Genre en plein essor, le documentaire a de plus en plus d'adeptes. Pourtant les opportunités de diffusion manquent. Ce qui confère à ce nouveau festival toute son utilité, puisqu'il s'agit de la seule compétition dédiée au documentaire national. Les Douz doc Days sont à la veille de leur 4° édition qui se déroulera du 11 au 18 octobre. Mercredi, au cours d'un point de presse, la sélection des films en compétition a été dévoilée au public : 10 longs et moyens ainsi que 10 courts métrages seront en lice pour le Dromad'Or, dont le montant a été revu à la hausse dans le but d'encourager une nouvelle génération de documentaristes en la guidant sur la voie de l'excellence. Genre en plein essor, le documentaire a de plus en plus d'adeptes.Pourtant les opportunités de diffusion manquent, ce qui confère à ce nouveau festival toute son utilité, puisqu'il s'agit de la seule compétition dédiée au documentaire national. Avant le Quatorze janvier, on produisait un documentaire par an. Aujourd'hui, on ne compte pas moins d'une vingtaine de longs métrages documentaires chaque année et le chiffre semble se stabiliser. Ce sont, pour la grande majorité, des initiatives personnelles autofinancées ce qui permet de plus en plus de parler d'un cinéma indépendant et même d'un mouvement qui finira, à terme, par imposer son empreinte. Cette production avait donc besoin d'être valorisée, encadrée et promue. Les Douz Doc Days ont, dès leur première édition, en 2011, choisi de jouer le rôle d'accompagnateur en donnant de la visibilité à des réalisateurs qui émergent tout en les fédérant et en les invitant à tisser entre eux des liens de solidarité. Aux portes du désert, les Douz Doc Days ont donc planté le décor, faisant de l'itinérance un principe d'exploration et de rencontre. Ce festival, qui a choisi de s'éloigner du centre, des paillettes, de la médiatisation, des mondanités, cherche à faire vivre à ses participants le sens de l'aventure documentaire qui suppose dans le contexte dissuasif où nous nous trouvons, une véritable traversée du désert. Autant vivre, dans ce cas, l'expérience du vrai dépaysement! D'une certaine manière, la participation à ce festival est une forme d'initiation, une occasion de saisir l'essentiel de ce qui caractérise l'attitude documentaire faite d'abnégation, de responsabilité, de quête de l'inconnu. Les cinéastes l'ont bien compris. Voilà pourquoi ils répondent à l'appel des Douz Doc Days avec autant d'enthousiasme. En hommage à une région, le festival a également choisi de célébrer le Sud si souvent observé de l'extérieur par des étrangers et si peu par des autochtones. «Il s'agit donc, nous explique Hichem Ben Ammar, le promoteur de ce projet, de susciter une production endogène d'images sur le Sud en encourageant les natifs à le filmer de l'intérieur, avec sa complexité, son aridité et sa beauté». En quatre sessions, les résultats ne se sont pas fait attendre et l'on compte de plus en plus de films qui représentent le patrimoine saharien, la vie quotidienne et les problèmes sociaux du sud tunisien. Avec une ligne éditoriale aussi spécifique et aussi clairvoyante, les Douz Doc Days participent à tout un projet de décentralisation culturelle mettant l'équilibre régional dans l'ordre des priorités. Ce festival est également un levier pour favoriser le tourisme saharien en lui offrant, grâce au cinéma, une occasion d'étancher la soif culturelle de toute une région et une opportunité supplémentaire pour mobiliser l'opinion, en attirant l'attention sur la crise qui sévit dans ce secteur. Agissant en profondeur et non en étendue, les Douz Doc Days sont un petit festival qui a déjà tout d'un grand. Salem Trabelsi Voici les films en compétition : Compétition long et moyen métrage Abdelaziz Thaâlbi, de Lassad Hakim Les villages Amazighs en Tunisie, de Abdelhak Tarchouni Fellahin, de Habib Ayed et Ray Bush La dignité sans autorisation de tournage, de Mohamed Meher Hrizi Le visage de Dieu, de Bahram Aloui Sept vies, de Amine Boufaied et Lilia Blaise Tunisik, de Tarak Tiba Un retour, de Abdallah Yahia War reporter, de Amine Boukhris Warda, de Mahmoud Jemni Compétition courts métrages L'absent, de Sana Ben Zaghdane Au creux de la vague, de Salah Jday Bomb, de Charfeddine Ferjani Condamnés à l'espoir, de Youssef Ben Ammar Ici et maintenant, de Abdallah Chamekh Mongi y'a Aïcha, de Nader Ayache La petite personne, de Ameur ghiloufi Printemps tunisiens, de Safouane Abdelali Les sept dormants, de Abdelmajid Amara Siliana et après, de Samir Harbaoui