La Tunisie se mesurera à une équipe au jeu simple et direct. Il y a peu de préparation pour que le ballon arrive devant. Mais le jeu des Zèbres est technique et élaboré... L'entrée en lice du Botswana en éliminatoires de la CAN 2015 ne sera pas de tout repos. Les Zèbres affrontent la Tunisie, puis se mesureront aux Lions de la Teranga et aux Pharaons. Que du lourd pour le petit poucet de la compétition. Sauf que la motivation et l'enthousiasme du Botswana peuvent changer la donne. Tout à gagner et rien à perdre: tel est le leitmotiv des protégés de Peter Butler, coach anglais à l'expérience consommée du haut niveau britannique. Passés à ce stade de la compétition grâce à leur succès aux dépens de la Guinée-Bissau, les Zèbres jouent désormais dans la cour des grands. C'est qu'après leur première (mais non moins furtive et historique) apparition en phase finale de CAN lors de l'édition de 2012, les coéquipiers de Ramatlhakwana voient désormais grand. Ils ont de l'appétit et c'est légitime pour une sélection ambitieuse et surtout en progression constante, que ce soit au classement Fifa ou au niveau du jeu. Jeu direct Ce faisant, l'empreinte de Peter Butler est plus que visible depuis sa prise en main de l'équipe nationale. L'ancien milieu de West Ham, adepte du jeu direct, a permis à son onze de gagner en célérité et en vivacité. C'est ce qu'ont d'ailleurs noté les observateurs présents lors du dernier match face à la Guinée-Bissau. Toute sélection dispose d'atouts mais aussi de points faibles. Le péché mignon des Zèbres: la non-acclimatation... à la chaleur ! L'équipe arrive à construire mais manque de jus et de mordant dans les quarante mètres adverses chaque fois qu'elle évolue sous un soleil de plomb du côté de Gaborone. Mais que dire alors de ses adversaires ! Engagement Volet qualités intrinsèques des joueurs sous la main, et outre la présence d'éléments assez athlétiques, les deux animateurs de couloirs brillent par leurs appels et contre-appels incessants. Ils sont costauds et même endurants (quand la chaleur n'est pas suffocante). Le fait d'être dirigé par un Anglais explique sûrement leur rapidité de jeu. Au regard des individualités, on a ici affaire à des joueurs qui évoluent avec un jeu simple et direct. Il y a peu de préparation pour que le ballon arrive devant. Mais le jeu est tout de même technique et élaboré. Pour résumer, l'adversaire de la Tunisie a de l'engagement mais il n'a pas un «jeu latin», c'est-à-dire basé sur les longues élaborations. L'autre particularité a trait à la stabilité de l'ossature. Butler a beaucoup misé sur cet aspect avec les Dambe, Gaolaolwe, Olerile, Ncenga, Moswate, Mafoko, Nato, Ogopotse, Moyana, Tshireletso et le buteur Ramatlhakwana. La majorité de ces internationaux évoluent en Afrique du Sud au sein de grosses écuries telles que Bay United, Orlando Pirates et Vasco de Gama. Comparé aux autres adversaires des Aigles de Carthage, le Botswana est sûrement le dernier des soucis de George Leekens dans ces qualifications pour la CAN. Mais ce n'est pas pour autant qu'il vendra la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ne pas craindre un adversaire est une chose, le respecter en est une autre. L'objectif premier et ultime sera d'assurer les trois points, car c'est probablement contre les Zèbres que va se faire la différence dans ce groupe de la mort. Périple ! Dès lors qu'il faudra aussi se déplacer à Gaborone pour le match retour, nos « fédéraux » doivent penser au long voyage qui se dessinera. Car faute de vol direct, le onze tunisien doit forcément (et absolument) penser à affréter un avion spécial. Sinon, il devra passer par Dakar, voire l'Ethiopie, le Kenya ou la lointaine Afrique du Sud. Un chemin à baliser dès maintenant pour s'éviter de mauvaises surprises à terme.