Hier, Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami ont échangé les amabilités à l'issue de leur rencontre au siège du Front populaire. La rencontre a laissé apparaître que le Front est sur le point de soutenir Béji Caïd Essebsi lors du second tour de la présidentielle. Il reste à Hamma de convaincre les récalcitrants Hier, la rencontre tant attendue entre Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès et candidat au second tour de l'élection présidentielle, et Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, n'a pas abouti à un soutien clair et net du Front au candidat nidaiste. Toutefois, les indiscrétions glanées par La Presse auprès de plusieurs sources proches des deux parties laissent apparaître que «le Front populaire est sur la voie de saisir qu'il n'a d'autre choix que de soutenir publiquement et clairement Béji Caïd Essebsi lors de l'élection présidentielle prévue le 14 ou le 21 décembre. Cette date étant devenue très probable à la suite du rejet, hier, par le Tribunal administratif des huit recours introduits par Moncef Marzouki». Les mêmes sources précisent : «Hamma Hammami est aujourd'hui devant l'obligation de déployer tous les efforts possibles afin de persuader les leaders du deuxième rang au sein du Front d'abandonner la thèse à laquelle ils sont toujours attachés prônant la possibilité d'une troisième voie, ce qui revient à dire non à Essebsi et non également à Moncef Marzouki. En plus clair, ils sont pour une position neutre. Maintenant, c'est à Hamma Hammami de saisir la portée du geste de Béji Caïd Essebsi qui a tenu à se déplacer au siège du Front pour rencontrer ses dirigeants. Jusqu'ici, c'étaient les leaders du Front qui rejoignaient les Berges du Lac pour discuter avec les nidaistes». Objectif : calmer les militants du Front Comment interpréter le geste de Caïd Essebsi ? S'agit-il d'une concession qu'il s'est trouvé obligé d'accorder aux frontistes? «Oui, il n'y a pas à nier les évidences. C'est un beau geste de séduction entrepris par le président de Nida Tounès dans l'objectif de calmer les militants frontistes et de convaincre ceux parmi les leaders du Front qui répètent toujours leur attachement aux orientations, notamment économiques, sur la base desquelles les Tunisiens leur ont accordé leur confiance le 26 octobre dernier en permettant au Front de remporter 16 siège à l'Assemblée des députés du peuple. Un autre message est à déceler à travers la déclaration livrée à la presse par Béji Caïd Essebsi à l'issue de sa rencontre avec Hamma Hammami. Il a, en effet, insisté sur la nécessité pour le Front populaire de demeurer solidaire et de préserver sa cohésion quelle que soit la décision qui sera prise à propos du candidat à soutenir à l'occasion du second tour de la présidentielle. La Tunisie a besoin du Front qui a assumé un rôle primordial dans l'instauration de l'équilibre grâce auquel nous avons sauvé notre pays de l'inconnu et du chaos», ajoute notre source proche de Nida Tounès. Reste à savoir comment les choses évolueront aujourd'hui au palais du Bardo à l'occasion de la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée des députés du peuple qui est censée élire le nouveau président du parlement, ses deux assistants ainsi que les présidents et les membres des commissions parlementaires? Aujourd'hui, explique une source informée, il y a de fortes possibilités que la séance soit déclarée ouverte jusqu'à ce que les tractations et les négociations sur la constitution du prochain gouvernement aboutissent. D'ailleurs, Ennahdha va demander que la séance demeure ouverte». En plus clair, les Tunisiens ne connaîtreraient pas, aujourd'hui, l'identité du futur président de leur parlement. «La probabilité est d'autant plus plausible que Béji Caïd Essebsi a précisé sans ambages que la formation du prochain gouvernement sera liée aux soutiens qu'il obtiendra lors du second tour de l'élection présidentielle. Pour lui, le choix de la neutralité n'est plus de mise. Le message est destiné à Slim Riahi, président de l'Union patriotique libre (UPL), qui a rencontré le président de Nida Tounès lui assurant son soutien. En parallèle, il a accepté l'invitation que lui a adressée Moncef Marzouki et a rencontré, hier, Imed Daïmi, secrétaire général du CPR, avant d'aller voir le président sortant et candidat au second tour de la présidentielle».