La nouvelle formule des éliminatoires de la CAN a fait que les sélections qui commencent bien soient les plus avantagées. Ça joue vite, presque toutes les deux semaines, et deux fois par semaine, et ceci vous donne une idée sur le rythme infernal avec lequel on joue. Déjà 3 matches disputés et le quatrième ce soir. Au bout de la rencontre de ce soir, on en saura plus sur le groupe et les chances de chacune des sélections. Ça va être précis pour notre sélection, ainsi que le Sénégal, les deux grosses cylindrées qui se partagent le fauteuil de leader. On en saura aussi plus sur l'Egypte, qui s'attache encore à la lueur d'espoir d‘une qualification et qui reçoit le modeste Botswana. Tunisie-Sénégal sera déterminant à plus d'un titre. Pour nous surtout, qui restons satisfaits du parcours effectué jusqu'ici. C'est vrai que l'on reste aussi mitigé entre un sentiment de bonheur (les résultats sont meilleurs qu'avec Maâloul et Krol) et un sentiment de goût d'inachevé (la sélection a fait un match défensif contre le Sénégal et a trop risqué). C'est justement le match de Dakar qui fait encore parler de lui. Devrons-nous être si contents pour un match où l'on a été si prudent pour arracher un point? Ou, au contraire, devrons-nous prendre les choses avec modération et admettre que le chemin est encore long pour retrouver nos lettres de noblesse? On opte pour une zone intermédiaire : il y a un léger mieux que nul ne peut contester. La sélection est leader de son groupe et retrouve le chemin des victoires après un an (voire plus) d'échecs successifs. Leekens fait passer son message, ses idées de jeu et son approche petit à petit. Mais en même temps, nous aimons bien que l'équipe de Tunisie fasse mieux, joue plus devant, s'exprime mieux avec des individualités de qualité. Un autre match... Tunisie-Sénégal sera complètement différent de Sénégal-Tunisie. Et ce, pour trois raisons. La première est que le Sénégal, encore amoindri, jouera plus à l'aise qu'à Dakar, avec moins de pression. La deuxième est que notre équipe joue chez elle avec la fameuse obligation de faire le jeu et de prendre l'initiative. Ceci veut dire que l'allure de la sélection doit être une allure de gagnant. D'une équipe qui presse haut, qui tient plus la balle et qui marque. Ce n'est pas un dogme dont on est en train de parler, jouer pour attaquer et gagner sont une obligation. Sur le terrain, les choses vont être si différentes. On peut jouer par intermittence, admettre que le Sénégal va avoir ses périodes de jeu et que l'on peut gagner sans pour autant se porter follement devant. Troisième raison, c'est l'approche de Leekens qui fait partie de la race des entraîneurs qui changent leurs plans de jeu en fonction du match et de l'adversaire. Va-t-on passer du 5-3-1-1 de Dakar à un vrai 3-5-2 (schéma ultra-offensif quand les deux excentrés se portent plus vers l'attaque), ou va-t-on revenir au 4-2-3-1 classique qu'on a utilisé face au Botswana ? Ce débat tactique, Leekens fait tout pour ne pas le nuancer. Il n'a pas dévoilé ses cartes, même les échos émanant de Monastir parlent d'un retour au 4-2-3-1 avec la rentrée d'un M'sakni qui va faire le régisseur à la place de Chikhaoui. Des changements? Plus que probable avec un Leekens qui ne reconduit pas souvent la même formation deux matches de suite. Un Ferjani Sassi, complet par ses qualités de récupérateur-relanceur, pourrait, lui-aussi, retrouver le onze type (ce serait à la place de Nater). Khélifa, en bonne forme, ou Chermiti, avant-centre de métier, restent les deux candidats au poste de premier attaquant de pointe. C'est que Fakhreddine Ben Youssef, joueur de couloir qui déborde bien à gauche et à droite, sied mieux dans le rôle de joueur de couloir plutôt qu'avant de pointe. Par ailleurs, Leekens devra préserver les Mathlouthi, Syam Ben Youssef, Abdennour, Ragued, Khazri, Ben Youssef, Maâloul, pour venir au bout d'un Sénégal qui ne sera pas prenable. Attention, un autre résultat nul fera l'affaire de l'Egypte s'il bat le Botswana.