La séance plénière consacrée à l'examen de la loi de finances et au budget de l'Etat pour l'exercice 2015, a été ouverte aujourd'hui, mercredi 10 décembre 2014, à l'Assemblée des représentants du peuple en présence du chef du gouvernement Mehdi Jomâa et des membres du gouvernement. Dans son allocution d'ouverture, Mohamed Ennaceur, président de l'ARP a affirmé que le débat sur le budget de lEtat 2015 se déroule dans des conditions exceptionnelles, en un laps de temps qui n'a pas permis à la commission de planification et des finances, qui n'est pas encore élue, d'étudier profondément le projet et l'adopter globalement à l'unanimité. Le président de l'assemblée a du rappeler que la situation économique en Tunisie est critique. Les indicateurs et l'impact sont négatifs à l'intérieur du pays, notamment sur le pouvoir d'achat des citoyens, leurs conditions de vie et sur le chômage ... " Cette situation alarmante nécessite de nouvelles réformes structurelles visant en prime la relance de l'économie, le développement social, la stabilité et la sécurité" . Selon le président de l'assemblée, ces réformes doivent garantir l'équité sociale et lutter contre l'évasion fiscale, faire face au commerce parallèle et la contrebande, développer la diversification des ressources économiques... Dans le même ordre d'idées, Mehdi Jomâa a indiqué que son gouvernement a élaboré un diagnostic approfondi sur la situation économique dans le pays. Elle a montré l'existence d'une crise des finances accrue, un surcroît des dépenses dans les subventions et la masse salariale, une augmentation du volume des dettes, une détérioration des équilibres financiers et de la situation financière dans la plupart des entreprises publiques, la faiblesse et l'instabilité du taux de croissance. Ceci outre la conjoncture difficile au niveau mondial et régional, essentiellement dans la zone euro, notre partenaire principal. " Nous avons tenté de faire face à la crise financière sans pour autant recourir à la politique d'austérité. La consultation, le consensus et le dialogue avec toutes les parties prenantes et les acteurs économiques et sociaux, étaient notre devise. On a veillé à la rationalisation des dépenses publiques et des ressources de l'Etat, à la maîtrise du taux d'inflation, à l'accélération de la mise en application des réformes structurelles dans les domaines bancaire et fiscal, à la finalisation des procédures et des textes de la loi PPP ( partenariat public- privé)", a précisé le chef du gouvernement. Dans le même contexte, Jomâa a appelé les députés de l'ARP â être vigilants lors de l'examen et de l'adoption du projet du budget de l'Etat, en réinvitant les investisseurs tunisiens à investir de nouveau en Tunisie. Il a indiqué par ailleurs que dans le nouveau modèle de développement, l'on prévoit un taux de croissance de l'ordre de 3% en 2015 et une rationalisation du déficit pour le situer à 5% l'année prochaine. Et de rappeler que l'étape à venir sera celle de la relance économique et de la restitution graduelle des dépenses publiques. " C'est l'étape de la transition économique, de l'accélération du rythme des réformes structurelles en cours ( réformes fiscale, bancaire, des finances publiques, des caisses sociales, du système de subvention, des institutions publiques), et ce, en préservant le potentiel de développement et le pouvoir d'achat du citoyen". Après la séance d'ouverture, le débat est ouvert actuellement aux députés pour passer ultérieurement à l'examen du budget de l'Etat, article par article.