Les éventuels actionnaires ont la possibilité de choisir parmi les trois modes suggérés, à savoir l'offre au prix ouvert, le placement global ou encore le placement privé Le Groupe Délice Holding a organisé hier, au siège de la Bourse des valeurs de Tunis, au Lac 2, une conférence de presse pour informer le public sur son entrée en Bourse. Il s'agit pour le groupe d'un nouveau challenge visant à renforcer sa présence sur le marché. Le groupe se range, désormais, aux côtés d'entreprises cotées du secteur à l'échelle arabe, à l'instar des entreprises renommées comme la Centrale laitière du Maroc, Saudi Dairy et Foodstuff Co, Juhayna Food et Almarai. L'aventure du groupe commence le 11 septembre 1979, avec la production du premier pot de yaourt par la Stial. 35 ans après, le groupe poursuit son chemin : «Nous comptons beaucoup sur les actionnaires pour améliorer le rendement du groupe, qui doit, impérativement, être le meilleur sur le marché», indique M. Hamdi Meddeb, fondateur du Groupe Délice Holding, dans son allocution d'ouverture du point de presse. M. Mourad Ben Chaâbane, président de l'intermédiaire en Bourse MAC SA, justifie le feu vert accordé par la Bourse au groupe. Un feu vert lié, entre autres, à un chiffre d'affaires excédant 1,4MD, aux 3.000 consommateurs journaliers, ainsi qu'aux 3.000 employés du groupe. D'autant que le programme d'investissement, pour le prochain quinquennat, s'élève à 300MD, ce qui n'est pas peu. « L'entrée en Bourse du groupe se traduit par l'ouverture de 15 % de son capital. Nous miserons, d'ailleurs, sur l'offre à prix ouvert (OPO) : une technique opérationnelle au Maroc et qui sera appliquée pour la première fois en Tunisie», indique M. Ben Chaâbane. Cette introduction en Bourse se traduit par un volume d'actions dont la valeur est comprise entre 113.987.486 dinars et 127.494.673 dinars, ainsi que par 8.236.090 actions ordinaires, offertes au public, d'une valeur minimale de 10dt chacune. La fourchette indicative du prix de l'offre étant située entre 13dt840 et 15dt 840 par action. En faisant son entrée en Bourse, le groupe, qui est déjà partenaire du Groupe Danone et de la compagnie fromagère Bongrain, ouvrira la voie aux investisseurs tunisiens et étrangers. «Nous avons reçu plusieurs demandes de la part d'investisseurs anglo-saxons et autres, provenant des pays du Golfe», fait remarquer M. Ben Chaâbane. Les éventuels actionnaires ont la possibilité de choisir parmi les trois modes suggérés, à savoir l'offre au prix ouvert, le placement global ou encore le placement privé. Dans le premier cas, le groupe leur consacre 1.000.000 actions, dont 40% destinés aux personnes physiques et/ou morales tunisiennes et/ou étrangères, ainsi qu'aux institutionnels tunisiens et/ou étrangers, sollicitant entre 25 et 1.000 actions. Quant aux 60% restants, ils sont consacrés aux personnes physiques et /ou morales tunisiennes et/ou étrangères et aux institutionnels tunisiens et/ou étrangers sollicitant un nombre d'actions compris entre 1.001 et 274.536 (pour les non-institutionnels) et 600.000 actions (pour les institutionnels). Pour ce qui est du placement global, le groupe consacre quelque 4.800.000 actions à des éventuels actionnaires institutionnels : une part de taille puisqu'elle équivaut à 82,76% de l'offre au public et à 8,74% du capital actuel de la société. Il est à souligner que les actionnaires sont, ainsi, dans l'obligation de ne céder aucun titre en Bourse, et ce, durant les six ans succédant à la première cotisation. Au-delà de ce temps, 50% des titres seront libres à la vente. Quant au mode de placement privé, il compte 2.436.090 actions, représentant 4,44% du capital actuel de la société. Ces actions seront offertes aux investisseurs désirant acheter des actions pour un montant minimal de 250.000dt, avec un plafond de 274.536 actions pour les non-institutionnels. Les jalons d'une expansion Entamé en 1978, le parcours est marqué par l'acquisition de la Société tunisienne des industries alimentaires (Stial). La Stial produisait seulement 20 mille pots de yaourt par jour pour satisfaire une consommation de l'ordre de 8kg par an par consommateur. Actuellement, la production quotidienne de yaourt se situe à 3,2 millions de pots par jour. Le partenariat avec Danone, qui date de 18 ans déjà, a nettement favorisé l'augmentation de la part de marché, qui est passée de 4% à... 67%. «Notre objectif est d'atteindre des chiffres comparables aux chiffres européens. Et nous avons tous les moyens pour parvenir à notre but grâce, notamment, à une équipe de jeunes compétences qui ne manque pas de nous étonner», souligne M. Meddeb. Deuxième société du groupe : la centrale laitière du Cap Bon (CLC), qui a été créée en 1993 et qui accapare, aujourd'hui, 56% du marché. Mais une autre centrale laitière avait contribué à l'expansion du groupe : la centrale laitière du nord (CLN), qui couvre 25% de la part du marché. D'autres sociétés ont vu le jour à l'aube du troisième millénaire : Delta plastic est une société de fabrication des emballages du yaourt à boire. Grâce à elle, le groupe n'endure plus les problèmes de rupture de stock des ex-fournisseurs. Cette société produit quotidiennement jusqu'à 800 mille bouteilles. Par ailleurs, la société des boisons du Cap-Bon (SBC) est spécialisée dans la fabrication des boissons gazeuses et non gazeuses et des jus à base de fruits. Elle compte 23% de la part du marché. «Nous aspirons à atteindre les 50% », indique le fondateur du groupe. L'année 2009 marque la création de la compagnie fromagère. En 2011, le groupe s'enrichit d'une troisième centrale laitière : la Centrale laitière de Sidi Bouzid (Clsb), qui est considérée par M. Meddeb comme la meilleure centrale laitière en Afrique. Elle a permis d'économiser le coût du transport du lait de Sidi Bouzid jusqu'aux deux premières centrales. «Cette centrale est la meilleure, sans doute, car elle est dirigée par la meilleure équipe. Je ne fais pas de la politique, mais les gens de Sidi Bouzid ne demandent qu'à travailler. Ils travaillent de 7h30 à 20h00. Ils le font par conviction et par passion», souligne l'homme d'affaires. Et d'ajouter que l'Etat s'engage de son côté pour améliorer la filière et booster son rendement. La création de la société «Tayssir», en collaboration notamment avec le partenaire Danone, œuvre pour l'octroi de microcrédits susceptibles de booster la dynamique socioéconomique dans les régions. L'expérience a déjà été entamée au Kef pour couvrir, ultérieurement, d'autres régions. D.B.S.