Le onze national a été bon en défense au point d'en oublier son jeu d'attaque L'équipe de Tunisie a finalement réussi à ne pas perdre à Dakar. C'est important dans le sens où le point gagné face au Sénégal sera peut-être capital dans le décompte final. De toute façon, le onze national a consolidé son leadership et n'a pas perdu en trois rencontres. Le bilan est jusqu'à présent positif, mais sur le plan du jeu et du rendement de l'équipe, il y a des choix discutables. Premier constat : le sélectionneur national a bien étudié le jeu des Sénégalais et le match entre le Sénégal et l'Egypte a été visionné à plusieurs reprises. C'est dans cette optique que le sélectionneur national a pris la décision de jouer avec un trio au niveau de l'axe central. Ce sont les deux buts encaissés par les Egyptiens face aux Sénégalais, œuvre de Mané et Diouf, qui ont poussé Georges Leekens à aligner un axe à trois. Nous avons craint à un certain moment que ne se pose un problème de complémentarité entre Yaâkoubi pas convaincant à l'Espérance, Abdennour qui n'a pas joué depuis un peu plus d'un mois avec Monaco et Syam Ben Youssef, le seul défenseur à faire preuve de régularité. Finalement, tout s'est bien passé et la défense n'a pas plié même s'il y avait un déséquilibre au niveau des deux flancs. Hamza Mathlouthi est un latéral de métier, alors que Ali Maâloul est un excentré. D'ailleurs, le sociétaire du CSS a souffert en fin de match et a eu du mal à se replacer en phase défensive. Heureusement en fin de compte que les Sénégalais n'ont pas trouvé le chemin des filets. Erreur de casting Deuxième constat : Georges Leekens a confirmé sa crainte de la sélection du Sénégal. Sinon comment expliquer qu'il n'a effectué que deux changements et en fin de match. Le sélectionneur national a donné la preuve qu'il n'a pas cherché à gagner. Sa première intention était de ne pas perdre. L'image de la fin du match et même durant presque toute la seconde mi-temps était significative. L'équipe de Tunisie était pratiquement repliée sur elle-même et subissait le jeu. Les joueurs étaient essoufflés et le sélectionneur national va prendre tout le monde au dépourvu en remplaçant Fakhreddine Ben Youssef par Issam Jomaâ. Inutile de vous décrire le spectacle. On se demande aussi pourquoi Saber Khalifa qui revient au meilleur de sa forme n'a été aligné que lors des cinq dernières minutes. C'est le jeu d'attaque de l'équipe de Tunisie qui en a pâti, d'autant qu'il n'y avait pas de relance et que Chikhaoui était confiné dans un rôle purement défensif. Cela explique sans doute pourquoi Leekens ne pouvait pas compter sur M'sakni. Il avait plutôt besoin de la présence de Chikhaoui et de sa taille pour repousser les balles aériennes adverses. Le sociétaire du FC Zurich a évolué dans un nouveau registre au point que l'animation offensive n'a pas été son fort. Troisième constat : il s'avère de plus en plus que Houcine Nater n'est pas un pivot de métier. Le Clubiste a tendance à aller vers l'avant mais il reste limité sur le plan technique. Ce n'est pas un finisseur. Nous aurions préféré voir Leekens aligner Ferjani Sassi à la place de Nater. L'entrejeu aurait été plus équilibré et Sassi aurait certainement été meilleur relayeur. Aujourd'hui, le onze national a sauté l'écueil du Sénégal. Il reste une seconde manche à Monastir, mercredi prochain. Il va falloir bien la négocier avant le déplacement en novembre à Gaborone, la capitale du Botswana. Ce jour-là, l'équipe de Tunisie pourrait profiter du résultat du match Egypte-Sénégal au Caire, d'autant que les Pharaons se sont replacés dans la course à la qualification après leur victoire face au Botswana.