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Le problème est dans la précarité !
Ouvriers agricoles
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 11 - 2014

La main-d'œuvre agricole est le principal handicap de ce secteur vital. La précarité et le manque de garantie pour l'ouvrier agricole sont la principale cause du désintérêt qu'ont les jeunes pour le travail de la terre. Pour y remédier, il faudrait des solutions, telles que celles trouvées pour encourager les entreprises à recruter parmi les jeunes et même davantage avec une couverture et une assurance maladie spécifiques aux travailleurs agricoles
Les agriculteurs dans tous les coins du pays se plaignent d'une main-d'œuvre qui se fait de plus en plus rare.
Ce problème devient crucial lors des campagnes de récolte. En hiver pour la cueillette des olives. En été pour le ramassage des tomates et des fruits de maraîchage.
Entre les saisons pour les différents travaux et préparatifs, pour les semailles, le piquetage et travaux d'entretien des plants des différentes sortes de maraîchage.
Pour les exploitants, c'est un véritable parcours du combattant, celui de dénicher l'oiseau rare, qui se fait de plus en plus désirer.
Même en état de chômage chronique, la plupart des jeunes de la gent masculine déclinent les offres de travail qui leur sont faites. Seules les femmes ne se font pas prier et répondent à l'appel. Mais elles sont plus exigeantes et négocient ferme leur salaire. Et elles ont parfaitement raison dans la mesure où le travail agricole pèche par manque de stabilité et est souvent saisonnier.
La précarité en est la caractéristique principale, ce qui explique pour l'essentiel le désintérêt qu'on observe chez les hommes, jeunes et moins jeunes. Une situation dont le secteur agricole pâtit et dont les conséquences rejaillissent sur les prix à la vente.
Cela ne peut continuer étant donné l'importance de l'agriculture dans l'activité économique de notre pays et de par l'importance de la population du monde rural et le taux de chômage dans nos campagnes.
Les agriculteurs affirment que l'ouvrier agricole constitue le principal handicap du secteur. Ce n'est un secret pour personne, et ce n'est que la vérité. Pour sa part, l'ouvrier estime et à juste titre que le travail de la terre ne lui procure aucune garantie ni pour le présent ni pour l'avenir.
Les deux parties ont raison. L'équation difficile à résoudre, c'est comment trouver la parade pour que chacune d'elle trouve son compte.
Equation difficile!
Il est vrai que le problème se pose depuis des décennies et ne fait que s'aggraver au fil des années, surtout avec les changements intervenus au sein de la société et au niveau des mentalités des gens.
La scolarisation, les nouveaux moyens de communication, l'ouverture sur le monde ont leur part dans ces changements.
On n'a jamais su comment s'y prendre pour y remédier et donner du travail de la terre une autre perception que celle qui prévaut actuellement. Par ailleurs, on n'a jamais creusé la question de la précarité du travail agricole pour imaginer des solutions qui satisferaient tous les intervenants directs en la matière.
En outre, on a toujours dévalorisé tout ce qui est travail manuel qu'il soit agricole ou autre. Il s'est ancré dans les esprits de tous que faire des études aussi élémentaires soient-elles, c'est décrocher un poste dans l'administration. Une telle conjonction de facteurs ne pourrait que déboucher sur le constat actuel que vit notre agriculture.
La mécanisation et les nouvelles méthodes d'exploitation ne peuvent à elles seules apporter la réponse, car on ne peut se passer de l'apport physique de l'homme dans ce domaine bien précis.
Faut-il pour autant baisser les bras et attendre que la solution nous vienne du ciel? Assurément non! Mais pour ce faire, il faudrait sans doute consentir à faire des sacrifices en parallèle des efforts qui s'imposent pour sortir de l'impasse. Il revient aux pouvoirs publics et aux syndicats agricoles d'imaginer le meilleur scénario possible afin d'intéresser les jeunes au travail de la terre.
Pour cela, il faudrait sans doute une bonne dose de responsabilité de part et d'autre pour parvenir à cette plateforme nécessaire qui mettrait au point une stratégie favorisant l'intégration des jeunes du monde rural dans la vie active avec des mesures concrètes leur garantissant des emplois stables tout en les rassurant quant à leur avenir.
Des garanties pour l'avenir
Certes, la tâche est des plus ardues, car elle exige avant tout qu'elle soit acceptée et adoptée par les intéressés eux-mêmes afin qu'elle aboutisse sur le résultat escompté. Plusieurs formules ont été trouvées pour encourager les entreprises à recruter des jeunes. Le contrat SIVP en est une. La prise en charge de la couverture sociale par l'Etat pour une durée déterminée en est une autre.
D'autres formules bien spécifiques et cadrant avec l'activité agricole pourraient être imaginées afin que le travail de la terre devienne attractif pour ces dizaines de milliers de jeunes du monde rural en état de chômage.
Une sorte de fonds spécial pourrait être créée par différentes contributions étatiques, privées et même des donations, et dont l'objectif serait de compenser les jours de non-activité pour une raison ou une autre. La gestion de ce fonds ne peut être que du ressort de l'Etat pour éviter les abus et les mauvais usages.
En parallèle, une caisse de sécurité sociale pour ouvriers agricoles pourrait aussi faire partie de cette panoplie de mesures destinées à revaloriser le travail de la terre, ainsi qu'une assurance maladie qui autoriserait l'ouvrier agricole à se faire soigner et à se médicamenter auprès des services de la santé publique aux moindres frais.
Pour un tel projet d'avenir, tout doit être mis en œuvre pour sa réalisation de par son impact sur une bonne partie de la population tunisienne qui vit dans des conditions très difficiles, notamment en période de froid et par ses incidences positives sur la production agricole qui ne sera plus tributaire des aléas de l'homme couplés avec ceux de la nature qu'on est parvenu à maîtriser avec beaucoup de réussite.
Il y va de notre indépendance alimentaire qui est aussi un objectif prioritaire pour un pays comme le nôtre aux moyens limités.
La femme rurale, aujourd'hui principal moteur de l'activité agricole, devra être impérativement associée, elle qui subit les outrances de la nature et l'ingratitude du mâle qui lui extorque le fruit de son dur labeur. C'est celle qui est aujourd'hui la garante de la pérennité de notre agriculture et c'est à elle qu'on devra penser en premier lieu.
La révolution, messieurs les tribuns et stars de nos plateaux, n'est-ce pas un peu cela aussi?


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