La chute des cours de l'or noir est de nature à bénéficier aux déficits jumeaux, budgétaire et courant, des pays importateurs de pétrole, dont la Tunisie, selon le FMI L'essentiel est que les déficits soient sur un « trend baissier », a estimé le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, hier, lors d'une conférence de presse improvisée, en marge de la présentation du rapport annuel du Fonds monétaire international (FMI), intitulé « Perspectives économiques de la région Moanap (Moyen-Orient Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan) ». Les déficits jumeaux, l'inflation, le chômage... plusieurs indicateurs macroéconomiques affichent des baisses continues, bien que certaines restent à des niveaux préoccupants. Du même avis, le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, a noté que la poursuite de la maîtrise des grands équilibres est l'une des priorités de la prochaine formation gouvernementale et que la croissance économique devrait être tirée par les investissements et les exportations. Restructuration inévitable des banques Durant les trois dernières années, c'est la consommation qui a joué la locomotive de l'économie nationale. A cet égard, la représentante résidente permanente du FMI en Tunisie, Giorgia Albertin, a mentionné que la reprise modérée, en Tunisie, n'a pas réussi à faire baisser, significativement, le taux de chômage, qui reste à des niveaux élevés pour certaines catégories, affichant environ 30% chez les diplômés. La croissance économique continuera d'afficher des signes positifs, selon le FMI qui table sur un taux prévisionnel de 2,4% en 2014 et de 3% en 2015. Le déficit budgétaire en Tunisie a été contenu en 2014 en deçà de 6%, mais les projections du FMI prévoient une aggravation du déficit en 2015 après le déblocage des fonds nécessaires pour la recapitalisation des banques publiques. Le gouverneur a soutenu, à cet égard, que la restructuration des banques publiques, et particulièrement la Société tunisienne de banque, est inévitable. Et la recapitalisation s'inscrit dans ce cadre. Hausse des réserves en devises Par ailleurs, à l'instar des pays importateurs de pétrole, la chute de près de 35% des cours de l'or noir, selon la responsable du FMI, est de nature à bénéficier aux déficits jumeaux, budgétaire et courant, sur la base d'un taux de change constant du dollar. « Même avec la prise en considération de la hausse du dollar, les pays importateurs de pétrole restent gagnants et les effets de la baisse des cours restent positifs », a-t-elle répondu à la remarque du ministre des Finances, qui a tenté de relativiser les effets de la chute des cours par le renchérissement du dollar. En somme, les déséquilibres extérieurs ne cessent de s'améliorer, bien qu'ils restent à des niveaux élevés, selon le rapport du FMI qui montre une hausse des réserves en devises, un niveau soutenable de la dette, une baisse du déficit courant... Toutefois, le FMI signale dans son rapport que « de vastes réformes structurelles sont nécessaires pour sortir du 40e centile inférieur », énumérant le marché du travail, la bureaucratie, l'infrastructure, le commerce, les finances, la réglementation, l'éducation...