Une association des barbéchas (chiffonniers) d'Ettadhamen-Mnihla vient d'être créée dans le cadre d'un projet d'intégration structurelle du secteur informel dans la gestion communale des déchets en Tunisie, ont annoncé hier les responsables du projet. Le projet, réalisé en collaboration entre la municipalité d'EttadHamen-Mnihla, l'Agence nationale de gestion de déchets (Anged) et des organisations non-gouvernementales locales, est financé par le gouvernement allemand à travers l'Agence GIZ. Située à Mnihla (Ariana), l'association est présidée par Ahmed Fakraoui, un chiffonnier dont ce métier qu'il exerce depuis presque 14 ans constitue l'unique source de revenus. «C'est une bonne nouvelle pour nous qui menons une vie difficile et qui sommes longtemps marginalisés», déclare Ahmed à l'agence TAP, lors de la rencontre de lancement du projet tenue à la Municipalité Ettadhamen. En compagnie de ces collègues Belhassen Dabboussi et Hassen Boualleg, membres du comité directeur de la nouvelle association, Ahmed fait part de son rêve de «bénéficier d'une couverture sociale pour ne pas être obligé de travailler à l'âge de la retraite». «C'est un métier dur. Ma santé s'est déjà détériorée à cause du mauvais temps et des longs trajets parcourus, chaque jour dès l'aube, pour collecter ce qu'il y a de recyclable», martèle le jeune homme, la mine fatiguée. Pour leur part, ses collègues aspirent à la création d'un grand centre de collecte des déchets recyclables et à un appui de l'Etat «pour l'acquisition des moyens de transport des objets collectés. Des motocycles et des chariots», précisent-ils. « Nous pourrions peut-être, un jour, lancer des sociétés avec des équipements modernes», espère de son côté Belhassen insistant sur le fait que des centaines de familles vivent de ce métier de barbéchas. Selon les statistiques de Tamss (Tunisien Association for Management and Social Stability), le nombre des chiffonniers en Tunisie s'élève à 8.000 personnes. Ils contribuent à hauteur de 60 % aux activités de recyclage dans le pays.