L'Association tunisienne de gastroentérologie (Stge) dénonce l'attitude discriminatoire des fabricants du traitement vis-à-vis des pays maghrébins La décision d'exclure la Tunisie des pays en voie de développement qui ont accès au traitement générique de l'hépatite C à un faible coût a indigné l'Association tunisienne de gastroentérologie qui s'interroge sur les raisons de cette exclusion inexpliquée. D'autant que la Tunisie ne fait pas partie des pays qui ont un niveau de vie très élevé. Le groupe pharmaceutique américain Gilead a récemment conclu un accord avec des fabricants de génériques, prévoyant l'accès de 91 pays en voie de développement aux nouveaux traitements de l'hépatite C (génériques) commercialisés à des coûts faibles dans ces pays. Sauf que cet accord n'inclut pas la Tunisie qui compte pourtant un nombre très élevé de malades n'ayant pas les moyens d'accéder au traitement très coûteux de l'hépatite C. Selon les dernières études médicales réalisées en Tunisie sur l'hépatite C, le taux de prévalence de l'infection par le virus s'élève à 0,7% de la population, avec une dominance du virus dans le nord du pays. Toutefois, le nombre de personnes atteintes par le virus ne cesse d'augmenter d'année en année. Il existe plusieurs formes d'hépatite C, allant de la plus bénigne à la forme la plus grave, pouvant entraîner soit une cirrhose, soit un cancer chez la personne qui en est atteinte. A l'instar du VIH, le virus de l'hépatite C se transmet soit par le contact avec le sang d'une personne infectée, soit en ayant eu des rapports sexuels avec une personne atteinte du virus. Les autres modes de transmission sont beaucoup plus rares. L'année dernière, quatre cas d'hépatite C ont été diagnostiqués à l'Institut national de Salah-Azaïez. Ces derniers ont été contaminés par le virus suite à un contact avec des malades porteurs du virus hospitalisés dans l'établissement. Actuellement, les personnes atteintes d'hépatite C suivent une bithérapie pegylée qui aboutit à une éradication totale du virus dans 50% des cas. Selon l'Association tunisienne de gastroentérologie, l'accès à certains traitements antiviraux puissants comme le Sofosbuvir permettrait d'éradiquer le virus dans 90% des cas. Mais l'association est on ne peut plus claire, dans le communiqué qu'elle vient récemment de publier : «Exclure la Tunisie de l'accès aux génériques de ces antiviraux puissants représente une attitude discriminatoire et injuste et contrevient au principe de respect des droits de l'homme». Les membres de la Stge ont décidé de ne pas se taire et sont déterminés à agir de concert avec les autorités compétentes, la société civile et les autres associations des pays maghrébins également concernés par la mesure d'exclusion, afin de venir en aide aux patients atteints d'hépatite C pour leur permettre d'avoir accès aux génériques.