De notre envoyé spécial à New York, Abdel Aziz HALI «Le conflit militaire en Libye constitue une menace dangereuse et importante à la transition du pays, et les efforts pour construire un Etat moderne fondé sur le respect des droits de l'Homme et la primauté du droit», soulignent les participants à cette réunion Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, a convoqué, jeudi, une réunion de haut niveau sur la Libye à New York avec la présence des pays membres du Conseil de sécurité (15) et les pays voisins et amis de la Libye. Son Excellence Agila Saleh Essa Gwaider, président de la Chambre des représentants (Libye), a fait le point sur les récents développements politiques et sécuritaires en Libye, ainsi que la situation humanitaire. La réunion a reconnu que depuis que la Libye a commencé sa transition démocratique, il y a trois ans, il reste encore d'énormes défis à relever. Toutefois, les participants ont exprimé une profonde préoccupation de la polarisation politique qui règne actuellement dans le pays d'Omar Mokhtar. «Le conflit militaire en Libye constitue une menace dangereuse et importante à la transition du pays, et les efforts pour construire un Etat moderne fondé sur le respect des droits de l'Homme et la primauté du droit», lit-on dans le rapport final de cette réunion fermée. A cet égard, ils ont appelé toutes les parties à accepter un cessez le feu immédiat et à mettre fin aux combats. Le ciblage des civils condamné En revanche, les représentants des pays participants à cette réunion, dont Moncef Marzouki, ont condamné sévèrement le ciblage des civils des bombardements aveugles, ainsi que les attaques contre les institutions civiles et les installations vitales libyennes. Ils ont aussi exprimé leur ferme détermination à demander des comptes à tous les responsables de ces violations, conformément à la résolution 2174 (2014) du Conseil de sécurité des Nations unies. Les participants ont noté, par ailleurs, avec inquiétude la situation humanitaire de plus en plus dans les différentes régions du pays, et le déplacement de la population civile en raison des combats. De ce fait, ils ont appelé toutes les parties prenantes à ce conflit à permettre un accès humanitaire immédiat et inconditionnel à tous les domaines. Les participants ont réaffirmé la ferme détermination de la communauté internationale à respecter la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité de la Libye, ainsi que le rôle principal de l'Organisation des Nations unies dans la coordination des efforts internationaux visant à soutenir la transition démocratique en Libye. Ils ont de même reconnu les efforts importants déployés par les pays voisins dont la Tunisie et les partenaires de la Libye pour promouvoir la paix et la stabilité en Libye et ont noté le soutien du parlement libyen pour faciliter la tenue de la réunion prévue le 29 septembre sous l'égide des Nations unies, idem pour l'initiative algérienne pour promouvoir le dialogue. Les 33 pays et organisations participant à cette réunion ont réitéré l'importance de la non-intervention dans les affaires intérieures de la Libye et ont exprimé leur soutien complet à l'initiative du Représentant spécial Bernardino Léon pour faciliter le dialogue, à compter du 29 septembre. Tout passe par une solution politique Ils ont également souligné l'importance de la reprise du processus politique comme la seule garantie viable pour la transition démocratique en Libye et les moyens de mettre fin au conflit actuel tout en mettant en garde contre la création d'institutions parallèles ou de facto des réalités politiques par le biais de l'utilisation de la force. Parallèlement, cette réunion a confirmé les résultats des élections du 25 juin 2014 tout en reconnaissant la nouvelle Chambre des représentants comme l'unique autorité législative du pays. Les 33 participants ont appelé tous les dirigeants politiques à placer l'intérêt national de la Libye au-dessus de toute autre considération, et de travailler ensemble dans un esprit d'ouverture, de parvenir à une résolution pacifique de la crise politique et militaire qui a englouti la Libye. « La fin de la crise actuelle en Libye ne peut être atteinte par une solution politique qui respecte la Déclaration constitutionnelle de la Libye et sa feuille de route pour la transition démocratique, le respect de la légitimité des institutions élues, garantit le respect des droits de l'Homme est basée sur le non-recours à l'usage de la force dans le processus politique, et rejette le terrorisme», ont affirmé les participants à cette réunion. En outre, ils ont noté que toute personne physique ou morale, responsable d'actes visant à entraver ou de compromettre la réussite de la transition politique en Libye, sera soumise à des sanctions internationales conformément à la résolution 2174 (2014) du Conseil de sécurité des Nations unies. La réunion a souligné l'importance des travaux de l'Assemblée constitutionnelle de rédaction de la Libye dans la préparation d'un projet de document qui consacre les droits et les aspirations du peuple libyen à un Etat moderne et démocratique fondé sur la primauté du droit. D'autre part, les participants ont noté les circonstances difficiles dans lesquelles l'Assemblée rédaction de la Constitution a été implantée et les défis auxquels est confronté son travail, en particulier dans sa capacité à mener la sensibilisation du public et les consultations nécessaires. La menace des groupes radicaux et terroristes Ils ont aussi affirmé leur soutien sans équivoque et la détermination à fournir, à l'Assemblée chargée de rédiger la Constitution, l'assistance technique nécessaire pour lui permettre de faire des progrès dans son travail. L'influence croissante des groupes radicaux et terroristes, décidés à exploiter le vide politique et sécuritaire en Libye comme une menace majeure pour la stabilité, la paix de la Libye et dans la région et la sécurité internationale, a été signalée dans cette réunion La réunion a reconnu le rôle principal du gouvernement libyen dans la lutte contre la menace croissante des groupes terroristes, et la volonté de le soutenir à cet égard.