ont offert à l'assistance les meilleurs tubes à succès de la cantatrice. Une voix colorée, rauque, douce : la chanteuse enchaîne titre après titre en évoquant toujours la dureté de la vie, la solitude, le doute sur le sens de l'existence... à l'instar de Ana galbi thab, rani aycha kelli fi mana. Le rythme du concert est allé crescendo, vers une musique frénétique, colorée. Les prestations harmonieuses de percussions exécutées par les musiciens ont épaté les spectateurs. «Je suis là, ne vous inquiétez pas, je vais vous chanter tous les titres que vous aimez entendre jusqu'au matin !», a déclaré Massi à ses fans, qui réclamaient des titres connus. Changement de registre ensuite, avec un air où la darbouka se mariait à merveille avec le rythme et les paroles de la chanson, Ana aycha fi ghorba que l'artiste en duo avec le percussionniste Rabah Khalfa a offerte aux spectateurs. Puis, des chants nostalgiques... La chanteuse raconte à ses fans une anecdote, l'histoire qui lui a inspiré la chanson intitulée «Le mal et le bien». Elle propose ensuite une œuvre intitulée «Sid Ahmed», parlant de politique et du comportement des politiciens corrompus : un message adressé à tous les pays arabes, appelant les peuples à la rébellion contre toutes formes de dictature ... «Tout reste à faire», seul et unique titre chanté en français pendant le concert, fut lui aussi une leçon qui parlait de paix, de tolérance et d'amour, thèmes chers au cœur de l'artiste. La chanteuse, née à Alger en 1972, et qui vit en France depuis des années, a débuté sa carrière dès les années 90, dans le groupe Kabyle Atakor, qui se spécialise dans la musique rock aux textes engagés. Après une série de menaces de mort, elle quitte son pays en 1999 et commence à être connue dans le monde. Dans les années 2000, l'artiste chante en duo avec Marc Lavoine et Florent Pagny, et signe un duo avec Francis Cabrel en 2010. Souad Massi mêle ainsi tous les styles musicaux dans son répertoire du folk-rock, du populaire algérien, de la musique arabo-andalouse à des chansons à textes. La cantatrice a proposé, en fin de soirée, Ma ninsa asli, suivi de Wach yahki el galb el khali, des titres très poétiques et nostalgiques, qui ont suscité beaucoup d'émotion dans l'assistance. Puis, en duo avec le musicien Rabeh khalfallah, elle a interprété son titre phare, Ghir inta, que le public connaît par cœur : «Comme je suis en tournée, je ne trouve pas meilleurs choristes que vous pour m'accompagner dans mes concerts ! », a-t-elle lancé à ses fans. Souad Massi a encore épaté le public avec un air populaire, puisé dans le patrimoine musical populaire algérien Lazim tnouth bikri, avant d'achever sa prestation avec sa troupe par Rani rayha w ma nwilli et de quitter la scène sous les applaudissements des spectateurs.