Gagner c'est bien; séduire c'est encore mieux ! La réconciliation équipe nationale-Tunisiens est-elle faite? Difficile d'en juger, d'autant que la rupture a été pour longtemps douloureuse et violente à la fois. Pour les résultats, pour les pratiques qui régnaient dans la vie du groupe et aussi pour le petit football qui caractérisait son jeu. Trois victoires à l'arraché face au Botswana, l'Egypte et le Sénégal ont-ils signé la paix? Difficile de le dire, d'autant que cette équipe s'est «réfugiée» dans l'arène de Monastir pour mieux fuir les retrouvailles avec le grand public de Radès, plus sévère et plus critique. Toujours est-il que notre onze représentatif n'a pas encore réussi la grande opération-séduction et il est probable que celle-ci ne pourrait se faire que lors de la CAN et, plus tard peut-être, à l'occasion d'une qualification pour la phase finale de la Coupe du monde. Réaliste et pragmatique, Georges Leekens a, jusque-là, fait la part belle aux résultats et ce n'est pas plus mal. Mais il sait pertinemment qu'il sera toujours confronté à l'épreuve qui consiste à vaincre et à convaincre. Sur ce second plan, son groupe et lui sont encore loin du compte et l'occasion est idéale face au Botswana de «légitimer» la qualification. Le scénario est idéal avec un seul point à glaner face à un adversaire déjà éliminé et qui cherchera à faire le jeu et le spectacle. Les nôtres ne sont jamais aussi bons que quand l'adversaire est dos au mur et qu'il a besoin de prouver quelque chose. Mais, franchement, ce n'est pas avec trois défenseurs centraux, deux pivots défensifs et une attaque isolée que cette opération-séduction sera réussie et il faudrait alors dans ce cas attendre la confrontation face à l'Egypte pour espérer le déclenchement du processus. Et comme on sait que tout passe par le Botswana...