L'international du CSS a sauvé la face de la sélection De l'aveu même du sélectionneur national, la victoire remportée avant-hier au détriment du Sénégal était «un hold-up». Une fois n'est pas coutume, nous avons eu droit à des déclarations réalistes qui traduisent la physionomie du match. Le résultat de mercredi soir ne traduit pas l'image d'un match au cours duquel les Sénégalais ont dominé les débats durant une bonne partie de la deuxième mi-temps. Et pour cause : l'entrejeu a constitué le maillon faible du dispositif du jeu tunisien. Nos joueurs défendaient bien, mais avaient du mal à relancer le jeu. Et encore une fois, Hamza Mathlouthi est resté isolé dans son petit coin. Certes, Houcine Ragued et Nater ont constitué un bon premier rideau défensif, mais ont peiné à relancer le jeu. La liaison avec l'attaque était presque inexistante, ce qui explique pourquoi les Tunisiens ont peiné à créer des occasions nettes. Mais ce n'est pas uniquement la faute de Nater et Ragued qui ont sorti un match honorable sur le plan défensif. Car il faut bien l'avouer : le Sénégal, c'est du solide. Notre adversaire a produit un meilleur volume de jeu, mais n'a pas trouvé les solutions adéquates pour déverrouiller la défense tunisienne. En partie, c'est grâce à un Aymen Mathlouthi en super forme. On imagine bien la frustration d'Alain Giresse après le coup de sifflet final. Mais que fait encore Msakni ? Les consultants de «Bein Sports» n'ont pas tari d'éloges sur Youssef Msakni en analysant le match aller contre le Sénégal. Ils s'accordaient à dire que Msakni devait prendra la place de Chikhaoui. Leur principal argument : l'atout de Msakni est de savoir conserver le ballon, ce qui permet aux défenseurs de respirer et aux attaquants d'avoir le temps de se replacer. Après le coup de sifflet final et avec l'annonce du forfait de Yassine Chikhaoui, le mot d'ordre a été de titulariser Msakni lors du match retour. Chose faite par Leekens. Mais la prestation du joueur laissait à désirer. Nous l'avons vu rarement à l'action qu'on a fini par oublier qu'il était sur le terrain. Sur les 85 minutes qu'il a jouées, Youssef Msakni a été l'auteur seulement de deux accélérations dont un slalom à la 77' pour, au final, balancer une balle dans la nature. A se demander ce que fait encore Youssef Msakni en sélection. Avec du retard, George Leekens s'est résigné à le faire remplacer. Mais ce n'est pas son suppléant, Saber Khélifa, qui changera la donne, bien que sa fraîcheur physique ait donné une profondeur au jeu offensif. Et c'est plutôt l'entrée de Ferjani Sassi qui a donné un nouveau souffle aux Tunisiens. La combinaison Sassi, Khélifa et Younès a donné ses fruits au bout seulement de neuf minutes de jeu. Trois corners de suite dans le temps additionnel et Ferjani Sassi de profiter d'un cafouillage dans la surface de réparation adverse et de tromper le gardien sénégalais d'un tir puissant et précis (90'+4). Quatre-vingt-cinq minutes durant, la Tunisie a souffert le martyre pour obtenir un point. Alors que tout le monde croisait les doigts pour que le match s'achemine vers le nul, voilà que l'audace des Tunisiens s'est avérée payante en l'espace de neuf minutes seulement. Certes, George Leekens est rattrapé par son passé de joueur, puisqu'il évoluait comme défenseur. Mais avouons-le : la Tunisie a joué selon ses moyens. Jusque-là, les résultats donnent raison au technicien belge. L'espoir est de voir l'équipe de Tunisie se porter un peu plus vers l'attaque. En attendant, faisons confiance à George Leekens.