Hier, démarrage du dépôt par les victimes de la torture et de la dictature des requêtes auprès du siège de l'Instance vérité et dignité. Déjà, 205 dossiers ont été réceptionnés en attendant les séances d'écoute qui démarreront à la mi-février 2015 au niveau central et, au plus tard, en mars prochain, dans les régions Les choses sérieuses ont commencé hier, au niveau de l'Instance vérité et dignité qui a ouvert les portes de son siège sis à Montplaisir pour réceptionner les dossiers et les requêtes des victimes de la répression, de la dictature et de la torture. «Nous avons réceptionné 205 dossiers tout au long de la journée d'hier qui s'est étalée de 8h30 jusqu'à 18h15. Les dossiers déposés relèvent des affaires suivantes : les événements de la révolte du pain en 1984, l'affaire yousséfiste, des anciens détenus politiques et syndicalistes dont un ancien détenu appartenant au Mouvement de l'unité populaire condamné en 1977, des militaires récusés de l'armée sans aucun jugement, des membres du groupe sécuritaire de 1987», confie à La Presse Zouhaïer Makhlouf, vice-président de l'Instance. Le gros lot revient à Kasserine A la question de savoir quelles sont les régions qui ont rejoint, en premier lieu, le siège de l'Instance pour déposer les plaintes ou requêtes, Zouhaïer Makhlouf précise : «C'est la région de Kasserine qui s'est placée au premier rang suivie de la capitale, Siliana, Sidi Bouzid, Mahdia, Ben Arous et Le Kef. Nous avons réceptionné sept dossiers au nom des blessés de la révolution à Kasserine déposés par une seule personne qui nous a fourni tous les documents relatifs aux autres blessés. Nous avons accepté également des dossiers déposés par un frère ou un parent de la victime concernée. Et s'il y a une première constatation à faire, c'est que les hommes ont été plus nombreux que les femmes à déposer leurs requêtes». Les séances d'écoute débuteront à la mi-février Quant aux séances d'écoute des victimes par les membres de l'Instance vérité et dignité, les experts, psychologues et historiens, «elles démarreront, au niveau central, à la mi-février 2015. Sur le plan régional, les commissions régionales d'écoute entameront leurs travaux, au plus tard en mars prochain, selon les dispositions de l'Instance et sa capacité à installer ses bureaux régionaux en fonction des crédits que le gouvernement va lui accorder», ajoute la même source. Quel sort sera réservé aux requêtes et dossiers auprès de l'Instance, au niveau central ou au niveau des bureaux régionaux dont les portes ouvriront d'ici fin janvier 2015 ? «Les dossiers seront transférés aux commissions suivantes: la commission d'enquête et d'investigation, la commission d'examen fonctionnel et de la réforme des institutions, la commission de compensation des préjudices, la commission de la femme et la commission de transfert à la justice. Certains dossiers peuvent être transférés directement à la justice au cas où les victimes le demanderaient expressément et au cas où leur contenu serait suffisamment clair et n'exigerait ni investigation ni séance d'écoute», conclut Zouhaïer Makhlouf.