«Il risque la prison, sa situation juridique n'ayant pas encore été définitivement régularisée», indique un avocat C'est ce matin que débarquera en Tunisie le gendre du président déchu Ben Ali, Slim Chiboub, venant des Emirats arabes unis où il vit depuis près de quatre ans. Slim Chiboub, qui se trouvait en Libye le 14 janvier 2011, a rejoint les EAU, à son corps défendant, pour s'y exiler et fuir les retombées de la révolution. Il a fait, depuis, l'objet d'un mandat de recherche international délivré par Interpol. Il devra être normalement arrêté dès son arrivée, puis conduit directement au tribunal, pour interjeter appel contre les deux peines de prison (5 ans et 1 an) qu'on lui avait infligées, à la suite de son évasion. «C'est inévitable», soutient un avocat, sous le couvert de l'anonymat. «Il s'agit, explique-t-il, d'une procédure juridique classique qu'on ne doit, en aucune manière, outrepasser». Et la suite de l'affaire ? «M. Chiboub pourrait rentrer chez lui, une fois accomplies les formalités de son appel au tribunal concerné», indique notre interlocuteur qui n'a pas, pour autant, écarté l'hypothèse d'un emprisonnement, s'il s'est avéré que le présumé accusé n'a pas encore régularisé définitivement sa situation juridique, avec notamment ce risque de voir ce dernier poursuivi, peut-être à son insu, dans d'autres affaires en cours d'instruction, étant donné l'existence de centaines d'affaires impliquant des poids lourds de l'ancien régime, et pas encore éventées». Le mal du pays et...l'EST Cela côté justice. Sur le plan moral maintenant, il faut noter que Slim Chiboub a maintes fois révélé aux médias et en privé qu'il souffre terriblement du mal du pays, que la Tunisie lui manque beaucoup, qu'il a été contraint de se réfugier aux EAU, alors qu'il se trouvait, le 14 janvier 2011, en Libye pour ramener de l'argent aux Tunisiens. Sans aller jusqu'à prétendre rêver de retrouver son aura et sa splendeur des années 90 qu'il avait marquées de son poids et de son règne sans partage, Chiboub n'a de cesse, ces derniers mois, de marteler qu'il a tant envie de se retremper dans le bain tunisien, pour retrouver ses amis, fumer le narguilet, et, surtout, revoir cette EST à laquelle il avait tout donné, en tant que dirigeant sportif puissant et follement amoureux de son club. Et ce n'est pas un hasard si le gendre de Ben Ali a, depuis sa retraite à Dubaï, prié les supporters «sang et or» de se montrer «corrects et disciplinés» lors de son débarquement ce mardi à l'aéroport, rappelant, au passage, qu'il n'a aucune intention de revenir, un jour, à la tête de ce club.